Quentin Tarantino passe à la sulfateuse les "fanboys" de critiques et leurs "conneries"

La Rédaction | 29 mai 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 29 mai 2020 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Réalisateur emblématique du renouveau du cinéma indépendant américain, Quentin Tarantino se désole de l’état de la critique. 

Reparti bredouille du dernier Festival de Cannes, Once Upon a Time... in Hollywood a enthousiasmé une partie de la critique (dont nous). Toutefois le film s’est avéré emblématique de certains débats agitant cette dernière, ainsi que de sujets traversant la société. Les débats sur le traitement de la figure de Bruce Lee, la mise en scène de la violence ou les rapports complexes entretenus par ses personnages avec les femmes ont occupé beaucoup de place, quand une partie du public a été désarçonnée par l’orientation du film. 

Avec un tempo très différent de ses précédentes œuvres, refusant d’épouser une ligne narrative évidente, et préférant se complaire dans une exploration volontiers contemplative, le métrage a plusieurs fois été accusé de ne rien raconter, de ne pas traiter véritablement de la figure de Sharon Tate (jouée par Margot Robbie). Autant d’éléments discutés avec passion sur le net, mais dont on se dit qu’ils n’ont pas dû enchanter Quentin Tarantino. 

 

photo, Leonardo DiCaprioQuentin entamant un dialogue constructif avec la critique

 

Interviewé par Première dans son dernier numéro, le metteur en scène s’est exprimé sur l’état de la critique, et le moins qu’on puisse dire, c’est que l’avènement des nouveaux formats engendrés par Internet ne semblent guère l’enchanter. 

“C’est juste que j’ai grandi en lisant des critiques écrites par des professionnels. À une époque où, pour écrire sur les films, il fallait savoir construire une phrase, penser le cinéma, être embauché par une rédaction. Aujourd’hui il y a une démocratisation où ces prérequis ne sont plus considérés comme essentiels, et qui produit un paquet de conneries.” 

Si on comprend que c’est d’une baisse de niveau global que se désole l’auteur, il ne jette pas pour autant le bébé avec l’eau du bain, et se souvient que l’irruption de critiques tranchant avec les us et coutumes du milieu fut loin de n’être que négative. 

 

photo, Leonardo DiCaprioCritique se désolant de la dureté du métier

 

“Il y a quinze ans c’était différent. Quand Harry Knowles [créateur de Ain’t it cool News, site qui révolutionna les usages de la critique aux Etats-Unis, ndlr]  a débarqué, c’était une bouffée d’air frais, ça révélait à quel point les critiques traditionnels avaient tous fini par écrire de la même façon. Mais maintenant, la plupart des gens qui écrivent sur Internet ou enregistrent des podcasts sonnent juste comme des fanboys.” 

Gageons que tout le monde n’appréciera pas, et que le débat ne sera pas moins vif quand nous parviendra le 10e et dernier film de Quentin Tarantino. Reste à savoir ce qu'il racontera... on a quelques pistes.

 

photo, Brad PittDuel de critiques

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commentaires
ERE
06/05/2021 à 20:52

CANTINE VALENTINO

Guéguette
03/06/2020 à 09:08

Je n'aime pas ses films post jackie brown, je n'aime pas le personnage, mais je ne peux que plussoyer pour le coup.

tuk
31/05/2020 à 16:19

Fermons l'acces au commentaire, fermons notre gueule, nous amateur qui devons uniquement laisser la place au pro de la critique.
Les deux on leur place, juste que ce mec ne sait pas faire la différence.
Aretons de donner des avis sur ces films, puisque nous n'y connaissons rien !
Il faut qu'il s'adapte au outils de son temps... Pauvre de lui !

Rudy Mako
31/05/2020 à 15:25

Il a sans doute raison. Cependant, son dernier film est trop surestimé. Je me demande la vraie présencede Margot Robbie dans le fim?
Vous me direz à dérouter le public car c'était dit que le film se centrerait sur l'assassinat de sharon tate. ok! Mais Leo que fait-il? Le fond de l'histoire c(est quoi?

Marvelleux
31/05/2020 à 10:52

@MystereK.
Je pense pareil que toi, afin de reprendre mon commentaire ou j'étais confus dans mes propos.

tuk
30/05/2020 à 16:27

Monsieur n'est pas content car il voit de moins en moins de monde aimer ces films, alors qu'il se voyait comme un génie du cinéma !
Son arrogance lui a permis de croire qu'en 10 films, il devindrait le nouveaux Kubrick alors qu'il n'arrive pas se réinventer !
Les fan auraient criés " au génie", monsieur aurait été le premier à faire un doit d'honneur à l'industrie du cinéma !
...C'est juste qu'il ne digère pas sa chute

Batnono
30/05/2020 à 15:02

Tarantino est Tarantino parce qu'il fait des films funs qu'il a lui-même envie de voir. Alors que Hollywood soit un film qu'il a envie de voir et pas moi, tant pis je m'y fais, ça fait partie du jeu de spectateur d'être parfois déçu d'un film.
Mais alors qu'il descende les critiques de fans et fasse un film qui s'adresse à l'élite du cinéma alors qu'il est typiquement le réalisateur d'un public qui aime juste discuter de cinéma à tous les étages, sans prétention, c'est un peu triste.

Monsieur Vide
29/05/2020 à 20:22

Moi je trouve qu'il a raison mais j en suis pas sûr parce qu'il a peut-être tort.
C'est constructif comme commentaire ça ? J attends vos critiques et analyses..

Marvelleux
29/05/2020 à 19:40

J'apprécie pas sa filmographie, mais l'argumentation reste essentielle dans une critique constructive, néanmoins chacun doit pouvoir donner son avis, professionnel ou pas, et ce malgré l'acharnement.

Poulpi le petit poulpe
29/05/2020 à 18:56

Jayjay > Aucun rapport. Bon déjà, on va clarifier des trucs : il n'existe pas de sous-culture : seulement des cultures légitimes et illégitimes. Ensuite, non. Il n'y a aucun rapport avec Tarantino et la culture geek prédominante. Il y a plusieurs facteurs qui expliquent la situation actuelle. Déjà la question de générations. Beaucoup de trentenaires et un peu plus ont grandis avec cette culture. Ils sont implantés dans le cinéma comme scénaristes, producteurs, acteurs. Ensuite, cette culture s'est implanté au cinéma, à la télévision et ça marche. Les gens avaient besoin de voir ça, cela faisait plus rêver que le dernier James Bond. Bref, on va pas faire une thèse dessus (car les facteurs sont multiples). Mais C'est pas avec le succès de Pulp Fiction que les films pour geeks ont fleuris... Un moment faut réfléchir avant de donner un avis à l'emporte-pièce. Et il n'a aucun rapport avec la disparition de la critique de pointe... Son cinéma est truffé de référence, il ne laisse rien au hasard. Pour beaucoup de critiques, c'est un plaisir à analyser ses films tant ils regorgent de profondeur (même sous ses aspects les plus simples à priori). La critiques de pointe à disparut pour plusieurs raisons (elle se raréfie), mais elle est toujours présente, même chez les youtubers. C'est juste qu'elle moins présentent chez les critiques bidons qui pullulent dans les magazines et sur le net.

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