The Seven Deadly Sins : Cursed by Light - critique maudite sur Netflix

Déborah Lechner | 4 octobre 2021 - MAJ : 04/10/2021 17:12
Déborah Lechner | 4 octobre 2021 - MAJ : 04/10/2021 17:12

Netflix a sorti le film The Seven Deadly Sins: Cursed by Light tiré de l'anime The Seven Deadly Sins, dont on a encore du mal à pardonner la quatrième et dernière saison. À quelques appréhensions près, ce dernier long-métrage était cependant bienvenu pour combler les nombreuses lacunes de la série et redorer le blason de la franchise. Malheureusement, cette promesse n'est qu'à moitié tenue.

Attention : spoilers !

L'HISTOIRE SANS FIN

Pour remuer un peu plus le couteau dans la plaie, il est bon de rappeler que les saisons 3 et 4 de The Seven Deadly Sins supervisées par le studio Deen, également en charge du dernier long-métrage, ont été bâclées et largement décevantes, tant d'un point de vue narratif que technique. Après des craintes légitimes sur les qualités plastiques de ce second film, on peut donc reconnaître la nette amélioration de l'animation, beaucoup plus dynamique et détaillée, en dépit des quelques images de synthèse plus grossières. 

Cette dernière adaptation du manga de Nakaba Suzuki est réalisée par Takayuki Hamana, qui n'avait jamais travaillé sur la licence et lui apporte ici une petite brise de fraîcheur et une réelle ambition cinématographique

 

photoÇa ne pouvait de toute façon pas être pire que ça

 

Sans parler de chef-d'oeuvre, le film propose quelques idées de mise en scènes plus réfléchies, mais aussi des décors soignés, des couleurs vives et des mouvements de caméra plus complexes que ceux auxquels la série nous avait habitués dernièrement. Les combats retrouvent ainsi un aspect épique et exagérément spectaculaire - soit le minimum qu'on demande à un shonen - avec en prime le retour des compositeurs Kohta Yamamoto et Hiroyuki Sawano pour exalter le tout.

Mais passée cette bonne surprise visuelle et sonore, on comprend vite que The Seven Deadly Sins : Cursed by Light est plus un dernier râle souffreteux qu'un chant du cygne pour l'adaptation, et que le film se frotte aux mêmes écueils scénaristiques que l'anime. L'action se déroule six mois après la défaite du Roi des Démons et donc un an avant la première ellipse du dernier épisode de la saison 4, dans lequel les Sept Péchés Capitaux partent chacun de leur côté avant de se retrouver dix ans plus tard, dans un royaume heureux et en paix.

 

photoTout est bien qui finit bien, donc

 

À partir de là, le scénario de Rintarou Ikeda (écrit d'après une idée originale de l'auteur) ne pouvait introduire aucun nouvel enjeu fatidique ou sortir de son chapeau un nouveau méchant plus puissant que ceux auxquels les héros ont déjà fait face. 

Il ne promettait qu'un énième rebondissement inutile sur la Guerre Sainte qui a de toute façon pris fin dans l'anime. Mais aussi et surtout un moyen de boucler dignement les arcs narratifs des personnages et de répondre à certaines questions laissées en suspens, tout particulièrement en ce qui concerne Arthur et le Chaos. Sauf que c'est là-dessus que le film se plante une nouvelle fois.

 

photoIl fallait quand même plus pour finir en beauté

 

Stairway To Hell

Concrètement, à part satisfaire les fans en mettant en images les mariages qui s'étaient déroulés hors champ, le film n'apporte rien à la mythologie, seulement un visage à des personnages rapidement mentionnés dans la série. Les autres nombreux protagonistes servent principalement à grossir les rangs durant les batailles ou apparaissent dans des saynètes forcées, quand ils ne font pas carrément des caméos.

En plus de ne rien raconter de neuf sur les personnages et leurs relations qui tournent en rond (Méliodas et Zeldris s'étant déjà rapproché dans la dernière saison), le film foire aussi la caractérisation des derniers antagonistes qu'il voulait mettre en avant : le géant Dubs et le deuxième Roi des Fées, Dahlia. Le film ne s'intéresse jamais à eux, leur motivation ou la vie qu'ils ont menée pendant 3000 ans, les enfermant dans leur simple rôle d'élément déclencheur. Le scénario se contente de les éclipser aussi facilement qu'il les a introduits, laissant plus de nouvelles questions derrière lui que de réponses complémentaires, à l'inverse de ce qu'il voulait entreprendre.

 

photoÉléments sacrificiels

 

Comme la franchise a tendance à poncer les mêmes thématiques sur la famille, que le père de Méliodas était l'adversaire final de la série et que la Déesse Suprême était la dernière clé de voûte de la Guerre Sainte, il n'y a rien de bien surprenant à ce que la grande ennemie du film soit la mère d'Elizabeth. Son combat contre les Sept Péchés Capitaux était prévisible, mais quitte à connaître le dénouement, le film aurait pu offrir un affrontement dantesque, un Avengers : Endgame entre les troupes aliénées de la divinité tyrannique et celles des Sept Péchés Capitaux.

À la place, on a droit à un règlement de compte en trois coups avec une attaque combinée de Zeldris et Méliodas pour officialiser leur fraternité retrouvée, au cas où il y aurait encore un doute sur leur réconciliation dans la série. Mère et fille sont ainsi logées à la même enseigne, puisqu'"Ellie la meurtrière" comme elle est ridiculement surnommée, est une fois de plus privée de combats pour balancer de la poussière magique sur les blessés. 

 

photoPourquoi Elizabeth a les yeux bleus ?

 

Cette ultime bataille, esthétique, mais précipitée et décevante, est à l'image du reste de l'histoire, qui défile à mille à l'heure et déroule trop d'actions hors champ. Plus dommageable encore, le film ne prend jamais la peine de s'arrêter sur le complot orchestré par la Déesse Suprême, qui était quand même le socle de l'intrigue. Et Arthur dans tout ça ? Il est le Roi du Chaos et d'une nouvelle ère, apparemment bonne puisque dix ans après, tout paraissait bien se passer à Britannia. 

Du très peu qu'on en a vu, le souverain de Camelot est devenu un personnage grave et torturé (peut-être enfin intéressant), et on reste frustré de ne pas en savoir plus sur le destin et l'évolution de ce personnage visiblement crucial dans l'univers, mais cruellement sous-exploité. Après les 80 minutes bien tassées que dure le film, on se demande donc quelle était son utilité, si ce n'est d'offrir des combats gagnés d'avance, mais plus beaux et épiques que la soupe froide servie dans les deux dernières saisons de l'anime. 

The Seven Deadly Sins : Cursed by Light est disponible sur Netflix depuis le 1er octobre

 

Affiche officielle

Résumé

Avec son animation de meilleure facture, The Seven Deadly Sins : Cursed by Light aurait pu sauver les meubles après le final médiocre de l'anime. À l'inverse, le film s'avère aussi bancal, attendu et précipité que la dernière saison dont il aurait dû combler les trous scénaristiques au lieu d'en creuser de nouveaux.

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Lecteurs

(1.7)

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commentaires
L.oi
23/04/2022 à 21:57

J'aime pas le film . Aucune innovation Niveaux du dialogue des personnages ., Comme niveaux de l'histoire elle et trop flasque . Comme nouveauté jais rien vue d'intéressant autant sortir la saison 6 . Il y a tellement de question sans réponse et d'avantage avec le film....

4eva
07/10/2021 à 20:11

Assez d'accord avec la critique.
Honnêtement, au niveau des combats et de l'animation, ce film m'a semblé être au même niveau que la saison 1 et je m'attendais un peu à mieux pour un film clôturant NNT.
Quant aux parents divins, on a eu droit aux extrêmes :
on a rallongé inutilement la mise à mort du père et on a expédié celle de la mère...
Heureusement, on a eu les scènes de mariage et la relation fraternelle, c'est déjà ça.

Kataka
06/10/2021 à 14:27

Le seul point positif en somme est le retour d'une animation bien meilleure que la dernière saison, pour le reste assez d'accord avec la critique, la Déité Suprême aurait mérité un affrontement digne de son homologue le Roi Démon (j'aurais alors souhaité voir Elizabeth et même Mäel sur le devant de la scène durant ce combat)

Oshan
05/10/2021 à 22:34

Je me suis dit quasiment les mêmes choses tout au long du film. Je ne suis en revanche pas d'accord avec vous sur un point qui est Arthur. Il est normal qu'il soit sous exploité dans ce film puisque l'histoire qui suivra seven deadly sins sont les quatre cavalier de l'apocalypse et que c'est précisément dans cette dernière qu'Arthur aura de l'importance. En revanche, le film ne nous apporte rien de nouveau en terme d'informations hormis la déité suprême qui nous n'avions malheureusement pas eu dans la série mais qui est décevante dans ce film comme l'a été le roi des démons.

Yokai
05/10/2021 à 19:47

Oui complètement d'accord, j'ai eu l'impression d'avoir juste regarder un épisode tellement c'était du bâclé, genre le combat contre le roi des demon été épique un bon combat comme on aime avec des retours de situation, du suspense, avec beaucoup d'émotion, mais alors là, dans le film tout les combats été nul à chier, deux coup hop hop c'est fini, aucune histoire sur ces personnages, et Arthur dans tout sa enfin bref j'espère qu'ils vont ce rattrapé

Monite
05/10/2021 à 19:25

Très déçu du dernier film. Je m'attendais a beaucoup plus d'actions que ça.
Vraiment nul rien d'autre a dire

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