Terminator : les confessions de James Cameron

Raphaël Carlier | 25 mars 2009
Raphaël Carlier | 25 mars 2009

Alors qu'il travaille actuellement sur Avatar, James Cameron est revenu sur son premier gros succès (et premier "vrai" long-métrage), Terminator. Mais avant de vous faire lire le (long) discours du réalisateur, voici ses propos concernant l'évolution de la franchise, notamment en ce qui concerne le dernier volet à venir, Terminator Renaissance.

 

« J'ai en quelque sorte tourné le dos au monde de Terminator lorsqu'il a été très vite question d'un troisième volet. Je suis passé à autre chose mais je dois maintenant vivre avec les conséquences que cela implique : je n'arrête pas de le voir (le Terminator) ressuscité. Je ne suis pas impliqué dans Terminator Renaissance. Je n'ai jamais lu le script. Mais je suis sûr que je débourserai 10 dollars pour le voir comme tout le monde. »

 

 

 

 

Et maintenant que les choses sont claires, vous pouvez lire les propos de l'homme de tous les records (et de tous les succès) concernant un pilier des films de science-fiction.

 

« Je me souviens m'être intéressé à la géopolitique durant la crise des missiles de Cuba. Lorsque j'avais 7 ou 8 ans, j'ai trouvé une brochure sur les abris anti-atomiques à la maison familiale en Ontario, et je me souviens avoir pensé « Mais de quoi ça parle ? » J'ai eu la sensation soudaine que mon existence si choyée n'était qu'une façade. Quelque chose de sombre et de terrifiant se cachait derrière tout ça. »

 

« C'est depuis ce moment qu'est née ma fascination pour notre aisance à flirter avec l'apocalypse. Alors quand j'ai écrit les prémices du premier Terminator en 1982, j'utilisais juste ce que j'avais appris lors de mon enfance. Je me suis aussi inspiré des films et livres de science-fiction avec lesquels j'ai grandi. Pour la plupart ils étaient des avertissements sur la technologie, la science, l'armée et le gouvernement. Vous ne pouviez pas échapper à ces thèmes de la peur d'un holocauste nucléaire.»

 

« L'idée d'un assassin venu du futur tentant de changer des évènements passés n'était certainement pas nouvelle. Que le Terminator soit dans un costume de robot n'aurait pas été original. Mais un endosquelette recouvert de peau humaine ? Ça, c'était nouveau. Il était à présent question pour moi de savoir comment nous pourrions développer l'animation en stop-motion et l'usage d'une "marionette" afin de créer le vrai endosquelette robot. L'équipe des effets-visuels Stan Winston Studio a sauté sur l'occasion et a fait le travail. »

 

 

 

 

« Engager Arnold Schwarzenegger en tant que notre Terminator, n'aurait pas du fonctionner. Le type est supposé être l'élite de l'infiltration, et ce serait surprenant que personne ne remarque un Terminator au milieu d'une foule s'ils ressemblaient tous à Arnold. Ça n'a pas de sens. Mais la magie du cinéma opère et les films n'ont pas besoin d'être logiques. Ils ont juste besoin d'être plausibles. Si quelque chose de très fort cinématographiquement est apprécié par le public, il s'en fiche si ça va à l'encontre de ce qui est vraisemblable.»

 

« Je ne pense pas que quelque chose se rapprochant de ce qui est décrit dans Terminator arrivera réellement. Il n'y aura certainement pas de génocide mené par les machines. L'histoire se situe plus à un niveau symbolique, et c'est pourquoi le public a accroché. Elle traite de nous, combattant notre propre penchant pour la déshumanisation. Lorsqu'un flic n'a pas de compassion, quand un psychologue n'a pas d'empathie, ils deviennent des machines sous forme humaine. La technologie change complètement notre perception de l'interaction sociale. Nous absorbons nos machines de manière symbiotique, évoluant afin de ne faire qu'un, fonctionnant avec notre propre mécanisme, et ça va perdurer encore indéfiniment.»

 

« Le film a récemment été sélectionné pour être préservé par le National Film Registry [les films y sont sélectionnés pour leur importance culturelle, historique ou esthétique]. Donc il y a une bonne probabilité que quand les machines prendront un jour le dessus, Terminator existera toujours. Et les machines auront alors un bon rire électronique à propos de tout ça. »

 

 

 

 

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