[video] Jerry Schatzberg, interview d’un homme moderne

Un bel après-midi qui touche à sa fin. Un jardin d'hôtel cossu en plein centre de Paris. Jerry Schatzberg répond aux dernières questions d'un collègue et puis c'est à nous. Paul monte la caméra sur pied en vitesse, fait ses réglages... Petit moment de gêne. Faut-il entamer la conversation ? L'homme ne désire t'il pas un petit moment d'intimité ou une pause méritée dans ce qui semble être un petit marathon pour lui ? En fait non puisque le voilà qui se dirige vers nous, affable et souriant nous demandant quel média nous représentons, jette un œil d'expert sur la caméra, pose une ou deux questions à Paul qui devient tout rouge (ou est-ce parce qu'il veut faire vite et bien). Et tout de suite la mélodie d'une voix au timbre si particulier qui pousse l'interlocuteur à écouter et non entendre.

Ça y est, l'interview a déjà commencé, Paul en nage appuie en catastrophe sur le bouton REC et c'est à une discussion à bâton rompue d'une trentaine de minutes que nous avons la chance de participer. On est en face d'un véritable artiste de l'image toujours aussi sûr de ses goûts (il nous montrera quelques uns de ses derniers clichés N&B depuis son appareil photo numérique pris au réveil le matin même dans les rues de Paris. Sorte de natures mortes en mouvement et presque vivantes). Le débit est assuré. L'homme pèse ses mots, heureux à l'évidence de parler d'un film, Portrait d'une enfant déchue qui ressort donc cette semaine dans les salles, qui en son temps n'avait pas rencontré la critique de son pays mais déjà celle de la France. Les réponses sont sans langue de bois mais aussi très lucides quant à une carrière qui n'a fait que décliner après l'apothéose et la Palme d'or cannoise décernée à L'Epouvantail. On en ressort conquis tout en ayant eu la bref impression d'avoir touché du doigt l'essence même du Nouvel Hollywood. Extrait :