Space Cowboys : critique cheveux gris

Après avoir volé en haute altitude en pleine guerre froide (Firefox), Clint Eastwood partait vers les plus strates de l'orbite terrestre en 2000 avec Space cowboys. Alors que deux ans plus tôt, deux blockbusters du box-office estival s'étaient affrontés sur le thème de la catastrophe cosmique (Armageddon et Deep impact), Eastwood s'inspirait de son côté du mythe spatial et d'un évènement qui marquera l'histoire de l'aérospatiale quelques mois plus tard : celui du premier touriste de l'espace, Dennis Tito, millionnaire américain âgé de 60 ans qui déboursera la somme de 20 millions de dollars pour s'envoyer en l'air durant sept jours le 28 avril 2001 (Space cowboys est sorti en salles au cours de l'été 2000).

Eastwood, en vieux briscard du Septième Art, poussait même plus loin son odyssée de l'espace en empruntant, non sans humour, à celui qui reste, aujourd'hui encore, comme la référence en la matière : L'Étoffe des héros. Ainsi, aux travers des différents examens où ils vont devoir prouver leur aptitude, ce n'est pas tant sur l'aspect spatial que sur ces papis-gâteaux et non gâteux qu'Eastwood pose son regard et sa caméra. Un regard tout à la fois sincère, respectueux et amusé sur près d'un demi-siècle d'exploration cosmique entremêlé de sentiments humains comme seul le cinéaste en a le secret. Peu importe donc le dernier tiers plus « technique » du film (l'expédition spatiale en elle-même), ce qui intéresse avant tout et surtout Clint Eastwood, ce sont les hommes qui sont à l'origine de telles explorations. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'un des personnages referme Space cowboys seul au loin de toute cette technologie dont Eastwood n'a que faire. Sous de faux airs de blockbuster estival, Clint nous livre donc une touchante histoire d'amitié entre quatre sexagénaires (James Garner avait même plus de 70 ans au moment où il tourna le film !).