Rock : faux James Bond et vraie thérapie de Michael Bay
Rock n'est pas seulement un des films d'action les plus réussis des années 90. Il marque aussi l'avènement stylistique de Michael Bay... et de ses obsessions.
Pour ceux qui l'ont découvert en salles en 1996, puis, plus nombreux encore, en vidéo durant les années qui ont suivi, Rock fut un grand spectacle d'action inespéré, à une époque où le cinéma américain se dépatouillait encore mal de l'héritage des années 80, sans parvenir à digérer la leçon qu'infligeait au monde les productions venues de Hong-kong. La grammaire en forme de bidon d'essence enflammé de Michael Bay prenait pour la première fois, véritablement ses aises, en embrasant les rétines des spectateurs.
En résulte souvent la description bégayante d'une enfilade séquences cultes, toutes plus intenses, sensationnelles et ambitieuses les unes que les autres, surlignées au stabilo laser par les compositions maousses de Hans Zimmer. De quoi transformer un trentenaire passablement civilisé en môme prépubère jouant au soldat avec bâton, ou un mormon pacifiste en cocaïnomane collectionneur d'armes et revendeur d'uranium appauvri. Mais attention, la fantaisie pyrotechnique de Bay est aussi une excroissance sauvage de James Bond, une sorte de greffon autonome et fou, qui permit au cinéaste d'explorer pour la première fois plusieurs des thèmes et motifs qui deviendront les plus personnels et puissants de son cinéma.
On the rock again !
L’ESPION QU’IL AIMAIT
Le 31 octobre 2020, Michael Bay publie dans les colonnes du Hollywood Reporter un hommage à Sean Connery. Le légendaire artiste, qui prêta ses traits à 007 avant de devenir un des grands mythes du 7e Art, l'avait particulièrement marqué sur le tournage de Rock.
"Je n'oublierai jamais cet incroyable sourire à la James Bond qu'il me fit en signe d'approbation. Il m'a tant appris en matière de jeu et d'orfèvrerie."
Et on imagine combien ce fameux sourire signifiait alors pour le metteur en scène. Issu de l'école Propaganda, célèbre agence de communication et production qui accueillit plusieurs réalisateurs majeurs de son époque, où ils firent leurs débuts comme clippeurs et publicitaires, Bay est alors déjà un technicien et un communicant accompli, mais n'a qu'un unique long-métrage à son actif. Il s'agit du sympathique Bad Boys, où sa signature est encore très loin d'être une évidence, qui fut accueilli avec bienveillance par le public et la presse, mais sans que quiconque puisse encore repérer un auteur chez celui qui rallongea lui-même le budget du métrage pour se payer une plus grosse explosion finale.
Faut pas pousser Sean
Et voici donc Michael, lors du premier jour de tournage de Rock, alors qu'il s'échine à filmer la séquence au cours de laquelle Mason utilise une pièce pour découper une vitre sans tain. Et si ce sourire Bondien le rassure et l'assure, c'est également parce qu'à sa manière, il tourne justement un James Bond, une aventure qui, bien plus que le mal-aimé (et raté) Jamais plus jamais, est appelée à rester comme la solennelle révérence de l'espion britannique.
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31/01/2022 à 09:32
La moindre réplique basique de ce film sonne comme un crochet violent car déclamé par des seconds couteaux au charisme fou doublés par une VF à son meilleure.
Au hasard, Tony Todd (aka Candyman):
"excusez-moi mon Général, mais et notre PUTAIN D'FRIC ?!?"
30/01/2022 à 21:31
Une prod très moyenne, à ranger au côté de film médiocre : 60 seconde chrono et les ailes de l’enfer , même studio, même punition
26/01/2022 à 13:12
Je ne comprendrais jamais comment on peut considérer une merde comme No Pain No Gain comme un bon film...
Bref. Sinon merci de ne pas oublier 13 Hours, une belle réussite aussi.
Deux films, c'est déjà mieux que rien... :-)
25/01/2022 à 20:39
***Spoiler Pas le temps de mourir***
Donc, d'une certaine façon, James Bond a déjà eu une fille :-)
24/01/2022 à 13:29
@La Rédac
Vos articles Premium étaient pas censés passer en public au bout de quelques mois ?
24/01/2022 à 12:04
Selon moi le meilleur film de Bay avec The Island, Pain and Gain et le premier Transformers.
24/01/2022 à 07:47
Haaaa doux souvenir, vu au cinéma.
Malgré les années je le trouve tjrs aussi bon et inventif comparé aux bouzes qui sortent actuellement.
23/01/2022 à 22:07
Avec les 25 ans de recul pris sur ce film que j'ai adoré comme tous, vu et revu emballé par le fun, les ralentis, les persos bien hardcore et ce presque huit clos bien suitant la testosterone, force est reconnaître plusieurs choses :
- c'est totalement stupide
- les plans innovants à l'époque sont aujourd'hui banals et sans saveur
- l'histoire est une succession de clichés vus et revus
- la fin est d'une facilité déconcertante.
-... et on s'en fout totalement de ces défauts car finalement Bay parvient à nous l'empacter d'une sincérité qui fait mouche. C'est complètement con, mais qu'est ce que ça fait du bien parfois quand c'est si bien fait.
01/09/2021 à 14:37
Rock est l'exemple du blockbuster réussi: un film divertissant à souhait, tout en suscitant un intérêt sur le plan cinématographique. Les scènes d'action ne manquent pas mais la clé du film reste son casting: et pour cause, le film est sorti à une époque où le star-system avait atteint son zénith à Hollywood. Sean Connery est très bon dans ce film et excelle une fois de plus dans un rôle de mentor. Quant à Nicolas Cage, il entame avec Rock, la période la plus commerciale de sa carrière: Les Ailes de l'Enfer, Face off, Snake Eyes, 8 Millimètres, A Tombeaux Ouverts, 60 Secondes Chrono, Capitaine Corelli, Windtalkers.
11/08/2021 à 01:44
Sur le podium des 10 meilleurs films d'action all time, voir peut être le top 5. Coche toutes les cases : maitrise de la mise en scène, cascades hallucinantes, répliques cultes, acteurs à leur meilleur. Rien à jeter, même pas les quelques incohérences mineures du scénario