Master and Commander : l'anti-Pirates des Caraïbes avec Russell Crowe

Antoine Desrues | 8 janvier 2022
Antoine Desrues | 8 janvier 2022

Un Russell Crowe impérial et un Peter Weir en transe : retour sur Master and Commander, ce blockbuster de corsaires improbable.

Pendant pas mal d'années, le film de pirates et de corsaires a été victime d'une malédiction hollywoodienne : du Pirates de Roman Polanski à L’Île aux pirates de Renny Harlin, ces flops successifs au box-office ont fortement refroidi des producteurs, pourtant en quête d'une réinvention du récit d'aventure à l'ancienne.

Néanmoins, cela n'a pas empêché Jerry Bruckheimer et Disney de se risquer à l'exercice de manière suicidaire avec le premier volet de Pirates des Caraïbes. Contre toute attente, les pérégrinations de Jack Sparrow se sont imposées à la quatrième place du box-office mondial de 2003 avec 654 millions de dollars de recettes (juste derrière Matrix Reloaded, Le Monde de Nemo et Le Retour du roi), et ont lancé une franchise hautement lucrative.

Mais la même année est également sorti Master and Commander : De l'autre côté du monde, chef-d’œuvre de Peter Weir qui n'a pas connu le même succès (à peine 210 millions de dollars de recettes mondiales) malgré sa même veine romanesque. Retour sur un ce joyau incompris.

 

Master and Commander : De l'autre côté du monde : photo, Russell CroweMission réhabilitation !

 

Touché coulé

"Les océans sont désormais des champs de bataille" : c'est sur ces mots que débute Master and Commander, au travers d'un carton d'ouverture qui donne le ton. La lune se reflète sur la surface d'une mer agitée, mais seul un vague son de brise se laisse entendre. Le film de Peter Weir impose dès ses premiers instants une dimension fantomatique, en accord avec un récit qui amènera le navire anglais Surprise à pourchasser l'Acheron, un vaisseau français difficilement détectable.

Le long-métrage prend ainsi la forme d'une quête vers un hors champ, dont l'introduction souligne la merveilleuse note d'intention : ces grandes étendues d'eau sont moins un appel vers l'ailleurs qu'une manière de représenter un espace mental. Paradoxalement, Master and Commander aborde le film d'aventure sous l'angle d'une intériorité, pour mieux coller à l'obsession du capitaine Jack Aubrey, grand militaire de la Royal Navy incarné par un Russell Crowe habité.

Le charisme de l'acteur aide d'ailleurs le film à trouver une certaine rythmique, notamment au cœur de ses longues séquences de dialogue, où Crowe apporte un dynamisme par la tenue de sa voix et la minutie de son langage corporel, le tout magnifié par le ballottement de la caméra à bord du Surprise.

La suite est réservée aux abonnés. Déjà abonné ?

Accèder à tous les
contenus en illimité

Sauvez Soutenez une rédaction indépendante
(et sympa)

Profiter d'un confort
de navigation amélioré

Tout savoir sur Master and Commander : De l'autre côté du monde

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Ozymandias
14/03/2022 à 18:28

Merci pour cet article qui m'aura fait découvrir le film aujourd'hui. J'ai adoré, c'est épique, grandiose, ça fait réaliste. Un super moment de cinéma.

Mr Patator
10/01/2022 à 12:19

Tout est magnifique dans ce chef d'œuvre: les acteurs, les images, l'histoire, les descriptions de l'époque et bien sur la musique, grandiose !
Du grand, du très grand Cinéma !

Felix
10/01/2022 à 10:08

Un des meilleurs films de Peter Weir et des acteurs au top de leur forme, plus un film historique qu'un film "de pirates " (d'ailleurs il n'y en a pas dans ce film le mot corsaire est plus approprié) j'ai beaucoup aimé , vu au cinéma lors de sa sortie donc sur un écran qui correspond au format je m'attendais à une suite...

Sanchez
09/01/2022 à 14:16

Dans mon top 10 des meilleurs films. Chef d’œuvre intemporel, ce film est un hymne : à l aventure , à la découverte , au savoir , à l intelligence humaine , à la camaraderie , au respect de l homme et de l histoire.

Aujourd’hui ce film ne pourrait pas concourir aux oscars avec la politique debile des quotas. Il faudrait un chinois, un trans , le doc joué obligatoirement par un noir même si c’est une aberration historique. Bienvenue de le meilleur des mondes

Numberz
08/01/2022 à 22:17

D'facon même le plus nul des Weir comme Green Card a quand même du charme. Alors ce film, même si pas mon préféré du real, est quand même un sacré bon film.

Andarioch1
08/01/2022 à 19:57

Peter Weir, quand il se rate, fait des bons films.
Celui est juste exceptionnel

Myst
08/01/2022 à 14:12

Film incroyable, un chef d’œuvre comme on n'en fait plus, intemporel, qui n'a pas la reconnaissance public qu'il mérite.

Cinema before 2000 , Marvel dcu
08/01/2022 à 13:23

le public millenium , post 2000 ne peut pas voir ce genre de film, à part une minorité non atteinte neuronalement, excellente reception critique des pro et des non pro, mais le film a couté cher, je sais pas si ils ont gagné un peu de sous, ne pas perdre du fric sur ce film est un honneur et un exploit,ces films sont infaisable actuellment au cinoche ou chez Netflix ou autre,

Chonrei
08/01/2022 à 13:23

Jamais compris les bons avis sur ce film. Je l'ai trouvé très ennuyeux.

Eddie Felson
08/01/2022 à 11:04

Chef d’oeuvre, classique instantané.

Plus