Welcome to New York : 100 000 téléchargements et un succès pour l'ogre Depardieu

Simon Riaux | 30 mai 2014
Simon Riaux | 30 mai 2014

Au vu du succès rencontré par Welcome to New York, chez Wild Bunch, on doit finalement se féliciter de ne pas avoir été officiellement convié au 67ème Festival de Cannes... En effet, Welcome to New York d'Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset, s'est invité sur la Croisette, exactement comme le fait divers sordide dont il s'inspire quelques années plus tôt. L'arrestation extrêmement médiatique de Dominique Strauss-Kahn avait alors défrayé la chronique et mis la Croisette entre parenthèses, un phénomène qui s'est reproduit le 17 mai dernier quand les médias ont momentanément abandonné les Montées des Marches pour se focaliser sur la sortie en VOD du sulfureux film librement adapté d'une des affaires qui transformé le paysage politique français.

 

Succès en terme d'image et de communication, le happening cannois ayant assez largement éclipsé le vif débat critique sur la qualité du film, restait à savoir si cette première française allait se transformer en succès. La question était d'importance, tant Wild Bunch avait fait du film un pavé numérique dans la mare de la chronologie des médias français. À l'heure où il est interdit par la loi de sortir une œuvre simultanément en salles et VOD, tandis que ces mêmes sorties et leur disponibilités selon les supports (salles, téléchargement légal, vidéo, diffusion télévisée) sont très strictement encadrées par le législateur. Avec plus de 100 000 téléchargements, comme l'a révélé le Parisien avant que Wild Bunch ne confirme, Welcome to New York approche en une dizaine de jours du seuil annoncé des 120 000 téléchargements, synonyme de rentabilité pour le projet.

Si l'on manque encore de recul, ou simplement d'éléments de comparaison pour juger de la réussite de cette vaste opération, tout indique que Wild Bunch est en passe de gagner son pari. Une situation qui pourrait donner au distributeur un argument de poids en faveur de l'assouplissement d'une législation aux airs de mille feuilles kafkaïen. De même la stratégie publicitaire rendue possible par la sortie en VOD (ne sortant pas en salles et n'ayant pas le statut d'œuvre de cinéma, le métrage a pu accéder à des formats publicitaires traditionnellement interdits aux films « de cinéma »), demandera à être étudiée dans le détail et pourrait bien inspirer d'autres acteurs essentiels du Septième Art.

Voilà qui devrait aider Vincent Maraval ainsi que les producteurs du film à appréhender les torrents de haine et d'insultes (dont des accusations d'antisémitisme passablement délirantes) qu'a déclenché le film, notamment de la part d'Anne Sainclair. En effet, l'ex-femme de DSK (qui porte plainte contre le film) a tenu à informer le monde de son jugement éclairé à l'encontre de Welcome to New York : « Je n'attaque pas la saleté, je la vomis. »


 

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