Folie douce et poésie et punk : le cinéma scandinave à l'honneur sur Filmo

La Rédaction | 13 janvier 2022 - MAJ : 14/01/2022 01:05
La Rédaction | 13 janvier 2022 - MAJ : 14/01/2022 01:05

Le cinéma scandinave compte parmi ses représentants quelques-uns des plus grands cinéastes en activité. C’est l’occasion de leur rendre hommage, avec Filmo. 

Volontiers caricaturé comme un cinéma hermétique, pas franchement rigolo, voire auteurisant à l’extrême, tout juste bon stimuler les hémisphères cérébraux de spectateurs parisiens en descente de quinoa. Sauf que bien au contraire, Danemark, Suède et Norvège demeurent de formidables terreaux créatifs, émaillés de créations singulières, originales, inattendues. 

Filmo y consacrant une riche sélection, évoquons une partie des films disponibles sur la plateforme de streaming. Pour le coup, on ne reviendra pas sur les plus connus, tels que le stupéfiant Le Guerrier silencieux - Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn ou les éclaboussantes provocations de Lars von Trier, nombreuses et disponibles. Il en va de même pour l'impressionnant Thomas Vinterberg duquel plusieurs films, dont le cultissime Festenont rejoint la plateforme.

Pour autant, l'occasion était trop belle pour ne pas vous proposer de jeter un oeil à des productions plus originales, mais aussi plus rares, que vous ne trouverez parfois que sur Filmo.

 

Chansons du deuxième étage : photoLa fameuse magie du cinéma

 

CHANSONS DU DEUXIÈME ÉTAGE

Il n'est pas exagéré de présenter le film de Roy Andersson comme l'un des plus beaux et étranges de l'histoire du cinéma. Fruit de vingt années de préparation, puis d'un tournage étalé sur quatre ans (quand même) Chansons du deuxième étage est un enchaînement fascinant de saynètes. Avec leur usage systématique du grand-angle, le choix permanent du plan-séquence, comme d'une grande cohérence plastique, on aurait vite fait de croire qu'on a affaire à une expérimentation picturale finalement éloignée de la narration cinématographique.

Mais pas du tout, Andersson injecte ici la phénoménale expérience accumulée sur les centaines de clips qu'il a mis en scène, et engendre un espace cinématographique inédit, dans lequel il fait surgir un art du mouvement, du rythme et de la poésie proprement sidérant. La société suédoise est-elle, comme plusieurs de ses personnages, grise et dépressive ? Ou le réalisateur se plaît-il à grimer ses contemporains pour mieux questionner leurs angoisses, les travers possibles d'un monde qui ne demande qu'à s'enfoncer dans ses propres névroses ? On ne le saura sans doute jamais tout à fait, mais ce spectacle mélancolique d'une galerie de personnages sortant inéluctablement des rails communs demeure un spectacle absolument unique.

 

 

GUITAR MONGOLOÏD

Avec Snow Therapy puis The SquareRuben Östlund a éparpillé Cannes façon puzzle, imposé un ton à la fois sarcastique et radical, lui permettant, sous couvert de comédie de moeurs agressive, d'adresser les torts, veuleries et petites trahisons d'individus bien sous tout rapport. Mais avant de repartir avec la Palme d'or, ce bon Ruben exerçait son art depuis quelque temps déjà. Longtemps demeurés invisibles dans l'Hexagone, ses premiers films ont été exhumés par Filmo, qui nous permet aujourd'hui de revisiter un début de carrière passionnant.

Et si tout le monde était un peu azimuté ? C'est la question qu'on peut se poser en regardant Guitar Mongoloïd, étonnant film choral, et sa galerie de portraits délirants. Quatre demeurés explosent des vélos, jusqu'à rencontrer un duo de motards conséquents. Un jeune garçon aussi doué pour la guitare qu'un phacochère pour la gymnastique rythmique s'essaie au punk, sous le regard fasciné d'un adulte un peu complaisant, et puis il y aura également cette séquence de roulette russe, étonnante de suspense et de bizarrerie. Comme tous les films qui lui ont succédé, ce premier exercice est trouble, étonnant, capable de moment de grâce suspendue comme de tension éreintante.

 

Ruben Östlund : photoPunk à chien deviendra grand

 

OSLO, 31 AOÛT

Nombreux sont les spectateurs qui ont découvert tout récemment le passionnant Joachim Trier à la faveur du solaire Julie (en 12 chapitres), primé il y a quelques mois à Cannes. Mais l'artiste n'en était pas à son coup d'essai, et on lui devait au moins une très grande réussite intitulée Oslo, 31 août. Le film représentait un sacré défi puisqu'il s'agit de l'adaptation du Feu Follet de Drieu La Rochelle. Un texte poétique et complexe, narrant la dernière journée, dans les rues de Versailles, d'un jeune homme résolu à se suicider. Trier déplace l'action à Oslo et parvient par miracle à transcender son programme aussi dur qu'éprouvant, pour nous offrir un récit singulièrement lumineux.

Parce que le réalisateur veut rendre hommage à la capitale de la Norvège, il s'évertue à magnifier le décor que traverse son héros, comme si la cité entière, sur le point de devenir son tombeau, en était traversée par une lumière sacrée. Chronique de la mélancolie et de la dépression qui cherche tout, sauf à accabler le spectateur, le récit prend le pouls d'un jeune homme qui a décidé d'en finir, dans un geste d'une grande tendresse, d'une humanité délicate et finalement bouleversante. Ne jugeant jamais ses protagonistes, le metteur en scène préfère en offrir un portrait sensible, aux airs d'onguent. Rare et précieux.

 

Oslo, 31 août : photo, Anders Danielsen LieUn p'tit Xanax, et ça repart !

 

ULTIMATUM (THE KING'S CHOICE)

Autre exclusivité propre à la plateforme Filmo, voici The King's Choice, qui retrace quelques heures qui décidèrent du destin de la Norvège. Alors que les nazis entament l'annexion du pays, les troupes du Reich ont l'ambition de parvenir à un accord avec le monarque norvégien, qui feraient d'eux les dépositaires légaux et légitimes de l'autorité. Pour permettre à son pays de se préparer à résister, mais aussi aux siens de fuir l'envahisseur allemand, le Roi dut décider dans l'urgence de l'attitude à adopter et de la doctrine à défendre.

Film de guerre, étude d'un sacrifice autant que film de poursuite effréné, le métrage réalisé par Erik Poppe esquive la plupart des écueils de la reconstitution historique en costume, tout comme il ne surjoue pas la figure de la civilisation chancelante face à la bête immonde, préférant nuancer et questionner ses protagonistes quant à la nature de leurs choix, sans verser dans le pensum bavard. Et pour cause, le metteur en scène est également l'auteur d'un des chocs de ces dernières années, Utoya, 22 Juillet, soit une immersion tout en plan séquence dans l'horreur d'un attentat particulièrement violent. On est donc d'autant plus intéressé par le reste de sa carrière.

 

The King's Choice : photo, Jesper ChristensenLe Mr White de Casino Royale a pris du galon

 

Et pour retrouver tous les films de cette sélection sur Filmo, c'est par ici !

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

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