Robert Rodriguez avoue que son Alita : Battle Angel est avant tout un film de James Cameron

Quand on aime les mangas et qu'on aime aussi le gros cinéma de S.F., on ne peut pas ne pas être au courant que James Cameron a essayé de monter l'adaptation de Gunnm pendant presque 30 ans sans jamais y parvenir.

Au final, il y est quand même arrivé, en empruntant toutefois un chemin de traverse. En effet, Alita : Battle Angel n'est pas réalisé par lui mais par Robert Rodriguez, et pourtant, le film entier transpire le James Cameron par tous ses pores. James Cameron à la prod', James Cameron au scénario, James Cameron à la promo, y a même son nom en gros sur l'affiche.

Un film avec beaucoup de James Cameron dedans

Bref, on sent bien que Rodriguez a été à deux doigts de faire son yes-man sur le film. Et on trouve ça plutôt normal puisque c'était ainsi l'assurance de se retrouver aux commandes d'un gros budget, de bosser avec Cameron et peut-être de donner naissance à une franchise. On a déjà vu pire pour un yes-man. Cela dit, quand on voit le film, on assiste surtout à du James Cameron.

En effet, qu'il s'agisse des thématiques, des personnages et même des péripéties, c'est du James Cameron pur jus. A tel point qu'on commencerait presque à avoir un peu pitié pour Robert Rodriguez, qui n'a pas vraiment dû avoir son mot à dire durant toute la confection du film. Une réalité que le réalisateur mexicain avoue à demi-mots au micro du Irish Times tout en précisant que cela ne lui pose pas vraiment de problème :

Un yes-man de luxe ?

"James préfèrerait tout balancer à la poubelle que de ne pas faire les choses correctement et avec le bon réalisateur. J'avais vu les premières esquisses du film et ça m'avait soufflé. Le personnage principal avait des bras en porcelaine et des yeux énormes. J'avais pensé que, wow, il était à fond en mode manga là. Et il m'a fait confiance avec sa version dans la tête. Il m'a dit que si j'arrivais à perfectionner le scénario pour lui, je pourrais réaliser le film. Un mois plus tard je l'ai revu et je lui ai dit "Tiens, c'est cadeau". Et il m'a dit que c'était bon, je pouvais le faire.

Nous sommes très différents, nous ne nous adressons pas au même public. Moi, je cible les gangsters, je pense à ce que les enfants voudraient voir. Moi, j'accroche des jetpacks dans le dos des gamins. C'est toujours comme ça que mon imagination a fonctionné. Le rêve et la fantaisie, ça ne me pose pas de problème. Mais James, lui, il a besoin de connaitre la science derrière les jetpacks. Donc, pour ce film, je me suis mis en tête que je ferai un film de James Cameron et pas un film de Robert Rodriguez."

Et c'est bien l'un des gros reproches que l'on peut adresser au réalisateur, de n'avoir pas insufflé de sa personnalité un peu rebelle et sale gosse au film, d'être resté dans les clous de James Cameron. Mais cela ne lui pose aucun problème parce que, visiblement, Rodriguez y a trouvé son compte :

"J'avais l'impression de faire un film à la maison et pas pour la Fox. Je le faisais pour James, parce que c'est mon ami. Si on aimait le film, alors tout allait bien. J'avais l'impression d'avoir mon propre Terminator à mes côtés pour me protéger. J'avais presque l'impression de faire un film indépendant."

Bon, ben, si tout le monde est content, alors on n'a rien à dire. N'empêche, on aurait quand même aimé un peu plus de folie quoi.