Cannes 2023 : on a vu Elementaire, le retour enflammé de Pixar

Alexandre Janowiak | 28 mai 2023 - MAJ : 13/06/2023 15:50
Alexandre Janowiak | 28 mai 2023 - MAJ : 13/06/2023 15:50

Ecran Large est de retour sur la Croisette pour l’édition 2023 du Festival de Cannes. Entre cinéastes confirmés et jeunes talents prometteurs, la centaine de films sélectionnés a de quoi donner le tournis. Après l’ouverture de Maïwenn, Jeanne du Barry et la Palme d'or d'Anatomie d'une chute, c’est l’heure désormais de revenir sur le film de clôture : Élémentaire. Huit ans après Vice Versa, Pixar a fait son grand retour au festival avec cette histoire d'amour impossible entre deux éléments réalisé par Peter Sohn.

 

 

De quoi ça parle ? A Element City, le feu, l’eau, la terre et l’air vivent en parfaite harmonie. Lors d'un petit incident, Flam, jeune femme feu vive d’esprit, et Flack, garçon eau sentimental, se rencontrent. Leur relation naissante va alors remettre en question leurs croyances sur le monde dans lequel ils vivent.

C’était comment ? Pixar a connu une sacrée perte de vitesse ces dernières années (on se demande même régulièrement si Pixar peut être sauvé par Pete Docter) et on était donc plus que curieux de découvrir sa nouvelle création. Et ce d'autant plus que les premières images étaient plutôt intrigantes avec cet univers foisonnant, mêlant les éléments pour offrir une ville inédite et surtout ouvrir la porte à une myriade de possibilités. Au visionnage, le résultat fut plutôt à la hauteur des espérances.

 

Élémentaire : photoLa découverte d'un monde foisonnant

 

En effet, difficile de ne pas tomber sous le charme d'Elémentaire (même pour l'auteur de ces lignes, loin d'être un fan du studio Pixar en général). Dès ses premiers instants, nous dévoilant doucement les différentes sections de la ville et le quotidien de son héroïne Flam, le film de Peter Sohn parvient à introduire la richesse de Element City. Qu'elle s'attarde sur une petite famille de nuages, une petite eau absorbée par une éponge ou l'étrange look des personnages terre, la caméra multiplie les détails dans ce simili-New York écolo. Et il faut dire que l'animation impressionnante aide énormément à se plonger dans l'aventure (bien accompagnée par la bande-originale de Thomas Newman).

Car si la mise en scène est parfois curieuse (l'animation semble parfois insérée dans des plans en prises de vues réelles qui surprennent), elle fourmille d'idées visuelles donnant vie à l'ensemble non sans humour. La course-poursuite entre Flack et Flam est d'ailleurs un petit tour de force, le film jouant admirablement sur les perspectives et la malléabilité des éléments capable de rétrécir leur apparence pour passer dans de minuscules interstices ou de croître pour paraître plus imposant (sans compter les jeux de loupes ou de reflets). Esthétiquement, Elementaire est particulièrement réjouissant car cela faisait longtemps qu'un Pixar n'avait pas joué avec ses personnages de manière aussi ludique et pertinente (le climax est d'ailleurs un sacré moment visuel).

 

Élémentaire : photoUne relation émouvante

 

Toutefois, derrière son joli atour, Elementaire veut raconter les différences culturelles, notamment la lutte des enfants d'immigrés pour se faire une place dans la société. Car les personnages Feu sont largement rejetés par les autres éléments, au point d'occuper le quartier le plus pauvre de la ville, d'être régulièrement bannis de certains lieux publics et d'être prié de retourner dans leur ville d'origine, Fireland. Au fur et à mesure, le récit va donc mettre en avant la possible harmonie des peuples dans un monde bienveillant, tout en se faisant la métaphore du racisme et de la xénophobie.

Un joli propos placé au coeur d'une petite enquête sous forme de buddy movie (rappelant un peu Zootopie) et donc en romance entre les personnages Flam et Flack, deux éléments opposés dont l'amour est, a priori, impossible. Leur relation est forcément l'un des points faibles du métrage scénaristiquement parlant, puisqu'il n'y a rien de plus classique qu'une simple histoire d'amour. Toutefois, c'est aussi leur rapprochement progressif qui provoque les émotions les plus franches. Et si l'on évitera de spoiler le film ici, l'une des scènes pivots du film décrit avec une justesse déconcertante le frisson des premiers émois à travers un montage bouillant. 

Bref, même si Elementaire est loin d'être un des joyaux du studio (à l'instar de Wall-E ou Là-haut notamment), c'est une petite réussite qui redonne foi en l'inventivité de Pixar. 

Et ça sort quand ? En France, le film sortira le 21 juin au cinéma.

Tout savoir sur Élémentaire

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
JamesCr
29/05/2023 à 23:59

J'ai encore quelques à priori sur ce film car le sujet de "tout les opposent mais l'amour/l'adversité va les rapprocher" est un peu vu et revu...

@tlantis
29/05/2023 à 12:13

Vu la promotion européenne et usa le film va se planter , Disney semble pas le soutenir plus que cela .
Le sujet et l’esthétique va pas ameuter du monde .
Dommage car de ce que j’en ai vu il semble pas mal , le ferais une idée à Annecy

Joe Staline
29/05/2023 à 09:12

Alors là, je suis intrigué. J'avais tellement été déçu de ne pas pouvoir découvrir Turning Red sur grand écran. Et la bande annonce d'Elementaire ne me donnait pas du tout envie (surtout à cause de l'impression de voir un Zootopie bis). Je vais probablement me laisser tenter.