Roman Polanski : à quelques jours des honneurs de la cinémathèque, le cinéaste est à nouveau accusé d'agression sexuelle

Jacques-Henry Poucave | 23 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Jacques-Henry Poucave | 23 octobre 2017 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Alors que le scandale Weinstein n’en finit pas de provoquer de puissants soubresauts dans l’industrie hollywoodienne et jusque sous nos latitudes, le cinéaste Roman Polanski est une nouvelle fois accusé de violences sexuelles.

C’est l’artiste Marianne Barnard qui a déclaré dans les colonnes du Sun avoir été victime du réalisateur en 1975. Elle y rapporte que sa mère aurait organisé une rencontre sur la plage de Malibu, afin que l’artiste la photographie. Si l’enfant de dix ans qu’elle était alors n'avait pas conscience de ce qui se jouait, il semble que sa mère l’ait sciemment abandonnée au metteur en scène.

« Je pensais aller à la plage à Malibu juste avec ma mère. Après un petit moment à deux, soudain, il était là, se remémore-t-elle. Il y avait des rochers sur lesquels il a pris des photos de moi. Je pensais que c'était pour un magazine. D'abord, il a pris des photos de moi en bikini, puis j'ai dû remplacer le haut par une petite couverture en fourrure puis il m'a dit d'enlever le haut de mon maillot de bain. Cela ne me dérangeait pas vraiment vu que je n'avais que dix ans et que je me baladais souvent sur la plage sans haut. Mais ensuite, il m'a dit d'enlever la culotte de mon bikini, et là j'ai commencé à me sentir très mal à l'aise. Puis, à un moment donné, j'ai compris que ma mère était partie. Je ne sais toujours pas où elle était partie et je n'avais d'ailleurs pas réalisé jusque-là qu'elle avait quitté les lieux mais elle n'était juste plus là. Et c'est là qu'il m'a violée.»

 

Roman Polanski

Roman Polanski sur le tournage de Carnage

 

En l’état, on imagine mal quelle suites pourraient bien engendrer les propos de Marianne Barnard, pour des raisons légales évidentes, la prescription étant susceptible de jouer. Le réalisateur n'est sans doute pas franchement volontaire pour mettre un pied sur le territoire américain, alors que la parole des femmes se libère et que certains découvrent la réalité d’un système de domination masculine beaucoup plus répandu qu’on ne se le représente souvent.

Ces nouvelles accusations interviennent alors que des voix se font entendre en défaveur de la rétrospective sur la carrière de Polanski organisée par la cinémathèque de Paris, qui doit débuter le 30 octobre. Certains commentateurs, cinéphiles, journalistes et féministes engagées, voient dans les honneurs faits au cinéaste (l’Académie des Césars avait tenté de faire de l’artiste son Président il y a quelques mois à peine) une reconnaissance problématique alors que s’accumulent les accusations.

L’avocat Hérvé Temime a fait savoir que le réalisateur démentait les faits qui lui sont reprochés par Marianne Barnard, ces derniers lui paraissant « sans fondement ».

 

Photo

 

 

Tout savoir sur Roman Polanski

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commentaires
bonobo
26/10/2017 à 11:42

Bah le petit Bonnaud peut bien lâchement tergiversé, les ordres vont tomber sur son smartphone et il va devoir annuler sa petite cinésauterie entre happy fews BHliens, tubianesques et gavratocs


"L'association Osez le féminisme accuse aujourd'hui la Cinémathèque française de "participer à la culture de l'impunité des violences masculines", à quelques jours de la rétrospective du cinéaste franco-polonais Roman Polanski. Dans un communiqué, l'association féministe appelle à un rassemblement lundi 30 octobre à 20H00 devant la Cinémathèque à Paris à l'occasion de l'inauguration de cet événement prévu jusqu'au 3 décembre."

Paradis
25/10/2017 à 22:39

"Fidèle à ses valeurs et à sa tradition d'indépendance, la Cinémathèque n'entend se substituer à aucune justice" écrivent Bonnaud et ses comparses pour justifier l'opportunité de la rétrospective Polanski. De quelles valeurs se réclament ceux qui assoient le fonctionnement de l'institution sur la rotation frénétique de contrats courts, et l'appel aux CRS pour expulser les manifestants contre la loi travail venus leur demander des comptes sur ces façons de traiter ouvreuses et caissières (car c'est par des filles, bien sûr, que ce premier scandale est venu)? Mais ce n'est pas encore assez pour disqualifier, et salir l'histoire du lieu : il faut maintenant à cette bande des 4 ou 5 en appeler à la soi-disante morale du cinéma pour rendre hommage à Polanski, agresseur et violeur de fillettes et de jeunes filles, alors que vient d'éclater la plus grande protestation jamais vue contre les humiliations et les violences faites aux femmes, enclenchant la libération d'une parole si longtemps massacrée. La morale du cinéma, s'il y en a une, consisterait plutôt à accompagner cette insurrection pacifique et, au moins, à ne rien faire pour la souiller. Mais non, pour Bonnaud et ses acolytes il faut au contraire la piétiner en lui opposant frontalement une rétrospective des films de Polanski, et une déclaration d'admiration à l'homme et à son génie. Les CDD à perpétuité, les CRS en roue libre, une apologie implicite du sexisme, le mépris des femmes, voici le verdict rendue, à l'ère Bonnaud, au nom de la tradition et des valeurs en charpie de cette malheureuse cinémathèque. L'idée de la justice, et du cinéma, que ces gens projettent, en somme.

Krine
25/10/2017 à 13:19

Dur de suivre et prendre au sérieux avec autant de fautes d'orthographe dans l'article et les commentaires... Un effort.

ouh ouh
25/10/2017 à 10:58

Bonnaud et sa clique persistent à honorer sous les vivas l'affreux Polanski, crachant par là même au visage de milliers de femmes. Voici donc comment est engagé l'argent public au déni de la plus élémentaire dignité humaine, avec, jusqu'à nouvel ordre, l'approbation et la complicité de l'Etat. Les voir tous assemblés au pied de l'écran dans une standing ovation à Polanski imprimera pour longtemps la cinémathèque du sceau de la honte.

Keepc
24/10/2017 à 18:31

Calmez vous Lynch, la caricature rend sourd. La justice américaine cherche depuis des décennies à obtenir l'extradition de Polanski qui a reconnu les faits qui lui sont reprochés, corroborés ensuite par de nouveaux témoignages. Au lieu de se défendre d'avoir "tué des nouveaux nés dans son salon", ce qui eut été aisé, il a choisi de fuir. Fuiriez vous, Lynch, si quelqu'un s'avisait de vous imputer ce genre de sacrifice dans votre salon. Réfléchissez bien avant de répondre. Non, vous demanderiez réparation, et vous l'obtiendriez. Le courant du fric, qui vous préoccupe tant, serait ici en votre faveur. Nul besoin de Balance ton porc, qui d'ailleurs ne dénonce nommément quasi personne, ou alors une poignée de harceleurs patentés bien connus de tous, pour rendre public l'infamie. Mais gloire à Balance ton porc d'avoir agrégé les millions de voix isolées, douloureuses, effrayées, en un puissant stream de lutte et de solidarité contre la racaille impunie, sûr d'elle-même et dominatrice.

David Lynche
24/10/2017 à 17:57

purée ! le niveau est franchement inquiétant ici !
Est-ce que vous comprenez la notion de preuve ? Est-ce que vous trouveriez normal que votre voisin vous accuse devant tout le monde de sacrifier des nouveaux nés dans votre salon sans apporter de preuves ou de témoins fiables et sans que personne ne trouve à y redire ?
Si votre réponse est oui, alors il faut que je me tire de cette planète le plus vite possible...

toutou
24/10/2017 à 17:51

tiens, et Slivinception, lui n'excipe pas du défaut de preuve comme son compère Lynch, en fin juriste il décrète la prescription pour le génie de Gstaad, car, dit il sa victime (laquelle? La 1ere? La cinquième?) a trop tardé à signaler son viol, aussi notre procureur est catégorique : le délai est caduc, la violée doit se taire. Ni en Suisse ni en Californie. A part ça Slivinception ne défend pas Polanski. Sérieusement?

David Lynche et crucifie
24/10/2017 à 17:44

@toutesdes
bien sûr, faites exprès (mais c'est peut-être une vraie stupidité) de ne pas comprendre mes propos.
Et puis le "tous des violeurs" c'est tellement plus sympa, tellement plus "paritaire" que "toutes des sa..pes". La justice dans ce monde binaire géré par l'émotion à chaud (donc zéro réflexion) c'est de remplacer une tyrannie par une autre.
Vous permettez que je revienne dans quelque temps, pour rigoler un bon coup, quand les média révèleront les premiers et inévitables dérapages de cet emballement incontrôlé ?
Vous permettez également que je balance (sans donner aucun nom ni aucune preuve évidemment) les attouchements clairement déplacés de la responsable DRH qui m'a refusé un stage il y a 15 ans ?

Toutesdes
24/10/2017 à 17:26

C'est vrai ça, Lynch, une fille violée de plus, une de moins, pourquoi s'attarder sur le nombre, d'ailleurs, comme vous dites si bien, ce sont pour beaucoup des affabulatrices acharnées à accabler leurs infortunées victimes à des fins strictement vénales, à leur gâcher leur juste rétrospective, à leur pourrir leur vie de patron et de vedette, on connait la chanson, toutes les mêmes, elles ne pensent qu'à ça, le fric, et cetera, c'est dans doute ce que vous nommez votre contentement sincère à ce "que les femmes osent enfin briser la tyrannie du silence régnant sur ce type de violence".

David Lynche
24/10/2017 à 17:01

Et voilà, 42 ans après les prétendus faits, on jette à nouveau l'anathème sur Polanski, Pas de preuves, que des mots : mais bon, il a déjà été reconnus coupables de tels agissement au moins une fois, alors une de plus... Décidément, la délation, les foules en colère avec fourches et torches réclamant le lynchage en place publique, vous trouvez pas ça inquiétant ? Je suis content que les femmes osent enfin briser la tyrannie du silence régnant sur ce type de violence, mais combien de vraies victimes dont on n'entendra pas le cri, noyé qu'il est ou sera dans le flot des fausses dénonciations d'affabulatrices ayant un compte à régler avec des hommes / à renflouer ???

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