Films

Rock : faux James Bond et vraie thérapie de Michael Bay

Par Simon Riaux
9 mars 2023
MAJ : 21 mai 2024
26 commentaires
photo, Sean Connery, Ed Harris, Nicolas Cage

Rock n'est pas seulement un des films d'action les plus réussis des années 90. Il marque aussi l'avènement stylistique de Michael Bay... et de ses obsessions. Pour ceux qui l'ont découvert en salles en 1996, puis, plus nombreux encore, en vidéo durant les années qui ont suivi, Rock fut un grand spectacle d'action inespéré, à une époque où le cinéma américain se dépatouillait encore mal de l'héritage des années 80, sans parvenir à digérer la leçon qu'infligeait au monde les productions venues de Hong-kong. La grammaire en forme de bidon d'essence enflammé de Michael Bay prenait pour la première fois, véritablement ses aises, en embrasant les rétines des spectateurs. En résulte souvent la description bégayante d'une enfilade de séquences cultes, toutes plus intenses, sensationnelles et ambitieuses les unes que les autres, surlignées au stabilo laser par les compositions maousses de Hans Zimmer. De quoi transformer un trentenaire passablement civilisé en môme prépubère jouant au soldat avec bâton, ou un mormon pacifiste en cocaïnomane collectionneur d'armes et revendeur d'uranium appauvri. Mais attention, la fantaisie pyrotechnique de Bay est aussi une excroissance sauvage de James Bond, une sorte de greffon autonome et fou, qui permit au cinéaste d'explorer pour la première fois plusieurs des thèmes et motifs qui deviendront les plus personnels et puissants de son cinéma.   On the rock again !   L’ESPION QU’IL AIMAIT  Le 31 octobre 2020, Michael Bay publie dans les colonnes du Hollywood Reporter un hommage à Sean Connery. Le légendaire artiste, qui prêta ses traits à 007 avant de devenir un des grands mythes du 7e Art, l'avait particulièrement marqué sur le tournage de Rock. "Je n'oublierai jamais cet incroyable sourire à la James Bond qu'il me fit en signe d'approbation. Il m'a tant appris en matière de jeu et d'orfèvrerie." Et on imagine combien ce fameux sourire signifiait alors pour le metteur en scène. Issu de l'école Propaganda, célèbre agence de communication et production qui accueillit plusieurs réalisateurs majeurs de son époque, où ils firent leurs débuts comme clippeurs et publicitaires, Bay est alors déjà un technicien et un communicant accompli, mais n'a qu'un unique long-métrage à son actif. Il s'agit du sympathique Bad Boys, où sa signature est encore très loin d'être une évidence, qui fut accueilli avec bienveillance par le public et la presse, mais sans que quiconque puisse encore repérer un auteur chez celui qui rallongea lui-même le budget du métrage pour se payer une plus grosse explosion finale.   Faut pas pousser Sean   Et voici donc Michael, lors du premier jour de tournage de Rock, alors qu'il s'échine à filmer la séquence au cours de laquelle Mason utilise une pièce pour découper une vitre sans tain. Et si ce sourire Bondien le rassure et l'assure, c'est également parce qu'à sa manière, il tourne justement un James Bond, une aventure qui, bien plus que le mal-aimé (et raté) Jamais plus jamais, est appelée à rester comme la...

Ce contenu est réservé aux abonnés

Rédacteurs :
Tout savoir sur Rock
Rejoignez la communauté pngwing.com
Pictogramme étoile pour les abonnés aux contenus premium de EcranLarge Vous n'êtes pas d'accord avec nous ? Raison de plus pour vous abonner !
Soutenir la liberté critique
Vous aimerez aussi
Commentaires
26 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Joey Joe Joe Junior Shabadoo

@EL : ça ne me pose aucun problème que vous republiiez de vieux articles, mais pourquoi changer leur date de publication ?

Ici en le lisant, je me dis : tiens ça ressemble à du Simon Riaux. Puis je vois la date : « ah non c’est récent », puis je vois les commentaires : « ah non, c’est vieux ». Du coup on est un peu perdus je trouve

dunedain

La musique est de Harry Gregson Williams. Zimmer n’a composé « que » le thème d’intro.

@Joe Gillian
« ça m’aurait fait plaisir de t’arracher les boyaux ! »

RoroLy

Qu’est-ce que j’ai pu user la VHS… Un de films que j’ai le plus regardé ado. Ca fait un bail que je l’ai pas vu, et du coup j’ai l’angoisse d’être déçu…

Joe Gillian

La moindre réplique basique de ce film sonne comme un crochet violent car déclamé par des seconds couteaux au charisme fou doublés par une VF à son meilleure.

Au hasard, Tony Todd (aka Candyman):
« excusez-moi mon Général, mais et notre PUTAIN D’FRIC ?!? »

The insider38

Une prod très moyenne, à ranger au côté de film médiocre : 60 seconde chrono et les ailes de l’enfer , même studio, même punition

sylvinception

Je ne comprendrais jamais comment on peut considérer une merde comme No Pain No Gain comme un bon film…
Bref. Sinon merci de ne pas oublier 13 Hours, une belle réussite aussi.
Deux films, c’est déjà mieux que rien… 🙂

gravd3v

***Spoiler Pas le temps de mourir***

Donc, d’une certaine façon, James Bond a déjà eu une fille 🙂

Pseudo1

@La Rédac

Vos articles Premium étaient pas censés passer en public au bout de quelques mois ?

DL

Selon moi le meilleur film de Bay avec The Island, Pain and Gain et le premier Transformers.

John Spartan

Haaaa doux souvenir, vu au cinéma.
Malgré les années je le trouve tjrs aussi bon et inventif comparé aux bouzes qui sortent actuellement.