En pleine crise, Disney pourrait vendre des séries et films à son ennemi juré... Netflix

Ewen Linet | 9 novembre 2023
Ewen Linet | 9 novembre 2023

En pleine crise, Disney veut reprendre des couleurs. Bob Iger, devenu le patron par intérim jusqu'en 2026, envisage de céder des licences au géant Netflix.

Décidément, la firme aux grandes oreilles a du mal à sortir de la crise. Alors que Marvel va mal depuis des années selon Louis D'Esposito et que Disney+ a encore perdu des millions d'abonnés en mai dernier, l'heure est au bilan pour Bob Iger, rappelé par les studios en novembre 2022. Et alors qu'il a répété que Disney se devait de privilégier la qualité à la quantité, le patron a voulu se montrer rassurant.

Plutôt satisfait de la tournure prise par Disney depuis son arrivée (étonnant), Bob Iger attendrait beaucoup de la sortie de Wish, Asha et la bonne étoile. Aussi, les pertes semblent s'améliorer, en partie grâce aux négociations avec ses concurrents du streaming. On pense évidemment à la série Nautilus abandonnée ou au film Barbare passé de Disney+ à Amazon. De fait, le boss serait actuellement en train de conclure des accords de licence avec Netflix.

 

 

NETFLIX, HéBERGEUR DE DISNEY ?

Selon Deadline, le secteur du streaming de Disney aurait perdu 387 millions de dollars au quatrième trimestre de 2023, soit une amélioration de 74 % par rapport au quatrième trimestre de 2022 (enregistrée à 1,4 milliard de dollars de pertes). De fait, Disney serait toujours dans le rouge dans la guerre du streaming, mais pourrait voir (un peu) le bout du tunnel. Pour cela, Bob Iger souhaiterait céder un certain nombre de licences, en particulier à Netflix. Cependant, il ne s'agira pas des licences phares de la firme selon le patron de Disney : 

"Ce sont des avantages concurrentiels réels et évidents pour nous et des facteurs de différenciation. Pixar, Marvel, Star Wars, par exemple, se portent tous très bien sur notre plateforme. Et je ne vois pas pourquoi nous devrions le faire uniquement pour récupérer des fonds, alors qu'il s'agit d'éléments essentiels pour le présent et l'avenir de notre activité dans le streaming." 

 

Andor : photoLes négos entre les cadors du streaming

 

Ainsi, Disney devrait ouvrir un peu plus son empire à ses concurrents plutôt que faire face (et perdre littéralement la face). Et c'est loin d'être idiot, la plateforme Disney+ étant particulièrement à la traîne sur le marché du streaming. En diffusant des productions de la firme à plusieurs hébergeurs, Bob Iger pourrait drastiquement diminuer les pertes économiques. 

En attendant de savoir si Disney parviendra un jour à sortir de la crise, Wish, Asha et la bonne étoile est attendu dans nos salles le 29 novembre 2023. Et au-delà des espoirs placés en lui, il célébrera les 100 ans de la firme et s'inspire a priori de tous les grands classiques du studio d'animation.

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commentaires
Grey Gargoyle
11/11/2023 à 23:56

Hello,
merci beaucoup, très intéressant.
Je ne maîtrise pas assez le sujet et il faudra que je réfléchisse à la question mais le problème vient peut-être du périmètre d'activités du groupe et des métiers qui en résultent.
Je veux dire par là que le coeur de métier de Disney était historiquement de fournir en interne du contenu "à la Disney", c'est à dire correspondant à une clientèle "mainstream" et accessible aux enfants et adulescents. Les films, séries d'animation, les parcs à thèmes, les produits dérivés se sont toujours greffés à ce coeur de métier.
Or, ces dernières décennies, Disney a récupéré énormément de franchises créées en dehors du groupe, surtout Star Wars et Marvel, ce qui leur a coûté très cher. D'où la nécessité ensuite de générer un maximum de cash flow pour couvrir de telles dépenses. Sauf que, la gabegie des budgets aidants, ils se lancent en permanence dans des films avec des budgets supérieurs à 100m$. Tant que ces blockbusters ramassent plus de 2 fois leur mise de départ, ça va mais si les résultats ne sont pas au rendez-vous en salle ? Peut-être espéraient ils rentabiliser ça avec un afflux massif d'abonnement en streaming ? Sauf que, avec le covid et l'inflation, les gens font heureusement plus attention et commencent à réduire la voilure.
En 2022, ils avaient l'air autrement plus optimistes à Annecy en annonçant aux producteurs qu'ils étaient "open" pour financer... À voir :-/
Honnêtement, j'ai pensé à voix haute sans prendre de recul. Il faut probablement analyser la situation avec plus d'informations.
À mon avis, ils vont revenir à du Disney de base si ce n'est déjà le cas : des personnages de cartoon, un coeur de cible tout public ou enfantin, des produits dérivés à vocation universelle, etc.
Que faire de Disney+ ? À voir...
Bien cordialement

Morcar
10/11/2023 à 15:30

Ils commencent peut-être à se rendre compte que ça ne tient pas économiquement de multiplier les plateformes de streaming. A tous vouloir garder tout le pognon pour eux, ils ont fini par tuer le système qui leur rapportait. Et pendant ce temps-là, avec leurs conneries, on nous a annulé la série Daredevil... :(

@Adam, je suis un peu comme toi. Les seules productions Disney+ qui m'intéressaient étaient Willow (abandonné après deux épisodes catastrophiques), Andor, Prey et Soul (bons films). Donc vu le peu d'intérêt que j'ai pour leurs productions, j'avoue les avoir téléchargées. J'aurais autant aimé en profiter sur Netflix comme je l'ai fait à l'époque pour des séries comme Daredevil.

Miami81
10/11/2023 à 13:26

Je ne comprends pas qu'avec leur force de frappe financière et le catalogue gigantesque des oeuvres qu'ils détiennent depuis tous leurs rachats des différentes sociétés, la proposition qu'ils fassent sur Disney + soit si faiblarde.

Arnaud (le vrai)
10/11/2023 à 10:13

Plus le temps et les annonces passent, plus il me semble évident que les jours de Disney+ sont comptés
Véritable gouffre financier pour Disney, je ne vois pas cette chaîne de streaming devenir rentable un jour

Peut être avec la suppression des partages de comptes mais même avec ça c’est pas sûr du tout

Adam
10/11/2023 à 02:35

Ah ben tant mieux ! Je compte les productions Disney + qui m’intéressent et pourraient me pousser à m’abonner. Et devinez quoi ? Il n’y a aucune de leurs licences phares dans ce qui m’intéresse ( pas de Star wars ou de Marvel, peut-être du pixar). Si ça se retrouve chez le grand N , plus besoin de m’abonner à Disney.

alulu
09/11/2023 à 20:37

Apparemment, le grand N a niqué Mouse.