SOFA vod : le nouvel El Dorado des courts-métrages indépendants ?

La Rédaction | 23 septembre 2021
La Rédaction | 23 septembre 2021

La France a beau être un des pays les plus investis dans la création et le renouvellement des formes cinématographiques, réaliser un court-métrage est loin d’être chose aisée. Et l’arrivée de la plateforme SOFA vod pourrait bien changer quelques vieilles habitudes. 

 

photo temps mortTemps Mort, un des contenus exclusifs de la plateforme

 

ENTRE TRADITIONS ET MUTATIONS 

En 2019, la production et la distribution de courts-métrages forment un mélange d’habitudes et d’innovations, qui permettent à ce secteur à l’économie souvent fragile de perdurer. Ainsi, on apprend dans le dernier rapport du CNC sur le sujet, publié à l’occasion du Festival International du court-métrage de Clermont (le plus important au monde en la matière), que beaucoup de ces œuvres atteignent le grand écran. 

Entre festivals, programmes dédiés ou évènementiels, compléments diffusés avant un long-métrage, ce ne sont pas moins de 4068 courts qui ont été montrés au cinéma, dont près de 60% étaient d’origine hexagonale. Attention toutefois, leur audience dans les salles tend à diminuer. Avec 3,2 millions de tickets vendus cette année pour des séances accueillant ce format, on observe une baisse de fréquentation de plus de 13%. S’il ne fait aucun doute que la pandémie a joué ici un rôle, rien n'indique que la télévision soit désireuse ou en mesure de contrebalancer cette tendance.

 

photoC'est comme Ecran Large. C'est orange. Alors c'est bien.

 

Les chaînes historiques demeurent relativement tièdes en la matière, et si les diffuseurs privés investissent ça et là dans des programmes courts, que l'audiovisuel public accueille encore ici et là des courts-métrages, on ne peut pas dire que ce format soit de plus en plus prisé par les programmateurs linéaires, plutôt frileux en matière d'expérimentation ou de découverte de nouveaux talents.

Face à des diffuseurs traditionnels de moins en moins souples ou audacieux, les producteurs ont parfois le réflexe de se positionner sur leurs acquis ou de tenter d'anticiper les goûts et modes qui les traversent, quitte à ne pas toujours prendre au mieux le pouls d'artistes amateurs ou professionnels, qui voient leurs audaces bridées... ou tout simplement ignorées. Pour autant, ces dernières années, de nouveaux espaces ont pris une certaine ampleur.

En effet, si jusqu’à tout récemment le court-métrage étant encore l’apanage d’un système de production “classique” (où les rôles des producteurs et distributeurs étaient sensément voisins de ceux d’un long-métrage), le secteur a entamé une mue profonde. Avec l’irruption de plateformes telles que Dailymotion jadis, puis YouTube et leur usage suppléant largement celui de la télévision dans les plus jeunes générations, la logique sous-tendant la fabrication des courts-métrages a logiquement été affectée. 

En effet, si les talents sont extrêmement nombreux, les projets se multipliant sans cesse, tout comme les options de production ou de diffusion, l’immense majorité des créations demeure peu regardée par le grand public, alors que c’est précisément à lui qu’elle s’adresse. 

 

photoEt dans Janus il y a...

 

DANS QUELS TUYAUX ? 

Logiquement, le fait de pouvoir toucher un large public hors la salle de cinéma, sans avoir (a priori) besoin de l’aval d’un producteur, ou d’un chaînon industriel aussi important qu’un diffuseur télé, pouvait avoir des airs d’El Dorado. Sans toutefois altérer une première problématique, celle du financement et de la rétribution des films concernés. 

Le marché du court-métrage ne croule pas sous les débouchés. Malgré quantité d’évènements ou de projections un peu partout sur le territoire, ces productions au budget moyen avoisinant les 89 000 euros n’ont guère d’horizon économique dans beaucoup de cas, et se voient contraintes d’allumer un cierge pour espérer une diffusion télé.

 

 

D’où une proportion sensiblement plus élevée que dans le secteur des longs-métrages en matière d’aides publiques, en grande partie issue du CNC. Ainsi, quand beaucoup de jeunes créateurs s’essaient à la fiction sur une plateforme telle que YouTube, ils se voient contraints à un dilemme difficilement soluble. Ils peuvent opter pour un canal de diffusion très démocratisé, sous pavillon américain, couvrant un très large public (mais peu ou pas rémunérateur) ou passer par les fourches caudines des commissions de subventions, trouver une société de production, espérer être repérés en festival puis diffusés (au risque d’être finalement peu vus). 

Le CNC a beau avoir pris à bras le corps la question du financement des créateurs sur YouTube, le format de ces aides est encore balbutiant et cherche à cristalliser un rythme et une doctrine. Par conséquent, y compris pour les aspirants créateurs les plus adeptes de la débrouille, la raréfaction des revenus publicitaires de la plateforme, l’incertitude de l’audience, peuvent rendre d’autant plus difficile de trouver un quelconque soutien financier, puis d’espérer engranger des revenus à partir d’un court-métrage mis à disposition de l’audience. 

D’où le potentiel d’une plateforme dédiée à la création telle que SOFAvod. 

 

Photo Tom CruiseQuand tu as un SOFA, mais pas de VOD

 

CANAPÉ CRÉATIF 

C’est pour répondre à ses interrogations, et générer un écosystème favorable tant aux créateurs qu’au public désireux de faire de nouvelles découvertes, que SOFA vod voit le jour. A priori, le service n’est pas différent des autres grands noms du streaming international. Sauf que l’entreprise vise non pas à rassembler autour de blockbusters ou de rouleaux compresseurs du divertissement ultra-marketés, mais précisément autour de la production indépendante.

Les créateurs peuvent d’ores et déjà postuler afin d’implémenter leurs courts ou moyens-métrages sur la plateforme. Pour ce faire, c’est prioritairement la qualité d’image et de son qui seront décisifs, la plateforme cherchant à valoriser des créations certes hors des sentiers les plus rebattus, mais clairement désireuses de séduire les spectateurs.

 

photo, Christian BaleQuand tu as un sofa, et SOFA vod

 

Ces derniers, pour bénéficier de l’offre de SOFA vod, devront s’acquitter d’un abonnement de 5,99 euros par mois sans engagement ou 65,99 euros à l’année. La moitié de ce montant sera directement versé aux auteurs/créateurs, afin d’engendrer un cercle vertueux de création permettant à la plateforme de bâtir à la fois un carrefour accueillant de nombreuses œuvres indépendantes, et un ressort viable de financement pour ceux qui y publieront leurs travaux. 

Professionnels, semi-professionnels ou amateurs pourraient ici trouver une alternative, une forme de circuit-court autorisant les uns à partager plus efficacement leurs films, séries et évidemment courts ou moyens-métrages. Les créateurs étant rémunérés dès le premier visionnage, le système SOFA vod pourrait permettre de revigorer un secteur aussi puissamment créatif qu’ignoré par une large part de l’industrie hexagonale. 

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

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commentaires
Cl3ms
24/09/2021 à 07:52

Entre une vidéo YT qui ferait 100'000 vues et une vidéo SOFAvod qui en ferait 10'000, c'est quoi la différence de rémunération ?

Giro
23/09/2021 à 14:51

Article très intéressant mais il y a une erreur Écran Large, vous n’êtes pas Orange mais Rouille non ?