La Casa de papel Saison 3 : le braquage de trop pour la série Netflix ?

Alexandre Janowiak | 24 juillet 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Alexandre Janowiak | 24 juillet 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Alors que La Casa de papel ne devait compter que deux parties, Netflix a convaincu son créateur Álex Pina de reprendre l'histoire des braqueurs pour un troisième partie (et bientôt une quatrième). C'est ainsi que la Partie 3 a débarqué sur la plateforme le 19 juillet 2019. Si les deux premiers épisodes nous avaient peu convaincus, on fait le bilan complet pour en dire plus.

BRAQUEURS FONT DE LA RÉSISTANCE

C'était un sacré pari que de faire revenir la bande de braqueurs de La Casa de papel après les deux premières parties, dont l'intrigue et sa conclusion se suffisaient amplement à elles-mêmes. D'autant plus difficile pour le créateur Álex Pina de reformer l'équipe en refusant d'ouvrir de nouveaux horizons sur des terres paradisiaques (Thaïlande, Argentine, Panama) pour mener le spectateur au coeur d'un nouveau braquage, avec des méthodes quasiment identiques et peu rafraichissantes.

Pourtant, cette Partie 3 réussit à surprendre un minimum à ce niveau en changeant son objectif. Lors du braquage de la Fabrique de Monnaie, le Profesor et son groupe étaient guidés par l'argent avant tout, mais ici, c'est un désir tout autre qui est au centre du braquage de la Banque d'Espagne.

 

photoEn mode Anonymous, mais avec une vraie volonté de détruire le système

 

S'il est difficile de comprendre au premier abord en quoi braquer la Banque d'Espagne permettra de libérer Rio (Miguel Herrán) des mains d'Interpol et du gouvernement espagnol, les raisons se révèlent bien moins farfelues qu'imaginées. Au contraire, l'explication donne une dimension beaucoup plus politique à la série, et lui apporte une certaine envergure.

En mettant sur la table les secrets des élites, le respect des droits de l'homme et du citoyen dans les pays occidentaux, et les coulisses d'un pouvoir corrompu, La Casa de papel attaque de vrais sujets. Elle offre un message politisé plus légitime devant sa volonté de porter ses braqueurs en symbole de la Résistencia.

Ainsi, la diatribe antisystème, si elle est sans doute trop appuyée à certains moments (les zeppelins entre autres), prend réellement corps dans cette Partie 3. L'action de ces Robins des bois modernes devient concrète et n'est plus seulement une façade.

 

photoUn grand spectacle avec quelques séquences très réussies

 

COUCI-CASA

Cependant, malgré sa plus grande envergure politique, la série ne cherche pas à renouveler grand chose de la formule qui a fait son succès.

Avec ces huit nouveaux épisodes qui composent cette Partie 3, La Casa de papel continue à mener tambour battant son intrigue principale en jonglant entre flashbacks et situation réelle, pour expliquer au fur et à mesure le plan imaginé par le Profesor. Le moyen de ne laisser aucun répit (ou presque) au spectateur, qui passe d'un état émotionnel à l'autre en un claquement de doigts tant les rebondissements s'enchaînent rapidement.

C'est encore une fois ici que la série coince un minimum. Si son tempo est irréprochable, tout semble très artificiel. Le plan du Profesor fonctionne souvent sans accro et les imprévus se règlent à l'aide de facilités scénaristiques décevantes, plongeant la série dans un faux suspense quasi permanent. Cette Partie 3 retombe alors dans ses déboires d'antan en multipliant les incohérences et quelques sous-intrigues d'une futilité déconcertante, au coeur d'un récit à la mécanique bien trop huilée.

 

Photo Luka PerošMarseille, une sorte de Deliveroo

 

Les nouveaux personnages que sont Bogota (Hovik Keuchkerian) et Marseille (Luka Peroš) manquent de caractérisation (surtout pour le second). Et si Palerme (Rodrigo De la Serna) est en revanche très bien développé, il reprend trop largement les traits du Berlin adulé des fans (lui aussi de retour à travers des flashbacks), et ressemble plus à un pastiche du personnage incarné par Pedro Alonso qu'au visage d'un vrai renouveau.

À côté de cela, la série se rêve en étendard féministe à de nombreuses reprises, en valorisant ses personnages féminins et en les confrontant à leur homologue masculin sur les questions du machisme ou de la paternité. Problème : le propos est très faiblard et plus opportuniste que vraiment pertinent. Reste toutefois un espoir grâce au personnage de la terrible inspectrice (nouvelle à bord) : Alicia Sierra, incarnée par Najwa Nimri.

 

Photo Najwa NimriAussi rusée que le Profesor et surtout plus cruelle

 

INSPECTRICE SANS BAVURE

A bien des niveaux, Alicia Sierra est une très jolie arme pour la série de Netflix et sans doute le meilleur moyen pour La Casa de papel d'offrir enfin un suspense à la hauteur. Présentée dans les grandes lignes comme une inspectrice chevronnée prête à tout pour réussir à stopper l'oeuvre des braqueurs, quitte à tuer quelques otages, Alicia Sierra se montre en véritable obstacle au Profesor. Un obstacle de taille qui change enfin les perspectives de la série dans les derniers instants de cette Partie 3.

Pour la première fois depuis le pilote de la série, le Profesor perd véritablement le contrôle de son plan. D'abord parce qu'il n'a pas conçu lui-même ce plan - qui sortait tout droit de la tête de son frère Berlin il y a quelques années -, et ensuite parce qu'il ne peut plus penser seul, enivré par l'amour qu'il porte à Raquel (Itziar Ituño). 

Le final de cette Partie 3 est donc un point de rupture pour lui, atteint psychologiquement par ce qu'il doit affronter et confronté aux conséquences de ses actions. Les cartes ne sont plus entre ses mains et c'est maintenant son adversaire qui mène le jeu. L'occasion parfaite pour La Casa de papel de passer à la vitesse supérieure et de proposer enfin une intrigue où rien ne semblera acquis d'avance pour le groupe de braqueurs ? Réponse lors de la diffusion de la Partie 4 (ah ben oui, il fallait bien un bon gros cliffhanger des familles pour terminer).

 

Affiche française

Résumé

Avec sa Partie 3, La Casa de papel retrouve la formule qui a fait son succès : du rythme, des rebondissements et un spectacle explosif. L'ensemble n'est pas très novateur et toujours aussi peu crédible, mais le final en forme de cliffhanger donne de l'espoir pour la Partie 4.

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commentaires
Catalin66
25/08/2019 à 19:16

Très décevant. Des acteurs qui surjouent, un scénario poussif, des dialogues insipides, des flash backs ennuyeux.... Rien à voir avec la première saison.

L'observateur
13/08/2019 à 20:18

Perso j'aime la série, mais ce bourrage de crâne féministe commence à être lourd et exagéré. Ce moment de l'épisode 2 de la saison 3 où Denver se fait traiter de sexiste parce qu'il dissuade Stockolm de participer à un braquage qui pourrait mal tourner et du coup pourrait rendre son bébé orphelin, j'avais l'impression de rêver, ou plutôt cauchemarder.

Mister D
07/08/2019 à 00:02

Les 3 premiers épisodes étaient pas trop mal, par contre le reste est bidon.
Pas mal d'épisodes sans aucun intérêt...
La nana à la sucette est complètement pas crédible, la fin avec la fausse mort de Lisbonne est trop prévisible. J'ai envie de dire qu'en fait tout est trop prévisible dans cette série.

tulututu
05/08/2019 à 18:38

On s'en contrefout que ça ne soit pas crédible, évidemment, et c'est aussi pour ça que ça fonctionne, à l'instar des deux premières saisons.

Bof...
03/08/2019 à 00:15

Est ce que quelqu'un peut m'expliquer comment Alicia connaît le fils de Nairobi ? Je rappelle qu'à la fin de la saison 2, Nairobi - tout comme Helsinki d'ailleurs - sortent de la banque sans jamais que la police n'apprennent leur identité. Il n'y a ni photos, ni vidéos d'eux non plus (il peut y avoir certes les témoignages des otages mais "femme gitane de 30 ans et "gros barbus balkanique" ne suffit pas à donner un nom et un dossier...). Donc...?

Nairobi
27/07/2019 à 14:52

Oui ces normal que les paysan reconnais le professeur vu que dans le 1 episode quand il donne l'argent avec les zepelin il montre son visage en parlant au gents meme que les paysan lui dise que ces ballons son pas passer par chez eux en rigolant

RiffRaff
27/07/2019 à 08:30

Dur de trouver un avis mesuré sur cette série.
Après le visionnage de cette partie 3 je suis mitigé.
Je rejoins ceux qui parlent d'incohérences, difficile par exemple de comprendre que des agriculteurs du fin fond de l'Andalousie reconnaissent le professeur et Lisbonne alors que le gouverneur et la guardia civil non.
Je trouve le rythme étrange également, 2 épisodes avant de commencer le braquage c'est long.
Beaucoup d'arcs ne sont pas ou peu exploités, pour l'instant tout du moins, la relation entre Helsinki et Palerme par exemple, et je trouve les flashbacks avec Berlin trop nombreux pour ce qu'ils apportent.
Côté positif, on sent que la réalisation a profité du gain de budget et c'est mieux que les parties précédentes. Ensuite, malgré un démarrage un peu lent, les épisodes donnent envie de voir la suite et permettent de visionner la série sans trop se poser de questions. Enfin, le cliffhanger change un peu la donne et permet d'ouvrir sur une situation plus tendue.
Bref, je trouve que ça se regarde bien, comme un blockbuster estival, en laissant son cerveau à l'entrée et en profitant du tour de manège.

Lolo
27/07/2019 à 01:05

La meilleure des 3 saisons !! Le dernier épisode génial surtout avec l’intervention de Sofia ;) merci Netflix

Hamzy-bzz31
26/07/2019 à 22:48

Parfaite série... Bref regarder "sur écoute" série vraiment magnifique

Berlin
26/07/2019 à 16:10

Ta raison pour la pression exemple tu prend un aquarium si ces hermétique pas de pression par contre fais un petit trou dedans l'eau s 'echappe et la la pression et la .....ces de la physique..... mais comme le sas et souder des 2 cote pas de pression et pour l ' explosion controler pas de pression donc tout va bien mais ceter dangeux pour les boite rouge

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