On dirait la planète Mars : 3 raisons de découvrir la comédie de l'année

Mathieu Jaborska | 28 juillet 2023 - MAJ : 03/08/2023 18:06
Mathieu Jaborska | 28 juillet 2023 - MAJ : 03/08/2023 18:06

Autrefois intitulé Viking, On dirait la planète Mars débarque dans nos salles de cinéma. Et on vous le recommande chaudement.

Cela fait plusieurs mois, voire années, que On dirait la planète Mars fait le tour des festivals. Il avait notamment remporté le prix du Jury au festival de science-fiction des Utopiales en novembre 2022, où nous l'avions découvert. Comment une comédie en huis clos a-t-elle pu faire si forte impression au sein d'un évènement consacré à la science-fiction ? Eh bien, c'est justement son ambivalence qui fait sa singularité et qui nous a tapé dans l'oeil... si bien qu'on a attendu patiemment la sortie en salles pour en remettre une couche à son propos.

Le long-métrage de Stéphane Lafleur, déjà remarqué pour En terrains connus et Tu dors Nicole, aura droit à cet honneur dès le 2 août 2023. Et voici trois bonnes raisons de nous faire confiance.

 

On dirait la planète Mars : photoSeul sur Mars (ou presque)

 

1. Parce que c'est un vrai faux film de science-fiction

 

Viking : photoMission to Mars (ou presque) 

 

On dirait la planète Mars est-il un film de science-fiction ? Oui et non. Et c'est justement son originalité. En réalité, il s'inspire des missions Viking, comme son titre original l'indique, soit un programme de la NASA visant à explorer le sol martien au milieu des années 1970. Afin de pallier toute éventualité, les techniciens ont reproduit le dispositif envoyé sur la planète rouge. Ainsi, lorsqu'ils rencontraient un problème, ils pouvaient l'étudier tranquillement sur Terre. Le long-métrage co-scénarisé par Eric K. Boulianne imagine une mission similaire... habitée. Des citoyens lambda sont donc sélectionnés pour simuler les aléas de la vie dans une boite pendant plusieurs années.

Un postulat totalement incongru... mais assez irrésistible, puisque les auteurs s'attardent sur les laissés pour compte de la conquête spatiale future, qui assurent les arrières des héros de n'importe quel film, serrés dans une reproduction low cost de la station. Le scénario ne manque pas de souligner le décalage entre la noblesse des personnages qu'on ne verra jamais vraiment et des gens bien plus proches de nous, pauvres hères qui galèrent déjà bien assez à gérer le quotidien. La taille est humaine, les problèmes aussi.

 

2. Parce que c'est une sacrée étude humaine

 

On dirait la planète Mars : photoLes affaires sont les affaires

 

Mais pas question de se satisfaire de la malice du pitch. À partir de cette idée, On dirait la planète Mars élabore une sorte d'étude comportementale de ses protagonistes avec comme ligne directrice l'absurdité totale de la situation, qui leur impose de jouer le rôle d'astronautes plus ou moins compatibles avec leur personnalité. Sauf que la nature humaine est bien entendu bien plus complexe qu'un rover de la NASA et le récit va creuser la personnalité touchante des membres de la bande, au fur et à mesure qu'ils s'écartent – ou non – de leurs alter ego.

Tandis que la mise en scène souligne avec génie cette délicieuse dérive apparait le véritable noeud du problème : les aspirations de l'équipe B, qui la rendent infiniment plus attachante que l'équipe A. Ils sont les rouages malheureux d'une conquête spatiale exigeante et qui doit se nourrir des rêves d'éternité de monsieur tout le monde, tout en lui faisant miroiter une ressemblance avec les happy few envoyés en orbite. Mine de rien, peu de films s'étaient attaqués à ce sujet de cette manière détournée. Toutes proportions gardées, à force de dériver dans les angles morts de la colonisation des étoiles, il ressemblerait presque à un prolongement tragi-comique et décalé du First Man de Damien Chazelle. En tout cas, l'émotion est là.

 

3. Parce que c'est très drôle

 

On dirait la planète Mars : photo, Steve LaplanteSteve Laplante et Stéphane Lafleur, un duo qui coupe l'herbe sous le pied

 

Dit comme ça, le récit parait presque didactique. Ce serait oublier qu'au regard de son décor et de ses choix de réalisation, Lafleur est forcé de s'appuyer sur ses comédiens. Et c'est là que la magie comique opère. Baignant dans une atmosphère pince-sans-rire, le film est emporté par les performances impressionnantes de Larissa Corriveau et Steve Laplante. La première, quasi inconnue au bataillon, apporte la touche de spontanéité nécessaire à l'emballement des enjeux. Le second est désormais une valeur sûre de la comédie canadienne, du moins depuis son interprétation hilarante d'un quarantenaire complètement dépassé par son époque dans Babysitter de Monia Chokri. Et il est au sommet de son art.

Leur duo arrache le tout aux risques de redondance, cristallisant à peu près toutes les problématiques soulevées par ce programme Viking 2.0. Peut-être leur alchimie fonctionne-t-elle autant car ils croquent aussi finalement le métier d'acteur. Forcés d'imiter un personnage inaccessible sans laisser déborder les nuances et les égarements de leurs propres personnalités, ils s'efforcent de satisfaire leur public. Parfois poétique et toujours drôle.

Ceci est un article publié dans le cadre d'un partenariat. Mais c'est quoi un partenariat Ecran Large ?

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
Ari G.
29/07/2023 à 09:04

@@tlantis
A voir dans votre salon avec des chips si vous n’aimez pas le cinoche ou que vous n’avez pas le rond.
C’est juste dommage de ne pas soutenir ce type de propositions à une époque où les films de taille moyenne se classent la gueule. En espérant qu’il bénéficie d’un réseau de salle correct aussi.

@tlantis
28/07/2023 à 19:29

@tengoku tu as de la chance de pas pouvoir perdre quelque chose que tu n’as pas ;)

@Altair ba en France il y a quand même bcp de films qui sortent alors que disponible depuis des moins voir année en officile ou officieux .

Tengoku
28/07/2023 à 17:36

@tlantis est de retour.
Faites attention, la lecture de ses messages vous fait perdre quelques neurones

Altaïr Demantia
28/07/2023 à 17:00

@tlantis
Drôle de commentaire.

Sinon, non. Pour qu'un film ou une série soit sur une plateforme warez, il faut que ce soit d'abord sorti sur une plateforme de SVOD ou bien qu'il y ait eu une sortie physique. Ce n'est pas le cas de ce film.

@tlantis
28/07/2023 à 14:32

Donc déjà à voir sur les plafromes illégales si en festival depuis 2,3 ans j’imagine