Cannes 2023 : on a vu Asteroid City, le film d'alien meta au casting de rêve

Alexandre Janowiak | 24 mai 2023 - MAJ : 13/06/2023 15:53
Alexandre Janowiak | 24 mai 2023 - MAJ : 13/06/2023 15:53

Ecran Large est de retour sur la Croisette pour l’édition 2023 du Festival de Cannes. Entre cinéastes confirmés et jeunes talents prometteurs, la centaine de films sélectionnés a de quoi donner le tournis. Après l’ouverture de Maïwenn, Jeanne du Barry, c’est l’heure de revenir sur Asteroid City. Encore en course pour la Palme d'or, Wes Anderson revient probablement avec son film le plus désabusé, l'un de ses plus beaux visuellement et toujours un casting royal (Scarlett JohanssonTom HanksJason Schwartzman, Bryan Cranston, Edward Norton ou encore Margot Robbie).

 

 

De quoi ça parle ? Asteroid City, désert au sud-ouest des États-Unis, 1955. Comme chaque année, la ville au cratère immense accueille de jeunes surdoués qui viennent présenter leur invention. Sauf qu'un événement inattendu va venir perturber leur petite tranquillité.

C’était comment ? Avec The French Dispatch, Wes Anderson avait divisé la critique et le public, certains affirmant que le cinéaste était à son meilleur avec ce film à sketchs riche et inventif quand d'autres y voyaient plutôt l'érosion d'un réalisateur coincé par ses propres lubies artistiques-formalistes. Avec Asteroid City, Wes Anderson semble encore confronté à la même difficulté, son style étant à la fois un atout de marque d'une beauté éblouissante et un piège le refermant sur lui-même.

 

Asteroid City : photoLa direction artistique est toujours hallucinante

 

Car visuellement, on ne peut pas nier que le onzième film du Texan est une merveille. La petite ville américaine plantée au milieu du désert américain regorge de détails passionnants, chaque plan dévoilant une nouvelle particularité de l'espace occupée par les personnages. Qu'il s'agisse d'un petit oiseau joueur, de distributeurs automatiques étonnants, d'un champignon nucléaire, d'un panneau anodin ou bien évidemment d'un vaisseau alien, le film ne laisse rien au hasard. D'où un bonheur indéniable à se plonger chaque fois dans les nouvelles créations de Wes Anderson.

Pour autant, dans Asteroid City, l'obsession esthétique de l'Américain vient encore escamoter la densité du récit. Difficile en effet d'accrocher pleinement à cette histoire d'alien alors qu'elle est écrasée par le poids de sa structure narrative contraignante. En jouant sur la limite fine entre fiction et réalité, et en mêlant les deux à travers un scénario meta, Asteroid City devient de plus en plus artificiel au fil de son avancée. Pire, la narration chapitrée très envahissante vient largement gâcher la beauté mélancolique qui se cache derrière les destins des personnages (et de Wes Anderson lui-même).

 

Asteroid City : Photo Bryan CranstonUn récit meta trop envahissant pour le bien de l'ensemble

 

Car dans Asteroid City, il y a bel et bien un grand film tristement égratigné par un cinéaste en manque de confiance. Une appréhension, qui émergeait déjà dans son précédent film, est sans doute au coeur de cette bascule : sa peur du vide, du néant. En craignant de ne pas raconter suffisamment de choses dans ses histoires, Wes Anderson semble s'obliger à tout combler en permanence. Et si cela apporte une richesse indéniable à l'ensemble dans certains cas (à l'image de ce panoramique à 360, dévoilant une violente course-poursuite), sa hantise empêche souvent l'émotion de poindre le bout de son nez dans ce dédale cérémonieux.

Et c'est crispant tant le film recèle de jolis instants (la relation entre Midge Campbell et Augie Steenbeck, le passage furtif de Margot Robbie...) qui prouvent bien que le film est loin d’être une énième réunion du tout-Hollywood. En explorant les questionnements existentiels de ses personnages et confrontant les spectateurs à une période pas si lointaine dans nos esprits (le confinement), Asteroid City avait tout pour être une grande oeuvre déchirante sur la vie et notre rôle dans cette immensité cosmique. Dommage que la quantité ait pris un peu le pas sur la qualité.

Et ça sort quand ? Il ne va pas falloir patienter longtemps pour découvrir le film puisqu'il sortira le 21 juin 2023 au cinéma en France.

Tout savoir sur Asteroid City

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commentaires
Ethan
06/07/2023 à 23:23

Vu le film ennuyant

Rastan999
27/05/2023 à 12:34

Est qu’il y a Richie et sa raquette dans le film?

captp
25/05/2023 à 13:48

un des tout meilleurs .

Deny
25/05/2023 à 12:42

un génie

Marc
25/05/2023 à 11:39

Wes Anderson un réalisateur atypique, Fantastic Mr. Fox ( 2009) un film en motion capture et j'ai vu la bande annonce de The French Dispatch ( 2021).
Asteroid City un film intriguant mais le choix des couleurs sa pique les yeux. Un style Comics des années 1960

Miss M
25/05/2023 à 09:45

@Cidjay +1

Eddie Felson
24/05/2023 à 21:56

@Cidjay … je plussoie;)

Cidjay
24/05/2023 à 17:24

Autant en image fixe, je trouve ça très beau !
Autant en film c'est vraiment pas ma came cette direction artistique sous contrastée qui fait trop ressortir la saturation des couleurs, les tons foncés/tons clairs manquent de profondeur.