Booster Gold : qui est ce héros DC entre Iron Man et la Torche Humaine ?

James Gunn a annoncé quantité de nouveaux projets pour DC, dont une série Booster Gold. On revient sur cet antihéros comique.

Ça y est, DC et Warner (re)passent à l’offensive contre Marvel et Disney. Le nouvel architecte de l'univers de la Justice League au cinéma, James Gunn (aux côtés de Peter Safran), a annoncé plusieurs projets, dont un nouveau film Batman détaché de l’univers de The Batman. Parmi la dizaine de titres révélés, il y a la série Booster Gold. Elle va s’intéresser au héros du même nom, un croisement entre Iron Man, la Torche Humaine, Star-Lord, un peu de Ant-Man troisième du nom, et même une pincée de Kang le Conquérant.

Ce mélange donne un super-justicier prétentieux, vénal, en tenue high-tech et capable de voyager dans le temps. Booster Gold, Michael Jon Carter de son vrai nom, débute ses aventures en 1986 dans Booster Gold #1 de Dan Jurgens et n'a cessé de gagner en popularité au fil des années. Aimé des lecteurs, il est cependant assez mal connu du grand public.

Ce tort devrait être corrigé entre les mains passionnées de James Gunn. Booster Gold est en effet le genre de personnage atypique qu'affectionne le scénariste-réalisateur-producteur. Après la magie opérée sur la série Peacemaker, Booster Gold peut être la nouvelle pépite de ce DCU renaissant.

Tu l'as dit mon pote

ecstasy of gold

Michael Jon Carter vit au XXVe siècle à Gotham. Démoralisé par son quotidien et sa carrière de sportif de haut niveau brisée, il profite de son travail de veilleur dans le musée sur les super-héros pour voler des reliques de ces légendes du passé. Grâce à elles, Carter peut voyager dans le temps. Mieux encore, il a désormais une super-tenue toute brillante. Le voilà au XXe siècle avec l’envie, et la possibilité, de devenir un super-héros aussi admiré que ses idoles.

Ainsi, à la différence de nombreux justiciers, Booster n'aspire qu'à deux choses : la gloire et l'argent. Totalement opportunistes à ses débuts, ses actions super-héroïques sont motivées par l'envie d'être populaire. Il passe donc pour un sauveur aux yeux de beaucoup, mais aussi pas mal pour un idiot à cause de son attitude. Car oui, Goldie est le comique de service, ce qui contribue à le rendre attachant plus qu’antipathique. Arrogant, vaniteux et narcissique, le héros a tout d'une tête à claques. En ça, il tient beaucoup du tempérament effronté de Johnny Storm/la Torche Humaine des Quatre Fantastiques.

Avec son costume haute technologie, Booster a un compagnon, le robot Skeets. La base de données du drone est mise à contribution par le héros pour connaître à l'avance les catastrophes à venir, et ainsi se pointer au bon endroit au bon moment. Et comme la réputation n’est rien si elle n’est pas transformée en argent, Booster Gold va fonder une entreprise, Goldstar Inc., pour capitaliser sur ses faits d’armes (et se faire arnaquer par son manager).

Le logo dollar dans le titre donne le ton de ce héros

Son envie de réputation et sa bêtise entrent en opposition avec le reste des héros DC, notamment son meilleur ami et camarade d'aventures Blue Beetle. À l'inverse de son pote, ce riche inventeur prend très au sérieux son rôle de super-héros. Avec Booster Gold, les deux compères forment un tandem comique style buddy movies au sein de la Justice League Internationale – un rassemblement des super-héros de seconde zone. La rigolade prend fin durant le crossover Infinite Crisis de 2005 où Blue Beetle est assassiné. La perte de son comparse va contraindre Booster Gold à une vie solitaire, ce qui le rapproche entre autres d’un autre grand taciturne de DC, Batman.

L'autre allié de Booster Gold depuis ses débuts dans les années 80 est Rip Hunter. Cet homme en connaît un rayon sur les voyages dans le temps et aide le super-héros dans ses tribulations. C'est bien des années après, en 2008, dans Booster Gold #1,000,000 qu'il révèle à Booster être son fils du futur. Le personnage a déjà eu un visage à l'écran, celui de Arthur Davill dans Legends of Tomorrow.

The Nice Guys

iron gold man

Michael Jon Carter a autant de pouvoirs que Tony Stark, c’est-à-dire aucun. Toutes ses capacités viennent du matériel qu’il a volé dans le musée où il travaillait. Ainsi, comme Kang dans les comics Marvel, son armement provient du futur. Booster Gold reste néanmoins un excellent athlète, grâce à son passé (enfin, le futur pour nous) de footballeur américain professionnel.

Son armada d’équipements lui octroie quantité de compétences comme celle de voler, d’être plus résistant et performant en combat – le minimum de tout super-héros. À l'aide de sa tenue, il peut également voyager dans le temps. Cet atout fait de lui l'homme idéal pour les histoires du genre comme le crossover-reboot 52 de 2006, ou l’event Flashpoint de 2011. Afin de rendre les coups, il est également muni de gantelets projetant des rayons d’énergie.

Toujours là quand c'est la merde

La tenue du turfu de Booster Gold est aussi sa plus grosse faiblesse. Si elle est détruite, il se retrouve dénué de pouvoirs. Cette situation est évidemment déjà arrivée plusieurs fois. En 1994, dans Justice League America #89, Booster Gold a son équipement endommagé, en plus de perdre un bras, sous les coups du vilain Devastator. Blue Beetle lui construit une nouvelle tenue, et un pacte avec la mauvaise personne permet à Booster de recouvrer de ses blessures.

Le golden boy est également l’un des héros tabassés par Doomsday dans Superman #74 de 1992. Le monstre alien pulvérise la tenue de Booster en quelques bourre-pifs, peu de temps avant d'affronter Superman et de le tuer. Les deux ennemis se croisent dans d'autres comics par la suite, et Booster Gold y prend rarement du plaisir.

Le match retour n'est pas plus concluant pour Booster

goldstar is born

Booster Gold est le genre de personnage qu’aime James Gunn. C’est un outsider, méconnu du grand public, et ayant évolué aux côtés des figures les plus populaires de DC. Avec ça, c’est un héros à la personnalité bien différente du solaire Superman ou du courage indéfectible d’un Captain America. Cet anti-héros garde cependant un bon fond, suffisamment pour que Gunn puisse l’exploiter, a priori, avec brio de la même manière que pour les affreux lascars de The Suicide Squad.

Mais Booster Gold sans Blue Beetle, c’est perdre une partie de l’intérêt du personnage. Heureusement, une adaptation de l'ami de Booster est déjà en cours, prévu pour août 2023 avec Xolo Mariduena dans le rôle-titre. Le terrain est donc prêt pour une rencontre des deux, bien que le Blue Beetle du film ne soit pas le même que l’ami de Booster dans les comics. James Gunn a d'ailleurs confirmé que les projets n'étaient pas liés.

Blue Beetle II a légèrement plus de classe que le premier

Avec sa capacité à se déplacer dans le flux temporel, Booster Gold ouvre un grand champ de possibilités d’intrigues et de clins d’œil. L’imaginer rencontrer la première Justice League avec le Flash de Jay Garrick et son casque en acier, ou d’être témoin d’événements clés de la vie de super-héros comme dans le run Booster Gold : 52 pick-up de 2008, sont des idées possibles dans ce nouvel univers cinématographique DC.

En plus de ça, avoir un personnage venu du futur et admiratif des héros d’antan permettra de créer l’illusion que les super-capés ont toujours été dans le paysage. Cela évite de raconter à nouveau la genèse du DCU 2.0, mais plutôt d'en faire un monde persistant déjà installé que l'on prendrait en route.

Mais qui enfilera la tenue goldée du trublion ? Certains voient déjà Chris Pratt, puisque James Gunn a annoncé qu’il retravaillerait sans problème avec les acteurs des Gardiens de la Galaxie. De notre côté, en plus d'en avoir déjà bien soupé de Pratt, Booster Gold serait un rôle trop similaire à celui de Star-Lord. Comme le DCU deuxième génération, les rumeurs ne font que commencer.