The Baby : trois raisons de mater la mini-série horrifique/comique HBO sur un bébé tueur

Chloé Chahnamian | 25 avril 2022 - MAJ : 25/04/2022 11:02
Chloé Chahnamian | 25 avril 2022 - MAJ : 25/04/2022 11:02

The Baby, diffusée en France sur OCS, est une mini-série comico-horrifique à ne pas manquer.

Depuis l'époque des Sopranos, Six Feet Under et The Wire, HBO a fait un beau bout de chemin et a toujours accordé une place significative à l’expérimentation. Avec The Baby, le genre horrifique s’installe confortablement sur la chaîne. Showrunnée par Sian Robins-Grace, la productrice de Sex Education, et Lucy Gaymer qui pensaient dans un premier temps en faire un court-métrage, The Baby est une mini-série de huit épisodes qui mêlent comédie et horreur.

On vous donne trois bonnes raisons (sans spoilers) de regarder la série, débutant dès ce 25 avril 2022 sur OCS en US+24. Attention mini-spoilers !

 

 

POUR SON BÉBÉ TUEUR

Qu’ils soient possédés comme dans L’Exorciste, des adultes dissimulés comme dans Esther ou qu’ils apparaissent sous la forme de poupées maléfiques dans The Boy, les enfants ont toujours hanté le cinéma d’horreur. Mais quand est-il des bébés ? S’ils peuvent être source d’angoisse pour beaucoup de parents, et parfois même de nature anti-christique (Rosemary’s Baby), les nourrissons sont rarement les principaux perpétrateurs de l’horreur. Enfin jusqu’à maintenant. Dans The Baby, comme son nom le laisse entendre, le bébé est bien l’acteur principal de l’histoire.

Le marmot, qui n’écope même pas d’un prénom, semble, dans un premier temps, ni possédé par une force démoniaque ni au service du mal. Il est tout simplement un bébé tueur. Si au début de la série un doute plane concernant la malédiction qu’il semble répandre autour de lui, au fil des épisodes, le machiavélisme gratuit du bambin rend The Baby jouissante. Mention spéciale pour l’épisode 6 dans lequel le bébé se retrouve à la tête d’une armée de gamins avides de vengeance.

C’est dans cet épisode que l’horreur, plutôt surprenante que gore, prend un véritable tournant, et vient naturellement s’accompagner de lapidation et de perçage de jugulaire. Un nouveau cap est également franchi quand le blasphème ultime est évoqué : il faut tuer le bébé. Saupoudrée d’un humour noir typiquement british qui la rend encore plus délectable, The Baby perçoit l’horreur comme le moyen le plus efficace pour parler de la maternité.

 

The Baby : photoToujours se méfier du chérubin

 

POUR SON DISCOURS SUR LA MATERNITÉ

À travers leurs personnages féminins, Sian Robins-Grace et Lucy Gaymer illustrent différentes façons d'envisager la grossesse et la parentalité en général. C’est évidemment Natasha, Michelle De Swarte, qui renie en bloc toute implication dans un rôle qui se rapprocherait de celui de parent qui boit, fume et dont la simple vision d’une couche sale répugne, que le bambin assassin a décidé de prendre comme mère adoptive.

Néanmoins, The Baby ne tombe pas dans la caricature en ne proposant que cette vision unilatérale et partielle de la maternité. En effet, la sœur de Natasha, jouée par Amber Grappy, est aussi son antithèse. Aimante, obsédée par l’idée d’être mère, la jeune-femme en procédure d’adoption pourrait-elle être la mère parfaite pour le serial baby killer ?

Et puis il y a les autres femmes et les autres manières de concevoir la maternité. Entre le supplice et l’envie se trouve la mère des deux soeurs, remplie de regrets concernant ses choix, qui essaie de se racheter aux yeux des autres en joignant une espèce de secte matriarcale aux airs de Midsommar. Mais il y a aussi les mères qui assistent au cours de yoga, celles qui se retrouvent dans des parcs et celles qui ont envie de jeter leur bébé par la fenêtre.

 

The Baby : photo, Michelle De SwarteTrois femmes, trois discours sur la maternité

 

POUR SON CASTING

Si tous ces arguments n’ont pas réussi à vous convaincre, le casting y arrivera sûrement. Michelle de Swarte apporte à la série la légèreté et l’ironie dont elle avait besoin pour se positionner comme une œuvre à la croisée des genres. D'ailleurs, grâce à son intonation punchy et son accent typique de Londres, Michelle de Swarte a remporté le prix de la meilleure actrice lors du Festival Séries Mania 2022.

Dans un genre tout à fait différent, Amira Ghazalla convainc tout autant. Après ses petits rôles dans Sense8, Game of Thrones et quelques autres, l’actrice interprète enfin un personnage à la hauteur de son talent. En vieille dame ébouriffée vengeresse, elle donne froid dans le dos.

 

The Baby : photo, Amira GhazallaAmira Ghazalla, une tueuse de bébés expérimentée

 

Tanya Reynolds se voit confier un rôle majeur lors d’un épisode flashback très réussi, qui traite d’un temps où l’homosexualité et surtout le refus de la maternité n’étaient pas envisageables. Exit son rôle de l’étrange Lily fan de science-fiction dans Sex Education, Tanya Reynolds incarne ici une femme au destin tragique, représentatif de beaucoup d’autres. Cette temporalité différente ne dénature pas le propos original, mais vient au contraire l’approfondir, en lui donnant une saveur encore plus amère.

Tout savoir sur The Baby

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commentaires
julien
16/08/2022 à 21:20

je voudrait savoir l'acteur du bébé merci.

JGB
01/05/2022 à 12:53

J'aimerais savoir combien qu'il y a d'épisode