"Je ne suis pas un fan de Barbie" : ce réalisateur explique pourquoi il n'a pas aimé le phénomène

Elise Moreau | 19 décembre 2023 - MAJ : 19/12/2023 17:57
Elise Moreau | 19 décembre 2023 - MAJ : 19/12/2023 17:57

Le phénomène Barbie a conquis le monde entier... mais ce réalisateur n'a pas du tout aimé le film.

Cet été 2023, le public du monde entier s'est déplacé en salles pour aller voir Barbie, réalisé par Greta Gerwig. Alors qu'Internet s'est amusé de sa date de sortie coïncidant avec celle d'Oppenheimer, la blague a pris une tournure très positive pour les deux films. De nombreux spectateurs ont tenu à découvrir les deux oeuvres, permettant à la poupée blonde de battre tous les records, atteignant les 1,4 milliard au box-office mondial (et au film de Nolan de toucher du doigt le milliard).

Martin Scorsese a adoubé le phénomène Barbenheimer, le décrivant comme "merveilleux". Cependant, tous les réalisateurs n'ont pas le même avis sur le succès connu par Barbie. Alors que John Carpenter disait n'avoir rien compris au film, c'est maintenant au tour de Ruben Östlund de tacler le long-métrage à succès.

 

 

Barbie cynique

Invité d'honneur du Festival du Film européen des Arcs, Ruben Östlund, le cinéaste double-palmé pour The Square et Sans filtre, est revenu sur l'ensemble de sa carrière dans une interview avec Première. Le magazine a alors fait référence à son ancien rôle de président du jury du Festival de Cannes de 2023, rôle qui va désormais revenir à Greta Gerwig l'année prochaine. Notre confrère a alors demandé au réalisateur s'il avait vu Barbie et sa réponse n'a pas été des plus tendres :

« J'ai vu Barbie, oui. Pour moi, c'est du cynisme déguisé en optimisme. C'est toute la folie de notre époque. Un fabricant de jouets qui finance son propre film et qui s'achète une cinéaste d'auteur américaine afin de rendre plus présentables ces poupées très vieux jeu... C'est complètement dingue, à mon avis. Ce film parle plus du monde virtuel que du monde réel, à mon avis. Ça parle de "statements", de "quotes", de prendre constamment position envers quelque chose, etc. Je n'ai pas aimé ça. [...]

 

Barbie : Photo Margot Robbie"Du cynisme déguisé en optimisme"

 

Ceci dit, je pense que c'est un excellent choix d'avoir choisi Greta Gerwig pour faire Barbie ! Je ne pense pas avoir de conseils à lui donner... Non, vraiment, je respecte beaucoup son travail précédent, même si je ne suis pas un fan de Barbie. Je suis sûr qu'elle fera quelque chose de bien [en parlant de Greta Gerwig en tant que présidente du jury cannois]. »

Comme quoi, même les plus gros succès ne peuvent pas plaire à tout le monde. À la fin de l'interview, le cinéaste a d'ailleurs parlé plus en détails de son prochain film, intitulé The Entertainment System is Down. Et si certains spectateurs n'avaient pas aimé The Square ou Sans filtre, pas sûr que l'histoire de vol en avion sans divertissement où les passagers commencent à partir en cacahuètes ne les convainquent plus. De notre côté, on reste très curieux.

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commentaires
rojoe
21/12/2023 à 07:16

Assez du même avis. J'ai pas accroché à Barbie, malgres une belle image et de bon acteur j'ai trouver que le film n'avait pas grand chose à raconter

Ghost Leopard
20/12/2023 à 11:20

Il a raison.
D'ailleurs Barbie n'est pas le premier film qui fait ça.
La majorité des derniers films basés sur des franchises et Matrix Resurrections particulièrement intègrent dans leurs scénarios des métacritiques ou à tout le moins des métacommentaires.
Le plus étonnant, c'est que je ne m'étais jamais aperçu qu'il y en avait déjà... dans le 1er film Iron Man.
Le film est une histoire de super-héros au premier degré.
Il y a un sous-texte sur l'Irangate et le fait que les USA arment leurs adversaires qui est à peine déguisé.
... et il y a un autre niveau de lecture : une métacritique des relations de pouvoir entre un créatif (Stark) et un gestionnaire (Stane) pour le contrôle d'une propriété intellectuelle, celle de l'armure.
Un internaute a judicieusement relevé que Sam Raimi avait intégré des métacritiques dans les trames de Spider-Man 3 et Multiverse of Madness, sans qu'il soit possible de savoir si c'était inconscient ou volontaire.

brucetheshark
20/12/2023 à 10:50

Le mec qui ri des bourgeois avec les bourgeois... Pas sûr qu'on ai envie de l'écouter pour le coup.

Oliviou
20/12/2023 à 08:37

Ruben Östlund déteste l'humanité toute entière. Il déteste les phénomènes de groupe, ils déteste les succès et les échecs, il déteste les riches et les pauvres, il déteste les gens. Bien sûr qu'il déteste Barbie.

Mathilde T
19/12/2023 à 18:38

J'admets comprendre le point de vue du réalisateur et le partager en partie. Cependant j'ai choisi de prendre le film au second degré parce que visuellement il semblait correct, ainsi que les acteurs et qu'il me rappelait de bons souvenirs d'enfance ! Ce n'est ni la première ni la dernière fois que Mattel se donne un vernis féministe pour rester à jour. Je dirais presque tant mieux, au moins il suit l'évolution plutôt que de camper sur de l'arriéré.Je prends le film comme tel, un film Barbie, une comédie de divertissement,un blockbuster bonbon. Sur le plan intellectuel Barbie ce n'est qu'une marque,un jeu pour les 4-10 ans pas du Beauvoir .