Abandonnée : le cauchemar oublié qui fait passer [REC] pour un épisode du Palmashow
Quinze ans après sa sortie, presque tout le monde a oublié Abandonnée, premier film cauchemardesque de Nacho Cerdà. C'est pourtant un sommet de terreur, qui mérite d'être célébré au moins autant que des classiques de la trempe de [REC] ou L'Orphelinat.
Il y a une forme d'ironie terrible dans le sort fait à ce long-métrage à part. Récit de terreur existentielle, Abandonnée traite en filigrane de l'oubli, de la peur du néant, et de la possibilité, insupportable, inconcevable, de redevenir poussière. Le découvrir, c'est voyager aux côtés de personnages embarqués dans un tourbillon sans retour, qui les contraindra à accepter leur mortalité, sa dimension inéluctable, et la perspective de disparaître.
Le sort du film comme de son auteur en apparaît d'autant plus cruel que tous deux semblent avoir disparu dans les limbes du cinéma de genre, dont les spectateurs sont traditionnellement enclins à sauvegarder la mémoire des joyaux mésestimés. Quelques mois après sa réédition en vidéo chez ESC, il était donc plus que temps d'en finir avec cet abandon.
La maison du bonheur
ET À LA FIN, C’EST L’ESPAGNE QUI GAGNE
On a retenu des années 2000 l’avènement de l’horreur espagnole, portée par une nouvelle garde de metteurs en scène aussi doués que cohérents dans leurs propositions. Le Tesis d’Alejandro Amenabar avait pavé la voie du renouveau d’un cinéma de genre européen et cinéphile, qu’il creusera plus encore avec Ouvre les yeux, avant de connaître la consécration internationale avec Les Autres. Mais il n’est pas seul, et la péninsule ibérique vengera bientôt à elle seule ses voisins bien en peine de frissons.
Jaume Balaguero, Paco Plaza, Antonio Bayona seront les plus prestigieux de ce bataillon de cauchemardeurs, où évoluent également des artisans solides, tels Juan Carlos Fresnadillo ou Guillem Morales. Plus d’une décennie plus tard, les [REC], L'Orphelinat, Les yeux de Julia, Fragile, Intacto ou encore Les enfants d'Abraham demeurent des jalons de leur domaine, voire des piliers, qui auront initié plusieurs générations de jeunes cinéphages aux joies des ténèbres.
Au moins, la déco est sympa
Dans ce XXIe siècle balbutiant, l’environnement de production est à ce point favorable que c’est en Espagne que le mexicain Guillermo Del Toro connaîtra ses premiers éclatants succès (il y façonnera peut-être son plus beau monstre), notamment avec L’Échine du diable. Ce foisonnement apparaît aujourd’hui d’une cohérence remarquable, tant par la qualité technique des productions qui se suivent, sans toujours se ressembler, que par des angles d’attaque partagés par des auteurs très différents les uns des autres.
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25/07/2022 à 13:56
vu il y a quelques années. c'était sympa !
moins impactant et stressant que le premier Rec quand même (faut pas déconner)
mais tellement mieux que le reste de cette franchise.
24/07/2022 à 19:50
Vu au cinoche à l'époque.
Nacho CERDA a disparu des radars peu après; vraiment bizarre.
24/07/2022 à 15:05
Cool ca m a donné envie de jeter un coup d oeil aussi
Excellente la référence a la comedie avec stallone "arrete ou ma mere va tirer" MDR
24/07/2022 à 11:11
Idem
C’est dispo sur prime !
24/07/2022 à 10:58
Article très intéressant merci, je vais y jeter un œil !