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Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham – critique venue des profondeurs

Par arnold-petit
15 juin 2023
MAJ : 16 juin 2023

En attendant la réunion de Batman, Superman et Wonder Woman dans Justice League : Warworld et de savoir ce que va décider James Gunn pour l’avenir du studio, la dernière production de Warner Bros. Animation, Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham, est sorti le 14 juin en France dans l’indifférence générale pendant que The Flash accapare tous les débats. Et cette adaptation du comics de Mike Mignola, Richard Pace et Troy Nixey par Christopher Berkeley et Sam Liu ne mérite pas tellement mieux.

Batman: la Malédiction Qui S'Abattit Sur Gotham : photo

L’ADAPTATION TOMBÉE DU CIEL

Tout en posant les bases du nouvel univers des films d’animation de DC avec le sympathique Superman : Man of Tomorrow, la décevante adaptation en deux parties de Batman : Un Long Halloween ou l’horrible Green Lantern : Beware My Power, Warner Bros. Animation continue de produire des projets indépendants qui tentent d’adopter un style graphique singulier et d’avoir leur propre identité.

Après Injustice et ses personnages immondes et Catwoman : Hunted, qui s’inspirait directement de l’animation japonaise, le studio s’est penché cette fois sur l’adaptation d’un comics totalement original, autant pour le scénario entre horreur et fantastique de Mike Mignola et Richard Pace que pour les dessins cauchemardesques de Troy Nixey : Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham.

 

Batman : La malédiction qui s'abattit sur Gotham : photoEn rouge et noir

 

Comme le récit original, le film se présente donc comme un pur hommage à H. P. Lovecraft et transpose Batman et ses alliés ou ennemis dans la mythologie lovecraftienne. Dans cette version alternative de l’univers de DC qui se situe dans les années 20, Bruce Wayne est un explorateur qui retourne à Gotham après une longue expédition en Antarctique. Alors qu’il ramène une étrange découverte dans les cales de son bateau, un mal ancien se répand dans la ville et l’oblige à enfiler son costume de Batman pour enquêter sur d’anciennes créatures venues des entrailles de la Terre.

Au-delà du mariage entre le mythe de Cthulhu et celui du Chevalier Noir, Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham se distingue aussi pour son atmosphère gothique et fantastique. Sans être graphique pour autant, le film essaie de lorgner du côté de l’horreur, avec une ambiance plus noire et plus effrayante que dans les autres films d’animation de DC, et la promesse de voir une adaptation différente des autres est plutôt séduisante en découvrant cette scène d’ouverture qui rappelle Le Monstre des temps perdus.

 

Batman: la Malédiction Qui S'Abattit Sur Gotham : photoSpoiler : ce n’est pas Ghidorah

 

DES TENTACULES À GOTHAM

D’autant que le scénariste Jase Ricci (Les Tortues Ninja, DC Super Hero Girls) ne se contente pas de recopier le récit de Mike Mignola et Richard Pace à la lettre et prend certaines libertés afin de moderniser ou approfondir certains personnages.

Tim Drake est donc remplacé par Cassandra Cain, appelée Kai Li Cain dans le film, et Lucius Fox, normalement absent dans le scénario original, a le droit à une scène aux côtés d’Alfred avant de concevoir une Batmobile au design steampunk pour Bruce Wayne, tandis que Barbara Gordon suit un traitement pour ses visions prémonitoires à l’asile d’Arkham, purement lovecraftien de par son nom.

 

Batman: la Malédiction Qui S'Abattit Sur Gotham : photoL’Oracle, parce qu’elle le vaut bien

 

Malheureusement, même si ces différents changements sont opportuns et plutôt bienvenus, le film est trop court et trop confus pour pouvoir développer ses personnages, son histoire ou ses thématiques, comme la grande majorité des productions de Warner Bros. Animation.

Faute de temps, l’intrigue déjà prévisible du comics devient surchargée, bancale, et ne parvient jamais à plonger pleinement dans cette atmosphère à l’antre de la folie qui définit le style de H.P. Lovecraft. Le film sacrifie donc toute la richesse du comics au profit d’une simple histoire de mysticisme comme d’autres films d’animation de DC ont pu le faire, et souvent mieux (dans Justice League Dark, par exemple).

 

Batman: la Malédiction Qui S'Abattit Sur Gotham : photoMiroir, miroir, dis-moi qui le démon le plus fort ?

 

L’Abomination de DC

Tout l’intérêt d’adapter Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham se trouve dans l’influence de H. P. Lovecraft, aussi bien dans le scénario que dans les dessins qui en découlent, avec ces créatures tentaculaires et ces monstres des temps anciens. Malgré quelques efforts pour s’écarter de la patte graphique traditionnelle, l’adaptation ne reprend malheureusement pas le trait de Troy Nixey et essaie plutôt de l’accorder à un style dépassé qui rappelle Bruce Timm et les visuels de Batman, la série animée ou La Ligue des Justiciers, mais sans la créativité dont pouvait faire preuve le dessinateur. 

Les quelques rares bonnes idées, comme la réinvention de Green Arrow en croisé, la métamorphose d’Harvey Dent inspirée du body horror ou l’affrontement final, proviennent directement du comics, et hormis pour une ou deux scènes d’action dans les dernières minutes, l’animation reste trop plate et rigide pour susciter un tant soit peu d’excitation.

 

Batman: la Malédiction Qui S'Abattit Sur Gotham : photoLe violet moche, c’est un hommage à Batman et Robin ?

 

Comme le scénario, les dessins et l’animation sont incapables de faire ressentir ce mal pernicieux qui caractérise les écrits de H.P. Lovecraft, et qui donne toute son originalité au comics. Par conséquent, au lieu d’être un peu différent des autres, Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham est une triste et banale adaptation d’un comics pourtant remarquable, qui semble avoir été réalisée simplement pour combler le planning des films d’animation DC en attendant le prochain.

Batman : La malédiction qui s’abattit sur Gotham est disponible depuis le 14 juin en VOD, DVD et Blu-ray.

 

Batman: La Malédiction Qui s'abattit sur Gotham : Affiche officielle

Rédacteurs :
Résumé

Malgré quelques bonnes idées pour se détacher du récit original et des autres productions animées de DC, Batman : La malédiction qui s'abattit sur Gotham ne parvient jamais à être aussi intéressant ou terrifiant que ce qu'il pourrait et devrait être, encore plus comparé au comics dont il est tiré.

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Prisonnier

Fut un moment, même pourri, j’achetais pour la collection steelbook. Maintenant, c’est tjrs pourri mais y a plus de steelbook..économie.

Bleh

Animation et adaptation vraiment pas terrible, avec un rythme bien laborieux en bonus, on est sur de l’oubliable.

Mika

Personnellement je trouve que c’est quand une adaptation s’éloigne de l’original qu’on obtient les pire résultats.

Et je pense que l’adaptation foirée (et ô combien honteuse) d’Injustice m’a vacciné des dessins animés Warner pour un bout de temps.

Cidjay

C’est pas le haut du panier des films animés DC, mais ça reste sympa à regarder.