Leonardo DiCaprio : les 15 Meilleurs Films de l'un des plus grands acteurs actuels

Titanic, Aviator, Les Infiltrés, Roméo + Juliette, Inception, The Revenant, Once Upon a Time... in Hollywood... Quels sont les meilleurs films de Leonardo DiCaprio ?

Martin Scorsese, Steven Spielberg, James Cameron, Quentin Tarantino, Clint Eastwood, Christopher Nolan, Baz Luhrmann, Ridley Scott, Danny Boyle, Alejandro González Iñárritu, Sam Raimi... La filmographie de Leonardo DiCaprio, 48 ans, ressemble à un pur fantasme de cinéma (surtout américain).

En 30 ans de carrière, une trentaine de films et un Oscar (avec six autres nominations), DiCaprio s'est imposé comme l'un des acteurs les plus importants de son époque. Retour sur sa carrière avec les 15 meilleurs films, à (re)voir.

Non, il n'y a pas La Plage

1. Gilbert Grape

Sortie : 1993  - Durée : 1h58

Une sacrée porte d'entrée vers Hollywood

Tout le monde sait que Leonardo DiCaprio doit sa carrière à son apparition dans Critters 3. Non ?! Certes, il faut avancer un peu dans le temps, en 1993, avec la sortie de Gilbert Grape. Âgé de 17 ans au moment du tournage, le jeune acteur a réussi l'exploit de phagocyter le projet en sortant de nulle part. Au-delà d'avoir impressionné le réalisateur Lasse Hallström durant les phases de casting, il a pris toute la place face à ses camarades de jeu, à commencer par un Johnny Depp alors en pleine ascension.

Et on comprend pourquoi, puisqu'au sein d'une famille de laissés pour compte perdus dans le tréfonds de l'Amérique, DiCaprio incarne Arnie, un jeune garçon souffrant de troubles mentaux. Un rôle casse-gueule, qui aurait vite pu tomber dans un grotesque de mauvais goût. Mais après avoir passé du temps auprès de personnes atteintes de handicaps mentaux, l'acteur a essayé de reproduire certains gestes et certains tics, afin de mieux s'approprier le rôle.

On perçoit déjà l'investissement du comédien, ainsi que sa manière d'aller à fond dans une démarche risquée. Résultat, DiCaprio a immédiatement crevé l'écran, au point d'avoir été tout de suite nommé au Golden Globe et à l'Oscar du meilleur second rôle. Ne serait-ce que pour la scène où Arnie découvre le corps sans vie de sa mère, en passant par toutes les émotions possibles, il est clair qu'il ne l'a pas volé.

2. Roméo + Juliette

Sortie : 1996 - Durée : 2h

Une Capulet et un Montaigu sont sur un bateau

La grande période jeune premier à mèche blonde de DiCaprio commence un peu avant le phénomène Titanic. En 1996, Baz Luhrmann le choisit pour incarner son héros shakespearien dans Roméo + Juliette, une adaptation anachronique et électrique de la célèbre tragédie. Le défi est double pour le jeune acteur, puisque pour le film, il faut à la fois déclamer du Shakespeare avec l’intensité et la technique que sa poésie nécessite, mais aussi le faire avec le naturel et la spontanéité requis par le cadre contemporain du film.

Pour DiCaprio, il en ressort une performance survoltée et incroyablement riche qui prouve que, du haut de ses 21 ans, le comédien est déjà digne des partitions les plus exigeantes. Il sera d’ailleurs récompensé de l’Ours d’Argent du meilleur acteur à Berlin, cette année-là. Et s’il paraît que l’entente n’était pas toujours au beau fixe sur le tournage entre DiCaprio et Claire Danes, qui interprétait Juliette, leurs violons s’accordent magnifiquement à l’écran pour nous faire croire à l’histoire des amants maudits. D’ailleurs, l’acteur aurait apparemment appuyé la candidature de la jeune femme pour incarner le rôle, ayant été impressionné par elle lors du casting.

Aujourd’hui, le visage du jeune DiCaprio reste associé, dans l’imagerie populaire, au personnage iconique de Roméo (rien que ça), et des séquences comme le coup de foudre à travers l’eau d’un aquarium ou la confrontation au pistolet avec Tybalt demeurent cultes.

3. Titanic

Sortie : 1997 - Durée : 3h15

Le début d'une grande amitié avec Kate Winslet

Personne n’aurait pu prédire le tsunami qui allait submerger le cinéma et la carrière de DiCaprio en 1997. Lorsque James Cameron sort Titanic au cinéma, c’est le phénomène qu’on ne présente plus : avec un box-office de plus de 2 milliards (pour un budget de 200 millions, chiffres hors inflation), le film pulvérise tous les records et devient un film inévitable à voir une fois dans sa vie, faisant de ses deux têtes d’affiche, Kate Winslet et DiCaprio, des stars incontournables.

Pour le rôle de Jack Dawson, dont le destin tragique et l’amour interdit ne sont pas sans rappeler le succès précédent de DiCaprio, Roméo + Juliette, James Cameron envisage de nombreux acteurs. Parmi eux, Christian Bale, Jared Leto, Billy Crudup, Matthew McConaughey... Mais c’est pour DiCaprio que Cameron eut un coup de cœur. Ce qui n’était d’ailleurs pas gagné, puisque lors de l’audition, le comédien très peu motivé par les scènes romantiques, fut incapable de rester sérieux et concentré. Mais selon le réalisateur, lors d’un instant, il fut capable d’entrevoir tout le potentiel du jeune acteur et se laissa séduire.

La suite est entrée dans l’Histoire, tant Titanic marqua son époque et la carrière de toutes les personnes impliquées dans le projet. Loin de s’enfermer dans un rôle de minet enamouré suite à ce succès et aux innombrables groupies qui se rallièrent à sa cause, DiCaprio fit de ce film un tremplin pour le reste d’une carrière extrêmement riche et diversifiée.

4. Arrête-moi si tu peux

Sortie : 2002 - Durée : 2h21

Le loup de vol fleet

Sa seule collaboration avec Spielberg en tant que réalisateur est la conséquence d’un jeu de chaises musicales typiquement hollywoodien. À l’origine, c’est Gore Verbinski (voire, selon Variety, potentiellement David Fincher) qui devait adapter le livre semi-autobiographique de Frank Abagnale Jr. Spielberg a dû se résoudre après plusieurs désistements à s’occuper de la production Dreamworks lui-même. C’est donc bien l’histoire de la cavale de cet escroc notoire qui a attiré l’acteur, plutôt que le réalisateur attaché au projet Arrête-moi si tu peux.

Et pour cause ! Quel meilleur défi que d’incarner un protagoniste… qui passe lui-même tout le film à imiter les gens ? Un acteur qui joue un acteur en somme, un terrain de jeu particulièrement ludique que DiCaprio aborde néanmoins avec son professionnalisme habituel. Il parvient assez justement à retranscrire le talent de son personnage… sans trahir sa personnalité et surtout sans déroger à la légèreté tonale du long-métrage. La manière dont il moque la bonhommie de Tom Hanks pour se jouer de ses coups de filet reste toujours aussi irrésistible... et totalement en phase avec l'approche du cinéaste.

5. Gangs of New York

Sortie : 2003 - Durée : 2h50

"Quand je serai grand je veux être comme toi"

En 2002, papa Noël a gâté DiCaprio, qui était à l'affiche d'un Spielberg et un Scorsese en même temps (en France, ils sont sortis en janvier et février 2003). Gangs of New York a donné le coup d'envoi de la deuxième partie de la carrière de l'acteur. C'était le début d'une longue collaboration avec le réalisateur culte (déjà six films ensemble), faisant de lui "le nouveau De Niro" de Scorsese (dix films ensemble).

C'est justement De Niro qui a permis cette rencontre, comme Scorsese le racontait en 2023 chez GQ : "Il m'a appelé un jour et m'a dit, 'J'ai fait un film, Blessures secrètes, avec ce gamin, et il est très bon, tu dois travailler avec lui un jour'. Et Bob n'a pas pour habitude de me dire ça". DiCaprio, lui, explique avoir changé d'agent dans l'espoir de pouvoir rencontrer Scorsese. Il s'est accroché au projet malgré les délais et la production compliquée, et parle d'une des plus belles expériences de toute sa carrière.

Si DiCaprio jouait encore de son allure de belle gueule (faussement) innocente chez Spielberg, il veut passer un cap avec Scorsese. Le prétexte est simple (un homme cherche à venger son père), mais la démonstration est spectaculaire. En plus de raconter quelque chose de l'Amérique, l'affrontement intime et sanglant entre Amsterdam Vallon et Bill le Boucher confronte le jeune acteur à l'immense Daniel Day-Lewis. Un peu comme avec Tom Cruise face à Paul Newman dans La Couleur de l'argent, Scorsese filme une passation de pouvoir, ou plutôt un duel hollywoodien de haut niveau. Et c'est encore plus fascinant avec le recul.

6. Aviator

Sortie : 2004 - Durée : 2h49

The eyes, chico. They never lie.

Après Gangs of New York, la deuxième collaboration entre Martin Scorsese et Leonardo DiCaprio marque un nouveau tournant dans la carrière de l’acteur. L’alchimie de son duo avec Cate Blanchett déborde d’authenticité, mais se démarque complètement de Titanic. L'acteur n'est plus le jeune beau gosse insouciant du film de James Cameron, il est devenu bien plus que ça. Quand on regarde une photo de Leonardo DiCaprio puis une photo d’Howard Hughes, on peut se questionner sur la pertinence d’un tel choix de casting par Martin Scorsese. Mais quand on regarde Aviator, le doute s’effondre.

Le choix de Scorsese de taire certains passages de sa vie et d'en raccourcir d'autres permet à DiCaprio de pleinement plonger dans les abysses de la psychologie du personnage, et de nous dévoiler de nouvelles facettes de son jeu. Aviator l'affirme comme un acteur capable d’interpréter un personnage aux multiples visages, Howard Hughes étant un charmeur, un ogre désireux de tout avaler sur son passage et surtout un homme torturé.

Parce que si Aviator commence comme un doux voyage sans turbulence, la tempête débarque dans sa deuxième moitié. La séquence dans la salle de projection témoigne de l'envergure du jeu de DiCaprio. Howard Hughes a laissé son trouble obsessionnel-compulsif le consumer et s'est enfermé pendant quatre mois. Il aurait été facile pour le comédien de tomber dans l'excès, mais il mise la mesure et le retrait. Cette seule scène suffit à détacher DiCaprio de ses précédents rôles, qui ne lui avaient pas donné l'occasion de jouer tant de personnages en un seul film. Aviator a peut-être marqué son entrée dans la cour des (très) grands.

7. Les Infiltrés

Sortie : 2006 - Durée : 2h30

Il est où mon Oscar ?

Les Infiltrés n'est pas seulement un chef-d'oeuvre d'écriture, de mise en scène, de montage et de tension autour de ses personnages et de leurs va-et-vient entre la police et la mafia. Il est peut-être l'un des films les plus importants de Martin Scorsese en ce qui concerne la direction d'acteurs. Du trio incroyable que forment Leonardo DiCaprio, Matt Damon et Jack Nicholson, chacun apporte son propre tempo, et sa pierre à l'édifice dans une entreprise qui ne cesse de tester ses limites.

Dans le rôle de Billy Costigan, jeune flic infiltré et sanguin, DiCaprio incarne à merveille toute la nervosité de cet homme torturé, toujours à deux doigts d'exploser en plein vol. Il faut dire que si Scorsese s'est beaucoup nourri de l'improvisation de ses comédiens (la fameuse scène où Nicholson sort un flingue pas du tout prévu dans le scénario), chacun sait réagir et s'adapter, exactement comme leur personnage. De cette gradation permanente vers la folie de son monde criminel et corrompu, Les Infiltrés se construit comme une pure fuite en avant, où chaque séquence s'étire un peu plus jusqu'à chercher son point de rupture.

La scène du plâtre brisé, les sessions chez la psy, le dernier acte sur ce toit d'immeuble, tout concorde pour faire de ce monument de rythme l'une des performances les plus impressionnantes et éreintantes de DiCaprio, qui confirme alors son osmose avec le cinéma de Scorsese.

8. Les Noces rebelles

Sortie : 2009 - Durée : 2h

Jusque là, tout va bien

Les Noces rebelles a, bien sûr, été vendu sur les retrouvailles du duo plus de 10 ans après Titanic (avec en prime Kathy Bates), et c'est un délicieux piège vu la noirceur de cette romance tragique qui donne envie de couler avec le paquebot. Tout est parti de Kate Winslet qui a mis la main sur ce projet d'adaptation du livre de Richard Yates, que plusieurs personnes avaient tenté de lancer depuis sa publication dans les années 60. C'est elle qui est allée voir le producteur Scott Rudin (lequel a conseillé le réalisateur Sam Mendes, alors époux de Winslet), c'est elle qui est allée voir Leonardo DiCaprio, et c'est compréhensible. Le personnage d'April Wheeler est magnifique, Kate Winslet est fantastique, et c'est l'un de ses plus beaux rôles.

Et DiCaprio dans tout ça ? Légèrement en retrait dans le rôle plus ingrat du mari lâche et rongé par ses peurs, il est lui aussi parfait. Contrairement à Kate Winslet et Michael Shannon, Leonardo DiCaprio n'a pas été nommé aux Oscars, mais peu importe. Dès les premières minutes, où une ellipse magistrale réunit le coup de foudre et le coup de blues, l'acteur montre tout son talent dans une mémorable scène de dispute, d'une violence inouïe. C'est le début d'une longue descente aux enfers, qui autopsie la chute d'un couple idéal rongé par la plus parfaite illusion du bonheur de l'american dream.

Disons-le franchement : Les Noces rebelles est un chef-d'oeuvre. C'est douloureux, amer et ça donne envie de faire voeu de célibat. Mais c'est surtout magnifique, d'une finesse et d'une justesse exceptionnelle.

9. Inception 

Sortie : 2010 - Durée : 2h28

Elle s'arrête, elle s'arrête pas...

Sur le papier, Dom Cobb est bien le summum du protagoniste nolanien : un homme méthodique hanté par un sombre passé (la mort de sa femme, tiens donc...). Si on peut parfois reprocher au réalisateur de Memento une certaine froideur dans son écriture, Inception et son concept de visite des rêves d'autrui profite grandement de la présence de sa star.

Non seulement DiCaprio donne tout ce qu'il a dès qu'il s'agit d'incarner son traumatisme et la culpabilité qui l'accompagne, mais il donne surtout un visage essentiel à la pédagogie du film. Avec ses rêves emboîtés, ses connexions de niveaux et les stratégies de ces "braqueurs de l'inconscient", Inception passe toute sa première heure à donner les clefs de son monde, afin de permettre au spectateur de pleinement s'amuser avec ses possibilités une fois le plan lancé.

Cela implique de grandes idées situationnelles et visuelles (le Paris retourné, évidemment), mais aussi quelques passages d'exposition assez massifs. Mine de rien, le charme de Leo et son sérieux dans l'approche de Cobb aident à faire passer la pilule, et Inception lui doit sans doute d'être désormais l'un des films les plus importants et cultes de sa carrière.

10. Shutter Island 

Sortie : 2010 - Durée : 2h10

Cette fois c'est pas la toupie qui ne tourne pas rond

Quatrième (déjà !) collaboration avec Martin Scorsese, Shutter Island est une adaptation du roman du même nom, écrit Dennis Lehane, auteur de thrillers à succès. Dans ce drame psychologique au twist fameux, DiCaprio incarne un flic débarqué sur Shutter Island, une île déprimante abritant un hôpital psychiatrique. Teddy doit y enquêter sur la disparition d’une patiente, mais la paranoïa va rapidement s’en mêler et perturber ses recherches.

Dans le décor d’un hôpital qui ressemble volontairement plus à un camp de concentration qu’à un établissement de santé, le scénario offre à DiCaprio la possibilité de jouer tous les aspects de la torture psychologique et de donner, une fois de plus, une performance à Oscar typique (sans pour autant décrocher la statuette, on connaît la chanson). Malgré un succès en salles, le film remporte d’ailleurs peu de récompenses malgré sa maîtrise et son suspense, mais il reste l’un des rôles les plus passionnants de DiCaprio, qui détonne d’avec ses autres partitions scorsesiennes.

Bien accompagné, l’acteur partage ici l’affiche avec un casting impressionnant, de Mark Ruffalo et Ben Kingsley à Michelle Williams et Emily Mortimer. DiCaprio revêt aussi la casquette de producteur, pour la deuxième fois lors d’une collaboration avec Scorsese et pour la septième fois en tout.

11. Django Unchained

Sortie : 2012 - Durée : 2h45

Si j'avais un marteau...

En termes de présence à l’écran, il ne s’agit pas d’un des rôles les plus importants de l’acteur, loin de là. À vrai dire, il faut attendre quelques dizaines de minutes avant de vraiment le rencontrer. Néanmoins, il s’agit d’une de ses performances les plus marquantes et les plus célèbres.

Marquante, car il joue rarement des méchants aussi cruels et il s’amuse de toute évidence beaucoup à le faire. Pincé, nanti et sans pitié, comme son nom ne l’indique pas, Calvin Candie est un personnage si haut en couleur qu’on adore le détester. Et le comédien excelle quand il s’agit de laisser pointer le sadisme derrière ses traits d’aristo propre sur lui ou lorsqu’il faut se livrer à un pétage de câble en règle. Nul doute que Tarantino a particulièrement apprécié cette dernière faculté.

Célèbre, car la fameuse anecdote du verre cassé – si vous n’aviez pas internet en 2012, l’acteur s’est ouvert la main avec son verre pendant une scène et a continué à jouer malgré la douleur – est devenue une redoutable arme marketing, à la fois pour promouvoir Django Unchained et contribuer encore un peu plus à la réputation de DiCaprio. Avec son rôle de Caligula des plantations (une référence directement évoquée par le réalisateur), celui-ci ajoute un accomplissement à son prestigieux tableau de chasse.

12. Le Loup de Wall Street

Sortie : 2013 - Durée : 2h59

"I'm not leavin'" : la scène la plus iconique de sa carrière ?

En 2013, Le Loup de Wall Street, a mis (presque) tout le monde d’accord. Film-fleuve de Martin Scorsese, le long-métrage est un enchaînement de démesure. Comme Ray Liotta dans Les Affranchis avant lui, DiCaprio gravit les échelons au rythme des excès jusqu’à se brûler les ailes. Nommé pour l’Oscar du meilleur acteur, il repart bredouille une troisième fois, mais se console avec le deuxième Golden Globe de sa carrière.

Interprétant l’ignoble Jordan Belfort, courtier le plus fou, drogué et corrompu de Wall Street, DiCaprio prête la réplique à bon nombre de comédiens marquants. Prête, oui, parce qu’il ne la donne jamais : il irradie chaque dialogue de son imposante présence. Tous les autres acteurs semblent insignifiants à côté du maître des lieux. Seuls Jonah Hill et Matthew McConaughey, presque aussi fous que le principal intéressé, lui arrivent à la cheville.

Ce rôle a tout d’iconique, faisant de lui le parfait enfoiré qu’on déteste apprécier. Cocaïné, arrogant, sexiste... chaque scène le rend plus repoussant que la précédente. Et au milieu de tout cela, l'une des scènes les plus fortes de son immense carrière : DiCaprio, habité par Jordan Belfort, livre un discours légendaire devant une horde de courtiers complètement cinglés. L'acteur laisse le charisme l'emporter sur son charme, la violence l'emporter sur sa mesure, et s'offre une partition le propulsant à un tout nouveau statut : celui de superstar hollywoodienne la plus connue de sa génération.

13. The Revenant

Sortie : 2016 - Durée : 2h36

"Personne ne volera mon Oscar, personnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnne"

Alors que l’Oscar du meilleur acteur qui lui échappait depuis des années semblait lui tendre les bras avec Le Loup de Wall Street, Leonardo DiCaprio a vécu une énième défaite face à Matthew McConaughey en 2014. La statuette a finalement terminé sur son étagère grâce à The Revenant (son film suivant) et même si beaucoup ont réduit sa performance à cette quête de récompense, il s’agit pourtant bel et bien d’un des plus grands rôles de sa carrière.

Outre le tour de force technique de Alejandro González Iñárritu avec sa mise en scène spectaculaire, The Revenant repose quasi-entièrement sur le dévouement de Leonardo DiCaprio. Qu’il subisse l’attaque d’un ours, affronte des températures extrêmes, plonge dans une rivière glacée, dorme dans une carcasse ou mange un foie de bison cru, l’acteur a défié les éléments pour s’immiscer dans la peau de Hugh Glass.

À l’écran, le résultat est phénoménal. L’interprétation de l’acteur est d’autant plus impressionnante qu’elle repose quasi-uniquement sur sa physicalité. Sans paroles, composant avec de simples grognements et guidé par le seul instant de vengeance de son personnage, DiCaprio donne vie à une âme au bord de la mort. Un défi artistique d’une ambition hors-norme et profondément viscéral.

14. Once Upon a Time... in Hollywood

Sortie : 2019 - Durée : 2h41

Quand tu courres vers un nouveau rôle monstrueux

Sept ans après avoir volé l’écran à ses compères lors de sa brève apparition (moins d'un quart du film) dans Django Unchained, l’acteur a retrouvé Quentin Tarantino pour cette plongée au cœur du Hollywood des années 60. Et dans la peau de Rick Dalton, une star de série B sur le déclin en plein doute face à la mutation hollywoodienne en cours, Leonardo DiCaprio trouve un rôle moins spectaculaire, mais peut-être plus personnel à un tournant de sa carrière.

Libéré de sa quête incessante de l’Oscar, l’acteur semble plus relâché et livre une partition plus intime, réfléchie et émouvante. Étrangement, l’acteur a été légèrement évincé par la prestation de Brad Pitt (oscarisé pour l’occasion) et le magnétisme de Margot Robbie, et pourtant, il est bel et bien le cœur du film.

Outre un pétage de plomb improvisé mémorable, il jongle entre les morceaux de bravoure (le grand final), de candeur (l'entraînement au lance-flammes, sa rencontre avec Marvin Schwarz) ou de vulnérabilité (ses pleurs réguliers). Bref, Leonardo DiCaprio bouleverse. “C’était la meilleure performance que j’ai vue de toute ma vie”, murmure la jeune Trudi à l’oreille de Rick Dalton dans une scène pivot. Peut-être que Once Upon a Time... in Hollywood est aussi la meilleure de Leonardo DiCaprio.

15. Killers of the Flower Moon

Sortie : 2023 - Durée : 3h27

"Je suis grand et je suis presque comme toi"

Oui, Killers of the Flower Moon est la sixième collaboration entre DiCaprio-Scorsese, mais c'est surtout la première fois que le réalisateur tourne avec ses deux grands acteurs fétiches. Trente ans après Blessures secrètes (où DiCaprio commençait sa carrière, aux côtés de De Niro), vingt ans après Gangs of New York (où Scorsese a rencontré DiCaprio sur les conseils de De Niro), le trio en or a trouvé une occasion idéale avec l'adaptation du livre de David Grann.

Difficile de ne pas prendre un pur plaisir de cinéphile à voir Robert De Niro et Leonardo DiCaprio se donner la réplique, surtout dans un tel contexte. Le parrain du cinéma de Scorsese incarne un affreux vieux truand, qui cache magnifiquement ses vices derrière un beau sourire de papy. DiCaprio, lui, joue un homme profondément lâche et faible, un peu drôle dans ses limites, mais surtout terrifiant dans ses mensonges et erreurs de jugement.

C'est d'autant plus beau que DiCaprio devait à l'origine tenir un rôle beaucoup plus classique, finalement donné à Jesse Plemons. Scorsese et Eric Roth ont complètement réécrit le scénario pour changer de point de vue sur l'histoire de cette communauté d'Amérindiens, les Osages, et éviter tous les clichés du film d'enquête à l'américaine. Au lieu de jouer un détective qui rétablit la justice, DiCaprio a ainsi gagné l'un des rôles les plus terribles et tordus de sa carrière.