Creepshow, Hitler, L'exorciste et Scott Adkins : quels films et séries rattraper en février

La Rédaction | 9 février 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 9 février 2021 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Si les services de SVoD cartonnent en ce moment, beaucoup de très bons films sortent directement chez nous sans passer par la case salles ou plateforme de streaming. Chaque mois, plusieurs productions inédites et beaucoup de rééditions sortent en DVD, Blu-ray ou en VOD. Ecran Large a sélectionné le meilleur des programmes disponibles depuis janvier, dans une liste non exhaustive.

 

photoLa danse des sorties

 

Le Secret des Finch 

Ça raconte quoi ? Après des années d’absence, Christian Nielsen revient au domaine familial pour le mariage de son père Henry, riche propriétaire local. Christian renoue alors avec son ami d’enfance Oliver Finch et fait la connaissance de sa femme Charlotte et de sa fille Edwige. Malgré ces heureuses retrouvailles, Christian porte un lourd secret : les révélations qu’il s’apprête à faire menacent de briser la vie de tout son entourage.

Pourquoi il faut le regarder ? Acteur et metteur en scène du côté du théâtre, mais aussi de l’opéra, Simon Stone est surtout connu pour ses performances ou créations sur scène. C’est pourtant un cinéaste précieux, qui vient de nous piétiner le cœur. Il faut bien admettre que peu de monde surveillait le débarquement de The Dig sur Netflix, à la fin du mois de janvier 2020, mais que le film, le second de son auteur, nous a impressionnés par la finesse de sa mise en scène et la beauté des émotions qu’il charrie.

Il est donc grand temps de se pencher sur son premier long-métrage, Le Secret des Finch, qui vaut beaucoup mieux que son titre. On y trouve un casting plus que recommandable, où brillent Anna Torv et Geoffrey Rush, aux prises avec une tragédie familiale qui menace de submerger tous les personnages. Une nouvelle fois, Stone y fait œuvre de finesse et d’humanité. 

C'est disponible où ? En DVD chez l'éditeur Condor, depuis le 13 janvier 2020.

 

photo, Geoffrey Rush, Anna TorvMariage de vieux, mariage heureux !

 

Creepshow - saison 1

Ça raconte quoi ? Une anthologie de récits méchants, surnaturels, amoraux, atroces et monstrueux, qui nous replongent dans les plus grandes heures de l’horreur au doux parfum d’hémoglobine et de latex. 

Pourquoi il faut la regarder ? Les années 80 furent celles de l’horreur fun et rigolote, des cauchemars gores et spectaculaires. Rendant hommage à la cruauté craspec des publications EC ComicsStephen King et George A. Romero s’associèrent le temps de deux films Creepshow, longs-métrages à sketchs basés sur le talent et les créations des deux artistes.

Bien des années plus tard, la série que voici s’efforce de retrouver la douce et salissante folie d’alors. Et pour y parvenir le projet s’est attaché le talent monstrueux de Greg Nicotero, maquilleur de génie et metteur en scène à ses heures perdues, jamais le dernier pour donner vie aux pires monstruosités rampant dans nos imaginaires. Sans doute moins sophistiquée que Black Mirror ou la dernière série high-concept sortie du chapeau d’un exécutif hollywoodien, Creepshow ravira les amateurs d’horreur orphelins de barouds d’honneur ambitieux depuis Masters of Horror

C'est disponible où ? Chez l'éditeur ESC, et en Blu-Ray s'il vous plaît !

 

photoAttention, l'abus de SVOD peut provoquer un syndrome de fatigue dermathologique avancé

 

L'homme qui a tué Hitler et puis le Bigfoot

Ça raconte quoi ? Un soldat américain quitte l'amour de sa vie pour infiltrer les lignes allemandes et tuer Hitler. Des décennies plus tard, il est confronté à un tout autre ennemi, un authentique Bigfoot issu des montagnes canadiennes.

Pourquoi il faut le regarder ? À la lecture de ce synopsis pour le moins ambitieux, beaucoup seraient tentés d'anticiper une série B un peu stupide, s'amusant d'un postulat improbable. Toute la force de l'oeuvre réalisée et scénarisée par Robert D. Krzykowski réside justement dans la ferveur avec laquelle elle prend à revers nos attentes.

Grâce à une histoire à forte puissance évocatrice et au jeu tout en subtilités de Sam Elliott, L'Homme qui a tué Hitler et puis le Bigfoot choisit l'introspection plutôt que l'action, en portant un regard inattendu sur les péripéties annoncées par le titre. Si la plupart des films d'aventure qui pourraient les mettre en scène feraient tout pour exhiber leurs implications mythologiques, le long-métrage dont il est question ici les évoque sous l'angle de la lassitude. Aussi grandes soient les légendes, elles finissent par abîmer les héros.

C'est le cas du pauvre Calvin Barr, éreinté par une vie trépidante. Le génie de cette petite production très bien léchée est de plus se consacrer aux conséquences tardives des évènements qu'aux évènements eux-mêmes, et de faire d'une vie tranquille le véritable objectif d'un protagoniste incarnant à lui seul les fantasmes cinématographiques. Pour peu qu'on se laisse piquer par cette idée très belle, la rafraichissante singularité du film a de quoi largement séduire.

Notre critique est ici.

C'est disponible où ? En VOD sur CanalVOD, Orange et Microsoft.

 

photo, Sam ElliottUn film qui vise juste

 

Jeux d'espions

Ça raconte quoi ? Martin Baxter, ancien agent secret, est hanté par son passé d’espion. Lorsqu’une journaliste ukrainienne le sollicite afin de retrouver des documents compromettant les services secrets russes, il est pris en chasse par ses anciens collègues de la CIA, du MI-6 et le FSB a kidnappé sa fille. Baxter a 24 heures pour livrer les documents et la journaliste ou sa fille disparaît. 

Pourquoi il faut le regarder ? Dans le domaine de la série B d’action, personne ne semble avoir compris que la Guerre froide est terminée. Et même notre chouchou Scott Adkins s’y met, en se plongeant dans un techno-thriller à base de fille kidnappée par des Russes très méchants.

Si on a déjà déclaré notre amour pour Adkins et la niaque qu’il sait insuffler à ses films (même les plus fauchés), il faut reconnaître que Jeux d’espions (ou Legacy of Lies dans son titre anglais) a des airs de sous-Taken mâtiné de néons et autres cache-misères des prods ukrainiennes tournées dans des hangars vides. Néanmoins, le résultat promet de belles bagarres, avec des tatanes bourrines et autres coups d’ordinateur. En bref, une nouvelle occasion pour la star des arts martiaux de montrer tous ses talents en matière de chorégraphies sèches et rugueuses. 

C'est disponible où ? En DVD/Blu-Ray, et en VOD sur MyCanalVOD, Orange et UniversCiné.

 

photo, Scott AdkinsMoins John Le Carré que Liam Neeson

 

L'Exorciste selon William Friedkin

Ça raconte quoi ? À la fois lyrique et spi­ri­tuel, ce docu­men­taire sur L’Exorciste nous plonge dans les pro­fon­deurs inex­plo­rées de la repré­sen­ta­tion men­tale de William Fried­kin, mais aus­si dans les arcanes du tour­nage du film et les mys­tères de la foi et du des­tin qui ont façon­né la vie et l’œuvre du cinéaste. 

Pourquoi il faut le regarder ? Alexandre O. Philippe s’est imposé en quelques années comme un documentariste cinéphile aussi malin qu’exigeant sur ses dispositifs de mise en scène. Après avoir réalisé un film sur la relation complexe entre les fans de Star Wars et son créateur (The People vs. George Lucas) et un long-métrage centré sur la scène de la douche de Psychose (78/52), le bonhomme a eu l’occasion de s’entretenir avec William Friedkin.

Avec un tel sujet, il est clair que Philippe aurait pu céder aux sirènes d’un documentaire massif et lourd sur la carrière folle du réalisateur de French Connection et de Sorcerer. Pour autant, le réalisateur a décidé de recentrer son film sur la création et l’impact de L'Exorciste.

À vrai dire, Leap of Faith (son titre VO) est un petit miracle, dans le sens où il évite tous les pièges du documentaire élégiaque autour d’un film archi-analysé. Sa caméra se focalise sur la parole passionnante de Friedkin, et tisse petit à petit le lien unique qui relie l'auteur avec son œuvre phare. Rempli d’anecdotes amusantes sans jamais tomber dans le simple making-of trivial, L’Exorciste selon William Friedkin se transforme en portrait fascinant, porté par la notion du dévouement envers l’acte créatif. 

C'est disponible où ? En VOD sur Orange et UniversCiné.

 

 

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Ressorties cultes

En apparence, le mois de janvier devait être léger en grosses sorties et gros coffrets. Mais c'était sans compter sur Le Chat qui Fume, éditeur indépendant passionné, qui a proposé deux éditions aussi complètes qu'attendues. Bon, malheureusement, elles sont pratiquement épuisées. Mais on ne pouvait s'empêcher de vous en toucher un mot.

La première est certainement une des Arlésiennes les plus célèbres du petit monde de la distribution : La Traque, réalisé par Serge Leroy sur un scénario d'André-Georges Brunelin. Alors que le cinéma américain inventait l'horreur humaine, les deux Français ont composé en 1975 une oeuvre extrêmement en avance sur son temps, où le milieu rural sert de parabole à l'irruption de la violence dans la société, mais surtout à cause de la société. Âpre et éprouvant, le long-métrage n'a pas gagné ses jalons de chef-d'oeuvre maudit pour rien.

Plus impressionnant encore est leur travail sur Possession, l'immense cauchemar tentaculaire d'Andrzej Zulawski avec une performance inégalée d'Isabelle Adriani, secondée par un excellent Sam Neill. On ne s'attardera pas plus que ça sur ce film poisseux et unique dans l'histoire du cinéma, puisqu'on en a profité pour lui consacrer un dossier. Mais les deux éditions proposées sont assez dingues, d'autant plus qu'elles accompagnent la sortie d'un livre essentiel pour tout admirateur du cinéaste : Une Histoire orale d'Andrzej Zulawski, écrit par François Cau et Matthieu Rostac. Deux sorties importantes, donc, et en 4K s'il vous plaît !

 

photo, Isabelle AdjaniDeux réactions face à Possession

 

Mais si tout ça vous a trop déprimé, il reste la ressortie des films avec Eddie Murphy proposée par Paramount. S'il faut un sacré courage pour survivre à Un Vampire à Brooklyn, les fans de l'acteur seront heureux de mettre la main sur les versions 4K du Flic de Beverly Hills et surtout d'Un prince à New York, dont la suite devrait bientôt arriver sur Amazon Prime Video.

Enfin, notons l'édition d'un long-métrage mis en scène par Neil Jordan, et pas des moindres ni des plus connus, par ESC : The Crying Game. Quant aux amateurs de cinéma hong-kongais, ils se délecteront du Blu-ray de Judo, une oeuvre réalisée par Johnnie To et regorgeant d'hommages à Akira Kurosawa, ainsi que celui de Made in Hong Kong, qui évoque avec peu de moyens la période pré-rétrocession. Encore une fois, la diversité était donc au rendez-vous.

Tout savoir sur L'homme qui a tué Hitler et puis le Bigfoot

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commentaires
Goblin
10/02/2021 à 10:03

Manques un A

Pat Rick
09/02/2021 à 20:53

Creepshow se laisse voir mais n'est pas très excitant dans son genre.

Mathieu Jaborska - Rédaction
09/02/2021 à 15:13

@Ray Peterson
@Gamedzilla

Merci à vous ! En effet, ces éditions sont également superbes. Malheureusement, nous ne pouvons être exhaustifs dans ces articles, et sommes forcés de faire des choix. Nous évoquerons d'ailleurs probablement Spectrum quand ils sortiront les films de Catégorie III, en bons amateurs de tripaille.

@Snake88

Ce n'est pas prévu pour l'instant, mais certains membres de la rédac' vouent un certain culte à son uppercut, on prend donc note.

Ray Peterson
09/02/2021 à 14:09

En complément "Eddie Murphien", ESC sort via Paramount The Golden Child, l'enfant sacré du Tibet. Ce n'est pas un chef d'oeuvre mais ça reste un plaisir coupable ! Mériterait il un dossier ?

A noter aussi Chasse à l'Homme dans une édition carton VHS old school avec en bonus une sacré interview de Christophe Gans et le montage preview qui rajoute 20 bonnes minutes au métrage de base. En qualité vhs mais digne d'intérêt.

Sympa Ecran Large de mentionner ces éditeurs qui font souvent un boulot remarquable.

Gamedzilla
09/02/2021 à 13:41

Bonjour, vous évoquez le travail (à juste titre) de Carlotta.

Cité, si je puis me permettre, l'énorme (dans tous les sens du terme) éditions blu ray de "Raining in the Mountain" réalisé par King Hu chez Spectrum Films aurait rendu justice au travail effectué.

Fans de cinéma asiatique ou curieux(ses), n'hésitez pas à aller jetez un œil à leur catalogue sur le net. Ils ne vendent plus leurs éditions que par l'intermédiaire de ce dernier.

sylvinception
09/02/2021 à 12:28

Comme par hasard, impossible pour moi de voir le docu sur Friedkin et son classique...
B*rdel de p*tain de m*rde.

(si quelqu'un sait ou/comment le choper, merci d'avance les choupettes. ;-)

Snake88
09/02/2021 à 11:39

J'en parle souvent mais je remet une couche ^^. A quand un dossier sur la carrière de ce cher Scott Adkins ? (Jusqu'a preuve du contraire je n'en ai pas vu sur votre site). Bien a vous.