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Les résultats financiers de Disney+ ne sont pas des plus rassurants, alors que Disney est embourbé dans une longue crise.
Les temps sont durs chez Disney. Sur le toit du monde en 2019, avec un record absolu au niveau du box-office qui venait confirmer la stratégie des rachats de licences intensifs (Lucasfilm, Marvel, la Fox), le studio vit depuis des heures plus sombres. Sa poule aux oeufs d’or, Marvel, est en plein désenchantement avec des films moins qualitatifs, mais qui marchent également moins bien sur le plan financier. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania a ainsi constitué le premier gros flop du MCU (et c’était mérité). Même le pourtant excellent Gardiens de la Galaxie Vol. 3 a connu un démarrage timide aux États-Unis.
En coulisses, Jonathan Majors, l’interprète du nouveau méchant Kang le Conquérant, est dans la tourmente suite à une affaire de violences conjugales, le président de Disney, Bob Chapek, a été remplacé en catastrophe par Bob Iger (pourtant à la retraite) et la récente grève des scénaristes a mis de nombreux projets en pause. Bref, la firme est en difficulté comme rarement. Et les derniers résultats financiers de sa plateforme de SVoD Disney+ n’incitent pas à l’optimisme, avec la perte de nombreux abonnés.
Le sauveur ?
Disney tenait ainsi une conférence pour annoncer ses résultats pour le deuxième quartile de 2023, comme c’est la coutume. Et son service de streaming a de nouveau connu une baisse de son nombre d’abonnés, estimée à 4 millions. Lors du premier quartile, Disney+ avait déjà connu une chute similaire (3,8 millions), et c’est la première fois depuis le lancement de la plateforme que ces pertes s’enchaînent consécutivement sur deux quartiles. Encore une fois, c’est Disney+ Hotstar, la déclinaison du service en Inde et en Indonésie, qui chute le plus (8%). Le nombre d’abonnés total de Disney+ s’élève désormais à 157,8 millions (contre 230 pour Netflix en janvier 2023).
Pour autant, le boss Bob Iger n’a pas voulu céder à la panique, mettant en avant les chiffres positifs. Ainsi, Disney a réduit ses pertes dans le streaming de 26% sur la période, alors que Disney+ n’est toujours pas rentable depuis son lancement. Pour le PDG de la firme, ces résultats sont logiques par rapport à la stratégie de restructuration menée depuis son retour à la barre, après le règne contesté de Bob Chapek. L’entreprise conclura ainsi son plan de licenciement massif (7 000 employés au total) durant l’été, pour des économies qui devraient s’élever à 5,5 milliards de dollars.
La légende raconte que Disney a encore viré des spécialistes des effets spéciaux
Le plus gros apport financier de l’entreprise sur la période revient cependant aux Parcs d’attraction, de retour en force après avoir été fortement impactés par la pandémie de coronavirus. En somme, circulez, rien à voir chez Disney. Alors que l’augmentation du nombre d’abonnés de Disney+ était le fer de lance de Bob Chapek, Bob Iger souhaite lui mettre l’accent sur la rentabilité de la plateforme et la qualité des projets. Lors de ce deuxième bilan de 2023, il a répété que le service devrait bel et bien être rentable vers la fin de l’année 2024, comme prévu depuis plusieurs années.
D’ailleurs, avec 659 millions de dollars de pertes liées au streaming, la plateforme fait mieux que les estimations des experts, qui estimaient ces pertes à 850 millions à ce stade. Tout va bien donc ? N’allons pas trop vite en besogne. Car les défis qui attendent Disney à l’avenir sont immenses. Premièrement, la grève de la WGA devrait impacter lourdement le secteur hollywoodien, avec déjà plusieurs projets mis en pause (dont Blade et Wonder Man pour le MCU). La firme devra également gérer l’épineux cas Jonathan Majors, dont le procès se tiendra le 13 juin. Pour le moment, aucun commentaire n’a été fait concernant l’affaire.
Bientôt un nouveau Kang à chercher ?
Pour l’instant, difficile de voir concrètement les conséquences des nombreux changements opérés par la nouvelle direction. Notamment en France, où Disney+ intègre parfois directement des services comme Hulu au sein de l’onglet Star (ce qui n’est pas encore le cas aux États-Unis). Si la perte d’abonnés est en apparence alarmante, Bob Iger semble indiquer qu’elle participe logiquement au nouveau développement de la plateforme. On peut espérer que cette nouvelle stratégie impactera les productions Marvel ou Star Wars dans le bon sens, avec une quantité de projets moindre et un soin nouveau dans leur confection.
L’avalanche de remakes et de suites à ses classiques est cependant à craindre, surtout vu les dernières expériences : Peter Pan & Wendy était un beau ratage, et les premiers retours sur La Petite Sirène nous poussent à la méfiance. Dans tous les cas, la crise n’est pas terminée chez Disney, et le reste de l’année 2023 sera décisif pour l’avenir du studio, bien décidé à reprendre le contrôle de ses opérations.
C’est dingue, personne ne parle des vraies raisons. Elle a l’air géniale votre bulle.
Entre la perte d’abonnés, le MCU et Star Wars qui se prennent un retour de bâton (qui sera peut-être encore plus violent avec le nouveau DCU), la grève des scénaristes qui impactera encore plus l’issue financière des grosses sorties et le cas Jonathan Majors, j’espère que Disney se cassera un maximum la gueule. J’ai toujours la rage des agences antitrust qui les ont laissé racheter la Fox. Il serait temps qu’ils paient.
…Comte Dooku… Duc Patrick, le « Roi des Singes » de la planète Vertu, Yoda ! « La Vache et le Prisonnier »… Lee ! 🙂
@morcar c’est tellement ça. Même Disney-Marvel vendait ou co- produisait avec Netflix à l’époque. La qualité finale est un autre débat. Mais il me semble que Netflix avait le pouvoir de sortir ses films sur écran de cinéma mais ce n’était pas sa politique. Or Disney-Marvel avait une réussite totale au cinéma avec le MCU entre-autre. Mais il n’a pas su résister à l’envie d’avoir plus et a voulu aller sur un marché qui traditionnellement n’était pas le sien. Et maintenant ils perdent de l’argent. Je ne pleurerais pas pour eux. Ils auraient dû continuer là où ils mettaient tout le monde à l’amende : le ciné, et vendre ou faire des co-productions avec Netflix. Cependant, pour nuancer un peu, je suis bien content qu’Apple (qui lui aussi sortait de son secteur traditionnel) de ai sorti une perle comme Severance. Il y a donc malgré tout de temps en temps de bonnes choses qui sortent du lot sur les différentes plateformes mais financièrement à multiplier les abonnements, ça peut être délicat.
Disney paie la stratégie pourrie de Chapek. Le groupe remontera, mais pas avant 2 – 3 ans.
@Dateuss, de mon point de vue, c’était très bien quand quelques plateformes totalement indépendantes des productions américaines proposaient leurs catalogues en achetant les droits de diffusion des films de tous les studios. Avec cette guerre du streaming, le catalogue de chacune de ces nouvelles plateformes manque de diversité.
Je n’ai pas envie de ne voir que du Disney, que du Paramount ou que du Warner pendant un mois. Or comme je ne veux pas multiplier les abonnements, il faudrait surfer d’une plateforme à l’autre chaque mois pour voir un peu de diversité. Je préfère trouver la diversité en payant Netflix et Prime. Malheureusement, plus on avance et plus ils ne proposent que leur catalogue également, puisque les autres ne doivent pas vouloir leur vendre les droits de leurs films.
Je ne tirerai pas sur l’ambulance !!!
Dommage pour eux !
Netflix a été le première vraie plateforme de streaming telle que nous l’entendons. Après les autres ont voulu surfer sur son succès. Pour le coup, Netflix mérite sa première place, en espérant que ça va s’amplifier pour eux côté succès.
@kata: oh toi t’as dû sortir un truc du genre « go wok, go broke »…
Je ne me fais pas de soucis pour le cas J Major. Son personnage de Kang n’a pas été très marquante dans Ant Man 3. S’ils le recast , je ne pense pas que ça va soulever la bronca.
Je suis surpris par les mauvais résultats de Disney + étant donné leur abonnements plus compétitif que leurs concurrents qui augmentent les prix… Je n’ai jamais voulu m’abonner car j’ai l’impression qu’ils n’ont que du Star Wars et du Marvel à m’offrir, 2 univers dont j’ai fait l’overdose…
@tlantis, sachant qu’avec les chiffres de démarrages Disney+ espérait rapidement dépasser Netflix, que malgré la baisse d’abonnés Netflix Disney+ est encore loin derrière et en baisse, et que la plateforme n’est toujours pas rentable, on peut quand même se dire que ces chiffres ne sont vraiment pas bons pour Disney. Peu importe que ça soit à cause de l’Inde et de la perte d’une retransmission sportive.