Grosse franchise oblige : Jurassic World Renaissance est à peine sorti que la question d’une suite se pose déjà. Et le réalisateur promet qu’ils ont évité la pire erreur à ce niveau.
À quel moment c’est le bon moment ? En matière de franchise et de communication, il y a plusieurs écoles à Hollywood. D’un côté il y a les kamikazes, comme ce grandiose Dark Universe qui a remballé ses annonces plus vite que son ombre après l’échec de La Momie avec Tom Cruise en 2017. De l’autre, il y a les mastodontes, comme ce « nouvel » univers étendu DC qui a déjà programmé Supergirl et Clayface en 2026 en ayant totalement confiance en leur Superman avant même sa sortie.
En théorie, la saga Jurassic Park est de la deuxième catégorie, surtout après le succès de Jurassic World (1,6 milliard au box-office), Jurassic World 2 : Fallen Kingdom (1,3 milliard) et Jurassic World 3 : Le Monde d’après (1 milliard). Sauf si la chute de quelques centaines de millions à chaque nouvel épisode, alors que les budgets explosaient (ce serait plus de 400 millions pour Fallen Kingdom et Le Monde d’après), a inquiété le studio.
Jurassic World : Renaissance va-t-il confirmer cette tendance à la baisse en étant considéré comme un simple Jurassic World 4 par le public ? Ou Universal va-t-il toucher le gros lot avec ce nouveau redémarrage mené par Scarlett Johansson ? En attendant, personne ne prépare la suite avant de voir à quelle sauce ils seront mangés, selon le réalisateur Gareth Edwards.

JURASSIC WORLD 4 mais 1 à la fois
Gareth Edwards s’y connaît en méga-blockbuster et super-franchises puisqu’il y a mis un pied dès son deuxième film, Godzilla, sorti en 2014. Lequel a ouvert en grand les portes du MonsterVerse pour Kong : Skull Island en 2017, Godzilla 2 : Roi des monstres en 2019, Godzilla vs. Kong en 2021, Godzilla x Kong : Le Nouvel Empire en 2024, et Godzilla x Kong : Supernova qui arrive en 2027. Et le réalisateur révélé avec Monsters a également touché à Star Wars puisqu’il était derrière Rogue One.
Il n’en est donc pas à son premier rodéo, et il était armé pour gérer une superproduction comme Jurassic World : Renaissance. Il maîtrise d’ailleurs très bien la partie promo, vu ce qu’il raconte chez Screen Rant à propos d’une suite :
« Non, on a essayé de faire ce film comme un film autonome. Quand je repense aux suites, aux trilogies que j’aime, ce qu’elles ont toutes en commun c’est que le premier film marche tout seul, et ensuite c’est devenu un problème de premier ordre de savoir comment en faire d’autres. »

Gareth Edwards affirme donc haut et fort que personne n’a jamais ne serait-ce qu’évoqué la continuation de l’histoire. Ou en tout cas, pas devant lui :
« Je n’ai sincèrement jamais parlé d’une suite avec quiconque. Pas une seule discussion avec David Koepp ou Frank Marshall ou Universal à propos d’une suite. Je pense que tout le monde croise les doigts, on veut juste que les gens aiment vraiment ce film, faire le meilleur film possible, et c’est tout. Et ensuite, c’est entre les mains des dieux pour le reste, vraiment. »
Le scénariste confirme, chez The Hollywood Reporter :
« J’ai pensé de temps à autre à planter un petit quelque chose ici ou là, qui pourrait être utile pour la suite. Mais honnêtement, c’est une mauvaise idée de faire ça, et ce sont les premiers trucs qu’on coupe du scénario. C’est tellement dur de faire un bon film, et je parle en tant que personne qui a à la fois réussi et échoué à faire un bon film. Il y a tellement de moyens de partir de travers. Penser au futur est la chose la plus débile qu’on puisse faire. »

ET JURASSIC WORLD 5 ALORS ?
Certes, la langue de bois, on connaît. Mais étant donné qu’on a droit à « On a déjà 150 idées pour une suite, deux trilogies, et quatre séries spin-off » sur la majorité des blockbusters, avec une chance sur deux que rien n’aboutisse, c’est presque salvateur d’avoir une communication si simple à la sortie de Jurassic World : Renaissance.
En même temps, c’est la norme sur la saga Jurassic. Hormis Jurassic World 2 qui se terminait avec la préparation claire et nette de Jurassic World 3, avec les dinosaures lâchés dans la nature parmi les humains, la franchise a jusque là joué la carte des aventures relativement indépendantes. Et quand on voit le carnage Jurassic World 3, qui a quasiment renié la fin du précédent film, c’est probablement la meilleure option.

Reste donc à savoir si Jurassic World : Renaissance, avec son budget estimé à 225 millions hors promo selon The Hollywood Reporter (contre les 180 millions cités il y a quelques semaines), attirera autant de monde que prévu. Selon les estimations pour son démarrage au box-office domestique (États-Unis et Canada), le blockbuster devrait décoller avec près de 130 millions sur cinq jours. C’est beaucoup, mais c’est moins que Jurassic World (208 millions), Jurassic World 2 (148 millions) et Jurassic World 3 (145 millions).
Rien n’est joué puisqu’un tel film compte énormément sur le box-office dans le reste du monde. Jurassic World : Renaissance a en tout cas quelques petites pistes à explorer dans un éventuel Jurassic World 5, même si David Koepp a déjà évoqué l’envie de changer de décors et personnages à chaque nouvel épisode. Le film sort exceptionnellement en France ce vendredi 4 juillet.
J’espère un cross-over avec les six d’Isla Nublar de (Colo du crétacé/Chaos Theory). Ce serait intéressant