Iron Man 3 : Marvel a refusé qu'une femme soit la méchante pour vendre plus de jouets

Geoffrey Crété | 17 mai 2016
Geoffrey Crété | 17 mai 2016

Parmi les nombreuses choses contestées dans Iron Man 3 : le Mandarin de Ben Kingsley, très loin des comics. Trois ans après, le réalisateur et scénariste Shane Black livre quelques précieuses informations sur les coulisses de la superproduction.

Pour certains, c'est l'un des meilleurs films des écuries Marvel. Pour d'autres, c'est l'un des pires. Loin de faire l'unanimité, Iron Man 3 reste toutefois l'un des seuls à avoir été mené par un nom prestigieux : Shane Black, scénariste de L'Arme fatale et réalisateur des excellents Kiss Kiss Bang Bang et The Nice Guys, présenté hors compétition à Cannes et d'ores et déjà considéré par Ecran Large comme l'un des gros plaisirs de l'année.

Interviewé par Uproxx, le réalisateur est revenu sur son expérience au sein du studio titanesque, et notamment sur le choix très discuté du Mandarin :

"Tout ce que je dirai, officiellement : il y avait une première version d'Iron Man 3 où il y avait un petit problème. Qui était qu'on avait un personnage féminin en antagoniste. On avait terminé le scénario et on nous a remis un mémo très direct disant qu'on avait changé d'avis parce qu'après consultation, on avait décidé que le jouet ne se vendrait pas aussi bien si c'est une femme. On a donc du changer le scénario entier à cause des jouets."

 

 

De quoi relancer la question désormais incontournable du sexisme à Hollywood, avec cette idée visiblement très ancrée dans l'industrie que le public aime moins les femmes que les hommes dans le domaine du blockbuster (le personnage de Rey était dans un premier temps absent des produits dérivés de Star Wars). Et si Shane Black assure que Kevin Feige n'est pas personnellement responsable de cette décision, qui a été prise au niveau de la société, le discours promo du producteur superstar à la sortie d'Avengers : l'Ere d'Ultron semble bien loin de la réalité des studios Marvel.

Shane Black précise ainsi que les personnages de Stéphanie Szostak et Rebecca Hall étaient à l'origine bien plus importants dans l'histoire. De quoi se souvenir que Jessica Chastain, qui était dans un premier temps attachée au rôle de Maya Hansen, avait finalement abandonné pour des raisons officielles d'agenda. De là à imaginer qu'une actrice aussi courtisée et engagée dans la lutte contre le sexisme ait trouvé le rôle indigne, il n'y a qu'un petit pas.

 

 

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commentaires
Eyhi
19/05/2016 à 08:32

J'adore comme certains réagissent à côté ou avec un pseudo humour contestataire, alors qu'il y a là une preuve claire et nette d'un sexisme latent.
Amusant car dès qu'on aborde ce sujet sur le site d'habitude, y'a une horde de gens qui viennent non pas argumenter et discuter, mais agresser, moquer, caricaturer, pour dire que c'est une polémique bête, que c'est une pensée uniforme, une nouvelle police de la pensée, une forme de fascisme...
Là, un auteur respecté et respectable vient dire non pas que le blockbuster est façonné par le marketing et les jouets (on le sait tous, ça), mais que ce marketing est construit sur une pensée sexiste (un jouet à l'image d'une femme se vendra moins, donc remettons les personnages féminins en arrière plan), et que cela façonne les superproductions.
Ce n'est tout de même pas un détail et encore moins une chose abstraite qu'on peut contester ou nier. Mais bon, j'imagine que, pour une raison ou une autre, ce serait très dur pour certains de reconnaître que leur lecture simpliste de la question est, peut-être, éventuellement, parfois, ridicule et caricaturale.

LaTeub
18/05/2016 à 14:07

Un des pires Marvel, à égalité avec Antman pour moi: très moyen quoi... L'histoire des jouets ne m'étonne pas, c'est un paradoxe, mais le cinéma des blockbusters est une industrie sans âme dont la mission est de vendre du rêve... Ce que je ne digère pas sur cet Iron Man 3 c'est le massacre cynique d'un aussi beau méchant que le Mandarin, le transformer ainsi en pauvre comédien cheap et naze c'est juste du foutage de gueule, c'est a se demander si Marvel et ses exécutifs on déjà jeté un regard sur leur catalogue... Franchement, c'est une belle trahison du matériau de base.

Klox
17/05/2016 à 22:45

@Colonel Stuart
Ca me semble clair que l'info n'est pas "oh un blockbuster prend en compte le marketing, scandale, stupéfaction !"... mais de voir que c'est clairement dit qu'un studio comme Marvel, malgré ses beaux discours, a des raisonnements clairement sexistes. N'en déplaise à tous ceux qui aiment se dire que ce n'est qu'un mot à la mode, qu'un faux combat façonné par des esprits malfaisants et entretenus par des moutons.

Colonel Stuart
17/05/2016 à 19:11

Ahhhhh boooon?????
Ils seraient comme ça chez Marvel-Disney?
Vouloir vendre des jouets?
Noooon sans déconner?
Ce n'est pas la créativité qui les motive et qui est le coeur de leur désir profond?
Tant mieux, avec Civil War là c'est clair qu'ils vont refourguer tout plein de jouets aussi pourraves que le film! Et ramasser tout plein de fric!
Je suis content pour eux...

Tom
17/05/2016 à 19:03

Heureusement que champy est toujours là pour congratuler harry

champy
17/05/2016 à 18:38

Ha ha ha ha... Putain de dirty harry !

Dirty Harry
17/05/2016 à 17:41

Dans tous les cas j'ai ma figurine Caroline Fourest (avec des vrais morceaux de livres jamais vendus dedans) , ma Barbie Nabilla (avec du shampoing pour rendre le poil soyeux) et mes nombreuses poupées gonflables (fourrées au suc d'érable et dont la cyprine est de la vodka) comme ça si la commission de la consommation égalitaire vient me mettre un blâme je serais préparé aux procès.

alexor
17/05/2016 à 17:13

LE MOINS BON MARVEL POUR MOI.

Ann Perkins
17/05/2016 à 15:35

@diez

Mais ça on le sait depuis longtemps : un blockbuster est un produit assumé, et tout (ou presque) se plie à ça. On peut notamment remonter à Star Wars, grand maître du marketing, avec les Ewoks et la non mort de Solo.

En revanche qu'on considère là-dedans, dans ce système, qu'une poupée à l'effigie d'une femme vend moins que celle d'un homme, c'est sacrément effrayant. Surtout à l'heure où beaucoup crient à la polémique stérile et creuse dès qu'on parle du sexisme, et de l'incapacité des studios à valider beaucoup de projets avec des femmes, devant ou derrière la caméra.

diez
17/05/2016 à 15:21

Ok pour le débat sur le sexisme, mais ce qui ressort aussi c'est le fait de brider une oeuvre pour le bien des ventes marketing des goodies. Ok, cela n'est pas nouveau, mais on comprend mieux l'echec artistique de Iron Man 3.

Shane Black on ne t'en veut pas, mais tu es quand même responsable du coté parodique du film, de son ton dédramatisant et one man show.

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