Annapurna, le studio derrière Her, Vice et Les Frères Sisters, échappe finalement de peu à la faillite

Déborah Lechner | 27 août 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Déborah Lechner | 27 août 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après l'annonce d'une possible banqueroute pour le studio indépendant américain, Annapurna relève la tête en réglant une bonne partie de ses dettes. 

À l'heure où Disney cannibalise le box-office mondial et s'attaquera bientôt au marché de la SVoD, il y a des studios qui peinent à garder la tête hors de l'eau. Malgré ses nombreux films nominés aux Oscars et ses petits bijoux de cinéma indépendant, le studio américain Annapurna n'a pas brillé avec ses dernières productions. 

Les 350 millions de dollars de son emprunt contracté en 2017 ont principalement été investis dans des films comme Vice (60 millions de budget pour 76 millions de recettes mondiales), Les Frères Sisters (35 millions de budget pour 13 millions de recettes mondiales), Si Beale Street pouvait parler (12 millions de budget pour 20 millions de recettes mondiales) ou encore Destroyer (9 millions de budget pour 5,5 millions de recettes mondiales) qui n'ont pas fait se déplacer les foules dans les salles de cinéma américaines.

À court d'argent après huit ans d'existence, le studio s'est donc retrouvé avec des dettes qui auraient pu signer l'arrêt de ses activités comme l'annonçait la presse au début du mois d'août. 

 

Photo Christian BaleChristian Bale dans Vice

 

Mais heureusement, comme pour la création d'Annapurna, la productrice Megan Ellison a pu compter sur le soutien (et les investissements) de son père milliardaire : Larry Ellison. D'après Variety, l'homme d'affaires a proposé aux banques, il y a quelques jours, une dernière offre qui a récemment été acceptée et qui permet au studio de rembourser 200 millions de dollars de sa dette.

Pour ce qui est de l'avenir, Annapurna n'aurait pas pour ambition d'obtenir une autre avance d'argent de ses prêteurs, mais plutôt d'avoir des partenaires financiers au cas par cas ou même d'être entièrement financé par Ellison. Le dernier film en date du studio est Bernadette a disparu de Richard Linklater qui ne risque pas de bouleverser la situation financière avec 6,6 millions de dollars de recettes en deux semaines pour un budget de... 18 millions de dollars. 

En attendant d'avoir le fin mot de l'histoire, notre critique de Vice est ici et celle des Frères Sisters de Jacques Audiard juste

 

Affiche US

 

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commentaires
MystereK
28/08/2019 à 15:31

Sur ces 4 films, il n'y a que Vice que je n'ai pas encore vu. J'ai énormément aimé Si Beale Street pouvait parler et Les frères Sister (et il est vrai que ce dernier s'en sort très bien avec ce budget). Destroyer m'a plutôt surpris en bien malgré les opinions négatives que j'avais entendues.

Ma foi, il en faut pour tous les gouts et je comprend que le public préfère aller au cinéma pour se vider la tête après une longue journée de travail. Les places coutent aussi très cher alors on veut en avoir pleins les yeux et être plus ou moins sûr d'apprécier. Ce que le public attends d'un film subit des cycles, desmpériodes plus ou moins longue, Personne ne peut être traité de crétin ou d'abruti parce qu'il aime un film Disney, et on peut aimer un Marvel ET les frères Sisters, l'un n'empêche pas l'autres et il n'y a pas de meilleurs gouts et des plus mauvais. Je ne vais pas traiter tout ceux qui aiment les épinards d'abrutis parce que moi je n'aime pas. Un jour cela va changer pour un temps, quelques films comme ceux produits par Annapurna vont fonctionner et créer un nouvel élan jusqu'au retour de productions plus grand public... c'est la vie du cinéma.

Simon Riaux
28/08/2019 à 14:54

@(The) Aurelio

C'est un budget ridicule étant donné le film dont on cause.
Pour ma part je suis assez surpris qu'il n'ait pas coûté plus cher.

(The) Aurelio
28/08/2019 à 14:51

Je comprends pas comment un film comme Les Frères Sisters peut coûter si cher...

A un moment, elle est gentille la fille Ellison, mais quand on dépense l'argent de papa, c'est plus facile de faire tout et n'importe quoi.

Miami81
28/08/2019 à 11:52

Le modèle économique du studio ne fonctionne pas, surtout à une époque dominée par une avalanche blockbuster franchisés à 200 millions de $.
c'est bien beau l'indé, mais à un moment, il faut bien que l'argent rentre dans les caisses.
Donc, sauf à ce qu'Annapurna soit une boîte à but non lucratif financée par des mécènes comme papa, elle ira droit dans le mur.

sylvinception
28/08/2019 à 09:40

Bientôt racheté par Disney!!
(lol)

Sdkone
28/08/2019 à 09:04

Hé oui, le cinéma de qualité, ambitieux dans la forme et le fond, ne fait pas recettes. Les crétins préferent se taper les produits Disney, qui engendrent des milliards avec des films moches et sans intéret cinématographique. Le public va tuer le cinéma indépendant et on aura droit qu à des franchises pourries

Thierry
28/08/2019 à 07:35

Un autre modèle, ancien comme le monde, celui des mécènes, comme les Médicis, et ici, avec le père milliardaire qui permet à de bons films de voir le jour. Est-ce ici un exercice rentable ? Il faut croire que non, mais qu'importe, les films sont là. :))

alshamanaac
28/08/2019 à 00:25

En même temps, pour ce genre de film "indé" les acteurs ont souvent l'habitude de revoir leur rémunération à la baisse (avec probablement un pourcentage sur les recettes en "compensation")...

Je ne pense pas que Christian Bale ait touché le même cachet pour faire Vice que Batman.
Au passage : Vice, un film à voir absolument si vous aimez les films politique ou si vous aviez aimé le précédent film du réal : The Big Short.

Pour prendre comme exemple Vice, et le choix judicieux d'embaucher des stars "bankable"... C'est que déjà le sujet à la base, bon... tu sais que ca va pas attirer les foules. Un film sur Dick Cheney, vice-président de W Bush... ca s'adresse en priorité au public national, et à l'international tu sais que tu vas toucher un public de niche qui s'intéresse à la politique américaine... donc pour élargir ce spectre et faire parler de ton film, ton seul choix ? Prendre un mec connu "bankable", si possible talentueux et dont la prestation sera reconnu par la profession pour qu'il brasse des récompenses lors de différents festivals = pub gratos... Tu fais Vice avec Gerard Patoulachi, ton film sort dans l'indifférence général... Tu fais Vice avec Christain Bale qui devient gros et chauve, toute la planète "ciné" en parle.

Donc oui, les mecs coutent cher, mais mais malgré tout, même si tu vas pas voir le film pour lui, tu entends parler du film grace à sa participation.

ratararar
27/08/2019 à 21:22

le problème de ce studio c'est d'avoir engager de grosses têtes d'affiche comme christian bale amy adams steve carrel ou encore joakim phoenix qui gagne des salaires mirobolant qui plombe les budgets de production des films en croyant que ce type d'acteur attire les foules ce qui est faux . quand on va voir dark night rises par exemple on va voir batman et non christian bale en vrai a la difference d'un film avec tom cruise qu'on va voir uniquement pour son nom .