Bande originale : Hostel

Erwan Desbois | 9 mars 2006
Erwan Desbois | 9 mars 2006

Un aller simple du paradis à l'enfer. Le voyage proposé par Hostel, le second long-métrage d'Eli Roth, trouve son prolongement dans la bande originale du film composée par Nathan Barr (ex-assistant de Hans Zimmer, et déjà compositeur pour Cabin fever). Les compositions de ce dernier servent en effet de rails au « chariot de la mort » (traduction de Trolley of death , le titre de l'un des morceaux les plus impressionnants de l'album), dans lequel nous embarque le réalisateur.

Car Hostel, à contre-courant des ersatz bavards qui pullulent ces temps-ci, est un film d'horreur à l'ancienne, dans lequel une musique inspirée remplace avantageusement n'importe quel dialogue pour accompagner la peur du spectateur. Après un démarrage en douceur composé de morceaux courts et innocents (Brothel, Spa), la track-list du disque respecte l'ordre du scénario et laisse une place de plus en plus importante à la terreur qui s'infiltre dans le récit. Les thèmes s'allongent, se complexifient jusqu'à l'explosion que représente Mr. Serious American, véritable point de non-retour de l'album. En effet, une fois le récit ancré dans l'horreur pure, il n'y a plus d'échappatoire – même le thème final, Revenge, se refuse à offrir une ouverture respirable pour clore ce cauchemar éveillé.

Au cours de ces quarante dernières minutes de film (pour lesquelles presque trente minutes de musique ont été écrites), la connivence entre les images et la bande-originale est telle, que ceux qui ont vu le film ne pourront s'empêcher de revivre de manière étonnamment vivace les scènes les plus marquantes. Les compositions de Nathan Barr sont efficaces et éloquentes en diable, avec un superbe mélange entre orchestrations puissantes et sons plus stridents qui évoquent des choses tout sauf agréables. Les ruptures brutales de rythme et de ton au sein d'un même morceau sont la parfaite expression sonore de la sauvagerie de Hostel, et rendent cet album presque aussi efficace seul qu'en accompagnement du film. Le summum est atteint lors de l'étourdissant Bugeye, thème long de plus de quatre minutes qui correspond à la séquence choc du film. À savourer saignant, en toutes circonstances, sauf avant de s'endormir, sous peine de faire des rêves mouvementés à base de chalumeaux et de ciseaux.

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