Walk the Line et Joaquin Phoenix : leçon parfaite pour ne pas faire un film hollywoodien naze
Se montrer à la hauteur de son sujet sans oublier de faire du cinéma : tel est l'équilibre délicat mais nécessaire à la réussite d'un biopic. Walk the Line, récit de la romance Johnny Cash - June Carter, sous les traits de Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon devant la caméra de James Mangold, en est l'exemple parfait.
La réalisation d'un film biographique (couramment anglicisé en "biopic") est un exercice à double tranchant. Genre classique parmi les classiques, présent depuis les balbutiements du médium cinéma, le biopic articule son développement autour de la biographie d'une personnalité existante, tout en maintenant son statut d'oeuvre de fiction. Et c'est bien ici que se situe tout le dilemme inhérent au genre, qui peut se muer en malédiction plus rapidement qu'on ne l'imagine.
Il y a effectivement autant d'approches du biopic possibles que de cinéastes s'y étant confrontés, avec toujours la même question en creux : comment placer le curseur entre réalité et fiction ? Ou en d'autres termes : comment laisser s'épanouir l'art cinématographique sans réellement travestir les faits établis ? La formule magique n'existe probablement pas, mais les méthodes employées pour contourner la véracité immuable, ou au contraire pour s'y plier au point de se laisser engloutir par son sujet, forment une grille de lecture passionnante de la biographie filmée.
Le biopic : beaucoup s'y sont cassés les dents.
C'est à l'aube des années 1990 que l'idée d'un long-métrage consacré au parcours mouvementé de Johnny Cash commence à faire son chemin. De passage sur le tournage de la série Docteur Quinn, femme médecin, celui que l'on surnomme "l'homme en noir" se lie d'amitié avec l'acteur-réalisateur James Keach et lui suggère l'idée d'un film retraçant sa carrière. Keach et sa femme Jane Seymour (l'interprète du fameux Docteur Quinn) passeront des années à étudier de multiples interviews du chanteur pour tenter d'en tirer un scénario solide.
James Mangold, cinéaste-scénariste en pleine ascension suite aux succès de Heavy et Copland, s'intéresse au projet et obtient le siège de réalisateur en 1997, après un intense lobbying auprès de Keach. Il faudra encore une longue période de réécriture (supervisée par Mangold lui-même) et de multiples changements de distribution pour voir finalement Walk the Line arriver sur les écrans en 2005, deux années seulement après le décès de l'icône de la country.
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23/07/2023 à 21:45
Peut-être le meilleur film de James Mangold
23/07/2023 à 20:00
"Walk Hard : The Dewey Cox Story" est bien meilleur. Vous vous êtes trompés d'article.
23/07/2023 à 19:41
L’un des meilleurs biopic que je vais vu.
Un monument comme Johnny Cash méritait un film qui soit à la hauteur.
23/07/2023 à 19:37
Très très beau film,la musique.la mise en scène,le jeu des acteurs