Mike Newell (Prince of Persia)

Damien Tastevin | 25 mai 2010
Damien Tastevin | 25 mai 2010

Avec Harry Potter et la coupe de feu à son crédit, le réalisateur Mike Newell connait tout du blockbuster. Mais même lui admet être impressionné de l'ampleur de son dernier film Prince of Persia : les sables du temps.

Ce sont des jours où lorsque j'arrive au boulot, je me dis « Wow ». A un moment, on a emprunté la moitié d'un village et on y a ajouté des structures colossales : des palaces, des buildings publiques, des squares, des jardins et des passages secrets.

Lors d'une interview sur le plateau, Mike Newell a dévoilé les challenges que pose la conception d'un tel film. A l'approche de midi, la température atteignant 50°C, les assistants de la production mettent en garde contre les serpents et les scorpions.

Qu'est-ce qui vous a  décidé à faire ce film ?

J'aimais l'histoire. C'est une histoire classique d'un homme qui voit son monde bouleversé par des circonstances extraordinaires. Il doit user de toutes ses ressources pour en sortir vivant. J'ai aussi adoré l'idée d'aller vers l'inconnu. On a eu la liberté de créer ce monde stupéfiant, personne ne peut imaginer avec exactitude ce à quoi il ressemble. C'est aussi une époque où les gens prenaient les histoires très au sérieux, il n'y avait pas de division entre la fable et la réalité. Pour moi, l'histoire du film ressemble à l'un des grands mythes : quelque chose de très simple en un sens mais qui a du mordant et dont on se souvient très longtemps.

Le personnage de Dastan semble avoir été influence par Indiana Jones. Est-ce que vous aviez cela à l'esprit lorsque vous avez fait le film ?

Dastan est très athlétique et irrévérencieux, en définitive comme Indiana Jones, mais j'ai plutôt été influencé par de grandes histoires comme L'enlèvement de David Balfour ou L'île mystérieuse que je lisais étant enfant. On ne se lassait jamais de ces histoires, pas une minute on ne doutait qu'un trésor soit réellement enfoui sur une île ou qu'un marin avec une jambe de bois existe.

Jake Gyllenhall a-t-il été votre premier choix pour Dastan, qu'est-ce qui fait que ce soit lui qui ait eu le rôle ?

Il fallait déjà quelqu'un d'un certain âge. Il fallait qu'il ait de la maîtrise, c'est une qualité qui fait de Jake un acteur très intéressant. J'ai cherché et Jake est le premier nom qui me soit venu à l'esprit. J'ai rencontré beaucoup d'acteurs mais je revenais continuellement à lui.

Est-ce que vous avez du le convaincre d'accepter le rôle ?

Jake était intéressé depuis le début. Je crois que c'est une chose très rare de créer son personnage dès le début pour une histoire aussi originale que celle-là.

Vous avez fait des films à budgets beaucoup plus petits avant vos grandes productions hollywoodiennes. Est-ce des expériences fondamentalement différentes ?

Certainement, il y a des différences. On a découvert que le simple budget d'approvisionnement d'Harry Potter aurait suffit à payer Quatre mariages et un enterrement. Certaines choses sont plus faciles simplement parce que vous avez plus d'argent et davantage de temps. On a fait Quatre mariage en 33 jours et avec ce film c'est cinq fois plus long. Mais il y a une chose qui demeure la même sur tous les films, c'est l'intensité et la concentration lorsqu'on doit faire en sorte que tout soit chorégraphié et que le tout soit satisfaisant. Quelque soit le montant dont on ait besoin pour faire un film, on a jamais assez d'argent. On se dit toujours « si seulement j'avais pu avoir des plateaux plus grands, des foules plus nombreuses... ».

Vous avez quand même des plateaux surprenants ! Quel est votre favori ?

Il y a un jardin perse que le designer de la production a crée à Pinewood qui est absolument époustouflant. Il avait des centaines et des centaines de feuilles magnifiquement colorées et chacune de ces feuilles avaient été individuellement attachée à une branche. C'était magique.

Rien qu'en regardant le plateau, vous semblez jongler avec tellement de choses : des centaines d'extras, des dizaines de chevaux, une chaleur intense, des autruches qui ne coopèrent pas et il y a eu une tempête de sable hier. Comment vous évitez-vous d'être distrait par tout cela ?

Je suis distrait ! Il n'y aucun moyen d'éviter cela. Il faut simplement placer les choses dans les différentes zones de son propre cerveau. Les chevaux s'agitent ou le plateau s'est effondré ou le temps n'est pas au beau fixe... Vous fichez cela dans la partie chevaux du cerveau ou dans le compartiment tempête de sable et vous pensez à une solution mais vous ne laissez pas cela entraver votre travail avec les acteurs, ni le fait de filmer les scènes importantes. Une fois que cela est terminé vous allez expliquer aux autruches ce que vous voulez qu'elles fassent.

C'est quoi le secret?

Pour mettre en scène une autruche? Il n'y a pas de secret avec les autruches. Les autruches sont des créatures incroyablement stupides, vous devez simplement attendre qu'elles donnent le meilleur d'elles-mêmes. A vrai dire, je suis très satisfait de la performance des autruches. (Rires).

Quelque soit le challenge et malgré la température ambiante, tout le monde semble s'amuser. Est-ce c'est important pour vous de faire en sorte que tout le monde soit relax et content ?

Je déteste les atmosphères austères sur les plateaux et la mise en scène dictatoriale. J'aime que tout le monde bondissent de joie. Vous obtenez un bien meilleur résultat de cette façon. C'est dans ces conditions que devrait se faire ce film. Si on a bien fait notre travail, ça devrait être très fun. Sur ce point, je croise les doigts.

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