Justice League : Mark Millar sait pourquoi DC s’est cassé les dents au cinéma

C’est un des créateurs les plus cotés d’Hollywood, et il croit savoir pourquoi DC a tant de mal à stabiliser son univers sur grand écran.

Auteur de comics prolifique et respecté, scénariste brillant, dont Netflix entend faire son nouveau champion, Mark Millar est un des plus fidèles collaborateurs de Matthew Vaughn (Kick-Ass, Kingsman…). Synonyme de succès au box-office et de pop culture triomphante, il est devenu l’équivalent en termes de production cinématographique d’un puit de pétrole.

Forcément, quand cet artiste, qui a œuvré avec succès aussi bien chez Marvel (Logan), que chez DC (Justice League Unlimited), livre son sentiment sur les productions du DCEU, on ouvre grand nos esgourdes.

Bruce Wayne n’est pas d’accord

Car s’il demeure un défenseur irréductible de la bande Supes et Batman, Mark Millar estime que leurs récentes adaptations cinématographiques souffrent collectivement d’un même défaut de conception, sur lequel il est revenu lors d’un entretien accordé à Yahoo.

« Je crois que c’est très simple : ces personnages ne sont pas cinématographiques, et je dis ça en tant que fan absolu de DC, qui préfère de loin leurs héros à ceux de Marvel. Superman, Batman et Wonder Woman comptent parmi mes favoris mais je pense que ces personnages, à l’exception de Batman, ne sont pas centrés sur leur identité secrète, mais sur leurs super pouvoirs.

Alors que les protagonistes Marvel sont plutôt basés sur leur personnalité, comme Matt Murdock ou Peter Parker, ou chacun des X-Men, c’est une question de personnages. DC, hormis Batman, ne s’intéresse pas aux personnages. Batman, vous pouvez le comprendre et vous pouvez vous soucier de son sort, mais avec Green Lantern par exemple, il a cette bague qui lui permet de créer des manifestations physiques en 3D et du plasma vert avec ses pensées et il est allergique à la couleur jaune ! Comment voulez-vous faire un film de ça ? En 1952, ça fonctionnait à merveille mais aujourd’hui pour les gens ça ne rime à rien.

Superman est un peu vexé

Les gens vont me tomber dessus pour ça mais je crois qu’on en a eu la preuve. Nous avons vu de grands réalisateurs, de grands scénaristes et de grands acteurs, abreuvés de tonnes de dollars, mais leurs films ne fonctionnent pas. Je pense qu’ils sont trop éloignés de l’époque où ils ont été créés. Il y a quelque chose d’un peu vieillot chez eux, quand les gamins les regardent, ils se disent que ces personnages ne sont pas si cools. Même Superman, j’adore Superman, mais il appartient à une Amérique qui n’existe plus. »

Chacun sera libre d’apprécier ou non les arguments de l’auteur, même s’ils sont en partie discutables, notamment parce que tout le monde est loin d’avoir détesté Batman v Superman, Man of Steel ou Wonder Woman, justement parce qu’ils proposaient des relectures des héros d’antan.

On serait même tentés de dire que c’est cette volonté de travailler au corps un personnage comme Superman, qui a perdu une partie du public, plutôt qu’une trop grande fidélité au matériau de base. Mais encore, une fois, il appartient à chacun de trouver les réponses qui lui conviennent.

L’action Hollywoodienne, Mark Millar en connaît un rayon