Du concept génial à l'improvisation totale : le chaos derrière Conversation(s) avec une femme

Ange Beuque | 16 février 2024 - MAJ : 16/02/2024 12:47
Ange Beuque | 16 février 2024 - MAJ : 16/02/2024 12:47

Pourquoi se contenter d'une image à l'écran si on peut en afficher deux simultanément ? Le peu expérimenté Hans Canosa embarque Aaron Eckhart et Helena Bonham Carter dans un drame romantique intégralement en split screen. Sauf que de la théorie à la pratique, il y a parfois un gouffre, et que Conversation(s) avec une femme a bien failli s'effondrer sous le poids de son concept.

Son premier long-métrage Alma Mater ayant les honneurs de quelques festivals, Hans Canosa s'y rend avec son projet de film en écran divisé sous le bras, espérant ferrer un producteur. Après tout, Brian de Palma n'a pas le monopole du split screen, et nul besoin d'avoir une immense expérience derrière la caméra pour être ambitieux.

Il faut dire qu'un grand appétit anime le réalisateur : puisque ses parents fondamentalistes prohibaient le cinéma, il a la particularité d'y avoir été introduit via un livre de making of avant même d'avoir vu le moindre film. Coup de bol, le making of en question était celui de 2001, l'Odyssée de l'espace de Kubrick. Foudroyé, Canosa s'est découvert une vocation qui le mène à la réalisation. Au risque d'avoir les yeux plus gros que le ventre ?

 

Conversation(s) avec une femme : Helena Bonham Carter, Aaron EckhartRIP les illustrations de bonne qualité en écran divisé

 

Un tournage doublement difficile

Conscient de la modestie de son CV, Canosa conçoit son film de manière à limiter au maximum le budget : il ne contiendra que deux personnages et une poignée de décors. Son concept suscite l'intérêt d'une batterie de coproducteurs : pas de quoi faire des folies, mais le réalisateur a les coudées franches pour concrétiser sa vision.

En parallèle de la recherche de financements, des acteurs sont tour à tour associés au projet... mais jamais un homme et une femme simultanément. En novembre 2004, après deux ans de pré-développement, tout s'accélère : Aaron Eckhart et Helena Bonham Carter sont partants.

Sauf que leur disponibilité couvre à peine une douzaine de jours. Et il ne reste que deux semaines, incluant celle de Thanksgiving, pour achever les préparatifs avant le début du tournage. Les producteurs confrontent Canosa : se sent-il prêt à tout boucler en un mois chrono ? Celui-ci n'hésite pas une seconde.

 

Conversation(s) avec une femme : Helena Bonham CarterHelena bonne âme Carter

 

L'occasion est trop belle. S'ils ne sont pas encore au faîte de leur popularité, les deux acteurs sont de jolies prises qui ont déjà moissonné des nominations dans divers festivals. Helena Bonham Carter enchaîne les rôles, notamment sous la caméra de Tim Burton, et la filmographie d'Aaron Eckhart a de l'allure : Paycheck, Erin Brockovich, Thank you for smoking...

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Aucun commentaire.