The Seven Deadly Sins saison 4 : critique du grand final des enfers sur Netflix

Déborah Lechner | 28 juin 2021 - MAJ : 04/10/2021 12:44
Déborah Lechner | 28 juin 2021 - MAJ : 04/10/2021 12:44

Après une troisième saison de The Seven Deadly Sins bien en deçà des attentes, l'anime adapté du shonen à succès de Nakaba Suzuki n'a malheureusement pas expié ses péchés dans la saison 4 sous-titrée Dragon's Judgment, qui n'est certainement pas la conclusion épique que les fans espéraient sur Netflix

ATTENTION : SPOILERS !

LOVE POWER

Après avoir mis trois saisons à dévoiler toute l'ampleur de sa mythologie et à démêler son intrigue principale étendue sur trois millénaires, The Seven Deadly Sins : Dragon's Judgment promettait de mettre (enfin) un terme à la Guerre Sainte entre les démons et les déesses. Les enjeux de cette dernière fournée étaient donc nombreux entre la reformation de Stigma et son alliance avec les Sept Péchés Capitaux, le départ de Ban pour le Purgatoire, la mort prochaine d'Elizabeth, le plan de Méliodas pour devenir le Roi des démons, la prise de Camelot par Zeldris et le pétage de plomb d'Estarossa.

Ce programme bien chargé a pourtant été expédié sans finesse, pour enchaîner d'autres pirouettes scénaristiques toujours plus superficielles et balancer de nouvelles révélations réchauffées, notamment sur le passé amoureux des personnages. 

 

photoOnanisme

 

Que ce soit avec la malédiction déchirante qui lie Elizabeth et Méliodas, la romance tragique de Ban et Elaine ou la touchante histoire de King et Diane, les deux précédentes saisons ont pris un virage romantique et dramatique qu'on ne s'attendait pas forcément à trouver dans ce qui s'apparentait à un banal nekketsu. La série exaltait donc déjà énormément les sentiments et problèmes de coeur de ses personnages au détour de grandes déclamations larmoyantes, dont on arrivait encore à accepter la sincérité.

La dernière saison s'est malheureusement sentie obligée de s'enfermer dans un schéma artificiel et de plus en plus caricatural en faisant de l'Amour le dénominateur commun de pratiquement tous les personnages et l'élément déclencheur de toutes les sous-intrigues. Cela a eu deux effets : aseptiser les émotions véhiculées et alourdir la sensibilité de l'histoire. 

 

photoGerda, l'outil scénaristique voué à faire de la figuration

 

Le meilleur exemple est sûrement le ténébreux Zeldris, à qui on a collé une amante en détresse pour en faire un ridicule doppelgänger de Méliodas et le faire plus facilement basculer du côté des gentils. Les relations déjà établies n'ont quant à elles plus grand-chose à raconter. La saison ne semble même plus s'intéresser aux différents tourtereaux, qui n'ont droit qu'à un bref épilogue après la fin précipitée de l'histoire, qui avait pourtant pris le temps de développer chaque protagoniste et de creuser chaque relation pour leur donner un minimum de profondeur.

À l'exception cependant de Merlin et Escanor, dont la déclaration littéralement enflammée est sans aucun doute le moment le plus poignant et passionné de la saison (voire le seul). Son lyrisme paraît d'ailleurs beaucoup plus authentique et moins forcé qu'à l'ordinaire, le Lion de l'Orgueil ayant un phrasé naturellement verbeux sous sa forme diurne et l'habitude d'écrire et réciter des poèmes une fois le soleil couché. 

 

photoFuyez, pauvres fous

 

LES MÊMES ERREURS

En même temps que ses retournements de situation alambiqués, la saison déroule sa liste d'adversaires tout en multipliant les clichés du genre, avec un abus des résurrections, des relookings et des Deus ex machina qui ne laissent plus aucune place à une quelconque tension ou surprise. La valse s'ouvre donc avec Zeldris et Estarossa, rapidement vaincus, avant de passer au Roi démon, suivi du Roi démon dans le corps de Méliodas, du Roi démon dans le corps de Zeldris et du Roi démon transformé en montagne (tout ça pour être encore battu lamentablement).

Sans oublier l'incompréhensible dernier arc de l'anime avec Cath et le Chaos, aussi dispensable et encombrant qu'Arthur et les références aux légendes arthuriennes qui n'apportent rien à l'univers fantastico-médiéval et saccagent un peu plus le rythme de la saison. 

 

photoRéaction légitime

 

La saison 3 de The Seven Deadly Sins ayant déçu de nombreux fans pour la piètre qualité de son animation (critique ici), la quatrième et dernière fournée de l'anime était aussi attendue que redoutée pour ces mêmes raisons. Pour rappel, après deux saisons sous la supervision d'A-1 Pictures, la précédente saison est passée entre les mains du Studio Deen (avec une partie du travail déléguée au petit studio Marvy Jack), qu'on retrouve de nouveau pour le grand final de la série. N'étant pas spécialisé dans les adaptations de shonen, où les scènes d'action sont nombreuses et généralement spectaculaires, il n'y a donc rien d'étonnant à retrouver les mêmes carences visuelles.

Si certains affrontements sont assez excitants (en particulier Ban contre Méliodas possédé et Escanor contre Zeldris possédé), l'animation grossière calme donc très rapidement nos attentes. Loin d'être aussi dantesques que promis, les combats sont plutôt risibles. Les coups donnent l'impression de n'avoir aucun impact, le dessin est minimaliste, les mouvements sont trop souvent figés et l'aspect épique est démissionnaire. Même le simple fait de faire courir ou sauter les personnages est laborieux.

 

photoLa puberté

 

Sans grand rassemblement à la Avengers : Endgame pour l'ultime bataille, plusieurs personnages secondaires pourtant charismatiques disparaissent également d'un revers de main (Derrierie, Tarmiel et Sauriel) ou restent sagement à l'arrière du front à attendre que tout ça se décante (Elaine, Matrona, "Estarossa"), ce qui est assez décevant vu leur puissance et le temps que leur a précédemment consacré l'anime. 

On regrette également la mise en retrait d'Elizabeth qui avait pris une importance considérable et s'était enfin défaite de son image de nunuche et love interest à gros seins. Un des épisodes essaie même de nous faire croire que la déesse était une redoutable guerrière qu'on surnommait "Elie la Sanglante", pour la voir ensuite balancer trois pauvres attaques et s'effacer derrière Méliodas. Il était vraiment temps que tout ça s'arrête. 

The Seven Deadly Sins : Dragon's Judgment est disponible en intégralité depuis le 28 juin 2021 sur Netflix 

 

photo

Résumé

Après une baisse de régime notable et une dégradation catastrophique de l'animation dans la saison 3, la dernière saison achève la déliquescence de The Seven Deadly Sins en multipliant désespérément les effets de manches scénaristiques pour garder notre attention entre deux combats expéditifs, affreusement mal animés.

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Lecteurs

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commentaires
Noghtwalker
01/07/2021 à 19:09

Non mais non, ces pirouettes scenaristique a tours de bras sont d'une nullité incroyable. J'avais adoré les 3 premieres saisons mais la ca devient vraiment gnangnan...trop de sujets mis de côté, trop de love is power, trop de "attends, on est dos au mur tout les 5 minutes mais on trouve un nouveau pouvoir dans la poche..." et que dire du chara design infame..

Lingwiloke
30/06/2021 à 15:07

Il ne faut pas trop cracher dessus il ont juste mal choisi le studio d'animation et on un nombre d'épisode limité si ont suit le manga il est juste excellent surtout qu'il s'inspire des légende Arthurienne je vois pas en quoi c'est mal

Natanojnash
30/06/2021 à 11:36

C'est bien écran large de faire la critique d'épisode qui ne sont pas sortis en France... En effet, sur Netflix, la dernière saison s'arrête à l'épisode 12... (C'est d'ailleurs à l'épisode 15 qu'on découvre le surnom Ellie la sanglante pas avant)... Il manque donc 12 épisodes dont notamment celui de la déclaration d'escanor à Merlin car en l'état des 12 actuels, la scène n'a pas eu lieu... Merci de faire attention la prochaine fois...

Dio
30/06/2021 à 08:24

Persi je trouve qur le côté amour ect gâche un peu les 2 dernières saison car il est un peu trop mis en avant (j'ai un ami qui a arrêté la serie a cause de ça) mais çelon moi le reste de l'histoire est vraiment bien même si c'est un peu rush

Trop' top
30/06/2021 à 00:48

Trop top

Biquette
29/06/2021 à 22:42

Personnellement j'ai regardé la saison 3 et la 4 et je trouve que c'est un peu partie n'importe comment avec plein d'amour ( voir même un peu trop) et beaucoup de problèmes qui dégradent l'histoire en elle même. Malgré ça j'ai adoré seven deadly sins avec le début de l'histoire qui est fantastique avec la malédiction etc... mais c'est un peu dommage de tout gâché avec le roi démon qui se balade un peu dans tout les corps et le chat qui veut croqué Arthur sans parler de Merlin qui aimait Meliodas ( ce qui n'a aucun sens). Ça aurait été vraiment bien de mettre Elizabeth plus en avant et de la faire combattre au lieu de la laisser en retrait attendant qu'on la sauve...

Yoakat
29/06/2021 à 09:36

Je suis pas trop d'accord avec se résumer certe étant une grande fan du manga la saison 3 ma extrêmement fait mal au yeux au point que je ne l'ai pas terminé et est repris à la quatre (en m'aidant des scans).
Mais même si l'animation ne valait pas encore les 2 première saison je trouve qu'il ont quand même fait un progrès et un réel effort.
Quand à la tournure de l'histoire ça peu très bien ne pas plaire comme pour la personne ayant fait se résumé comme être adoré.
Personnellement j'ai adorée l'histoire des Seven deadly sins du début à la fin que j'ai vue à la fois en manga et en anime.
J'attend avec impatience la suite (les 4 chevalier de l'apocalypse) en France.

Josuke
29/06/2021 à 01:35

C’est normal que Netflix ne propose pour le moment que 12 épisodes ??

Yoritomo
29/06/2021 à 01:19

Le manga est cent fois mirux

Kong
28/06/2021 à 17:34

@Jojo
Le choix de la raison

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