QuackShot : qui se souvient de Donald Duck en Indiana Jones dans le jeu culte de nos enfances ?

JL Techer | 21 septembre 2021 - MAJ : 23/09/2021 09:23
JL Techer | 21 septembre 2021 - MAJ : 23/09/2021 09:23

Dans les années 90, Disney régnait en maitre sur le cinéma et le jeu vidéo. Après Picsou et Mickey, Donald eut enfin droit à son propre jeu avec QuackShot

Il fut une époque où Disney ne se contentait pas de produire des tonnes de jeux vidéo purs produits marketing, vite conçus et vite vendus. À l'âge d'or des consoles 16 bits Super NES et MegaDrive, les jeux sous licence Disney étaient de véritables événements : Castle of Illusion starring Mickey Mouse (1990), Aladdin (1993), Le Roi Lion (1994) et... QuackShot starring Donald Duck, sorti en 1991 sur MegaDrive.

Un an après l'énorme succès critique et public de Castle of Illusion, déjà développé par Sega, la maison de Mickey resigne avec la firme japonaise pour mettre en vedette le pote/rival de la souris au short rouge : Donald. Il ne s'agit pas de la première apparition du canard puisqu'on avait pu le croiser dans Donald Duck , un étrange jeu de sport sur NES. Il n'avait même pas eu l'honneur d'apparaitre dans Duck Tales, l'adaptation de la série animée La Bande à Picsou. Un affront réparé, et finis les seconds rôles : Donald Duck devient la superstar de son propre jeu de plateformes, au délicieux parfum d'Indiana Jones.  

 

photoPrêt pour la grande aventure

 

Les aventuriers du canard perdu

La patte Disney se ressent dès les premières secondes de QuackShot starring Donald Duck. Grâce à une scène d'introduction de toute beauté, l'histoire est posée. Fouinant dans la bibliothèque de l'Oncle Picsou, Donald tombe par hasard sur une mystérieuse carte qui mènerait au trésor perdu du Grand Roi Canard Garuzia. Manque de bol, Pat Hibulaire n'était pas bien loin, et est bien décidé à lui mettre des bâtons dans les plumes, et à trouver le pactole avant lui. 

Un achat de chapeau Fedora et d'une veste en cuir plus tard, le héros est rejoint par ses neveux Riri, Fifi et Loulou, et prend l'avion pour débuter sa quête qui le mènera aux quatre coins du monde. De Donaldville au Mexique, en passant par la Transylvanie et l'Égypte, les joueurs voient du pays au travers de niveaux très colorés aux ambiances variées. Certes, l'intrigue tient sur quelques lignes, et est clairement un hommage à Indiana Jones, mais dans les années 90, qui s'en souciait ? 

 

photoLe Comte Duckula

 

Comme dans tout bon jeu de plateforme de cette époque, le canard court, saute, se baisse pour éviter les tirs adverses... Rien de bien nouveau. Cependant, le héros dispose d'une arme inédite, qui va devenir l'icône même du jeu : son pistolet à ventouse. Grâce à cet appareil créé par l'excentrique Géo Trouvetou, Donald pourra non seulement stopper net ses ennemis, mais aussi créer de nouvelles plateformes pour progresser plus facilement dans les niveaux. 

Et il ne s'agit pas de la seule trouvaille du jeu : Donald utilisera également un pistolet à bubblegum, ou même à pop-corn. Il pourra aussi, à la condition d'avoir mangé cinq piments, rentrer dans une rage folle qui le rend invincible et beaucoup plus rapide, lui permettant d'éliminer tous ceux qui se trouvent sur son chemin. Des armes et compétences aussi drôles que pratiques, qui contribuent à donner un ton humoristique bien particulier au titre. 

 

photoVa te faire ventouser !

 

Le vilain petit canard

Donald n'aura pas trop de cet "arsenal" à sa disposition pour venir à bout des neuf niveaux qui l'attendent, qui deviennent de plus en plus labyrinthiques à mesure que l'on progresse. Le level-design du titre est d'ailleurs l'une de ses plus grandes forces. Si Quackshot sortait aujourd'hui, il serait surement affublé de l'étiquette "clone de Metroid". En 1991, la conception des niveaux fut saluée pour le fait de ne pas se contenter d'offrir aux joueurs un scrolling horizontal à la Super Mario, mais de donner la possibilité d'aller et venir, et explorer les décors à la guise des joueurs. 

Les développeurs s'en sont donné à coeur joie, et QuackShot est un véritable best-of de ce que les années 90 savaient faire de mieux. Le titre de Sega parvient à river la manette aux mains des joueurs en proposant des moments inoubliables. Le passage en tyrolienne dans le niveau de Duckburg (Canardville) est un vrai shoot d'adrénaline en 2D, qui ferait presque passer Donald Duck pour le Nathan Drake de 1991. Le canard se fait balader dans un grand huit de câbles, en se cramponnant comme un beau diable à la poulie. Sensations fortes garanties !

 

photoUncharted - 1991

 

Et si jamais ce n'était pas assez en termes d'émotions, la visite du Pôle Sud finira par avoir raison des coeurs fragiles. Accroché à un drôle d'oiseau par une simple ventouse, Donald doit esquiver des hordes de buzzards en anoraks qui veulent sa mort, avant d'atterrir sur une banquise glissante et devoir esquiver des orques et des pingouins kamikazes. Avis aux joueurs traumatisés par le niveau aquatique du jeu Teenage Mutant Hero Turtles de Konami sur NES, ce niveau glacial n'a rien à lui envier. 

Non seulement QuackShot est bourré de bonnes idées, mais en plus visuellement, il en impose. Les animations des sprites des personnages sont magnifiques, et montrent tout ce que le système MegaDrive a dans le ventre. Castle of Ilusion était déjà splendide, mais Quackshot met la barre un cran au-dessus. Donald est un vrai petit morceau de cartoon, dispose d'une expression particulière pour chaque action, et ses mimiques sont aussi drôles que touchantes. Le voir grogner sur ses ennemis après avoir avalé quelques piments, ou être effrayé face à un boss est un vrai bonheur pour les yeux. 

  

photoIndie Duck et le temple maudit

 

Il faut dire que Takashi Yuda, game designer chez Sega, et directeur artistique sur Quackshot , s'était inspiré des dessins animés classiques et des bandes dessinées de Carl Barks pour créer les animations de Donald. Ce qui se ressent en permanence au cours du jeu. Aujourd'hui encore, 20 ans après sa sortie initiale, manette en mains, on a l'impression de jouer à un dessin animé ayant pour héros Donald.

QuackShot fait partie de ces jeux qui résistent à l'épreuve du temps, non seulement grâce à sa technique somptueuse et à son level-design intelligent, mais aussi grâce à son humour à toute épreuve et à sa bande originale composée par le collectif Kamiya Studio. L'OST a été particulièrement soignée, et tous ceux qui ont pu jouer au jeu à sa sortie et ont eu la chance d'entendre ces mélodies s'en souviennent forcément. Quelques secondes de la musique du Mexique suffisent pour que les notes restent vissées dans les mémoires. 

 

 

Tant de qualités en ont fait un incontournable de la ludothèque MegaDrive, mais aussi un jeu que tout amateur de jeu de plateforme se doit d'avoir essayé au moins une fois. Alors que Duck Tales et Castle of Ilusion ont eu droit à leurs remakes HD en 2013, il semble que ce pauvre canard soit le mouton à cinq pattes de l'écurie Disney, et que personne ne s'intéresse à lui. Et pourtant, si un seul titre méritait un tel honneur, c'est bien QuackShot, un jeu incroyablement moderne pour son époque, qui reste encore aujourd'hui l'un des meilleurs plateformers 2D jamais réalisés. 

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
JL Techer
23/09/2021 à 09:27

@Yotsu

Merci de votre commentaire et de votre vigilance, en effet, l'erreur a été réparée.

Morcar
22/09/2021 à 15:36

Un de mes jeux préférés de MegaDrive, auquel je rejoue encore de temps en temps. Mes enfants à qui je l'ai fait découvrir il y a quelques années l'ont aussi beaucoup apprécié. J'aime tout particulièrement cette idée de d'avoir le choix de la destination à chaque niveau, d'être forcé de s'arrêter à mi-niveau par moment car pas équipé comme il faut pour continuer, pour devoir revenir plus tard avec l'équipement acquis. C'était assez nouveau à l'époque, je pense.

Hildegarnic
22/09/2021 à 13:55

@Yotsu
Oui, moi aussi j'ai tiqué en lisant ça. Et pareil pour le niveau en tyrolienne : c'est à Canardville, pas au Mexique. Et j'ai jamais vu Donald flipper devant les boss non plus, hein

Baebelou
22/09/2021 à 12:08

et Mickey Mania ! Quel jeu ! avec le premier niveau en noir et blanc, les musiques, la difficulté de fou...
La version méga CD avait des niveaux supplémentaires et un son amélioré...

Baebelou
22/09/2021 à 12:05

suggestion pour un prochain rdv rétro : Earthworm Jim, évidemment !

Quakeshot, un choix vraiment pertinent de votre part, pour l'avoir refait il y a qq années, il y a vraiment une ambiance et une immersion unique ! très bon jeu

Yotsu
21/09/2021 à 21:04

Donald dans Ducktales sur NES, première nouvelle, il faudra me dire à quel moment...

JL Techer
21/09/2021 à 18:48

@ttopaloff

Excellent choix ! En effet c'était une vraie merveille.

ttopaloff
21/09/2021 à 17:32

@Geoffrey Crété

Un article sur Blade Runner (PC), ce serait top !

Zapan
21/09/2021 à 16:21

@Maxibestof +1

L'autre
21/09/2021 à 14:54

Un de mes jeux préférés de la megadrive ! Du pur Carl Barks je confirme et je suis bien d'accord qu'un remake serait le bienvenu même si le gameplay est devenu bien oldschool pour l'avoir refait il y a peu

Plus