Sam Rockwell (Les Associés)

Didier Verdurand | 2 novembre 2004
Didier Verdurand | 2 novembre 2004

Sam Rockwell est l'acteur cool par excellence. Il faut dire qu'il serait dommage de ne pas surfer sur la belle vague qu'il attend depuis quelques années, et qui a pris forme en février dernier à Berlin. Gagner un prix d'interprétation dans l'un des trois plus plus grands festivals européens ne passe pas inaperçu. Malheureusement, Confessions d'un homme dangereux, malgré sa bonne réputaion, ne casse pas la baraque, loin de là. Seulement 16 millions de dollars au box-office américain, et 340 000 spectateurs en France. Nul doute que le DVD lui donnera une seconde chance.


Son nouveau film devrait le faire connaître encore plus du grand public, même s'il n'a qu'un second rôle – de taille – derrière Nicolas Cage. Les associés n'échappe pas à la règle : quand Sam Rockwell est à l'écran, on ne voit que lui. Rappelez-vous, le prisonnier possédé dans La Ligne verte…l'un des comédiens comiques dans Galaxy Quest…le bad guy qui se la pétait dans Charlie et ses drôles de dames… Des prestations marquantes qui lui donnent une réputation de voler les scènes à ses partenaires. Quand on lui fait remarquer, il rigole franchement. « C'est très flatteur, je prends ça comme un compliment. J'ai eu de la chance de tomber sur ces personnages très forts, expressifs, et qui ne laissent pas indifférents. A partir de là, toute l'attention du spectateur se porte sur vous.» Son café au lait arrive. Sa carrière n'est pas atypique. Il est l'un des comédiens en vue du moment, mais cela fait 10 ans qu'il est dans le métier, alors la reconnaissance tardive, il la savoure particulièrement ? Il prend une gorgée, et comme s'il regrettait sa précédente réponse, il revient sur le sujet. « Je ne pense pas qu'on dirait que je suis un voleur de scènes si mes partenaires n'étaient pas aussi talentueux. Ils ont aussi la classe de me laisser changer de vitesse quand il le faut. J'adore jouer la comédie avec Drew Barrymore, elle est merveilleuse. Avec Nic (Cage), c'était aussi du plaisir à l'état pur. Nous n'avons pas improvisé les dialogues, parfaitement écrits, mais Ridley Scott nous laissait une liberté non négligeable quant à nos mouvements. Cela m'a d'ailleurs agréablement surpris. »


Il n'y a pas de malentendu. Sam Rockwell a beau se la jouer un poil, il reste très respectueux de ses partenaires, et sait bien qu'il a ramé pour en arriver là. Fils de parents comédiens, il débute sur scène en 1978 à l'âge de 10 ans à New-York, et c'est une révélation : il fera comme papa et maman ! Il apparaît à l'écran pour la première fois 10 ans plus tard, dans un téléfilm produit par Roman Coppola pour la télévision. Il est à l'affiche en 1996 dans plus de cinq films aux Etats-Unis, dont un DiCillo, Box of Moonlight. En 1999, premier énorme succès avec La ligne verte, le tour est joué. Comment vit-il les passages du cinéma indépendant aux blockbusters ? « Sur le plan artistique, je ne me prépare pas d'une manière ou d'une autre selon le budget. La seule différence, c'est au niveau du confort. Tu passes du bon temps quand il y a un studio derrière, ils sont aux petits soins. » Ses yeux brillent comme ceux d'un enfant, et on imagine facilement que la Warner l'a bien gâté. Il avait refusé G.I. Jane car les conditions de tournage ne lui plaisaient pas. Il a failli également jouer dans La chute du faucon noir.
L'acteur caméléon a enchainé en quinze jours Venise, Toronto et Deauville, mais il ne parait pas fatigué, malgré une fête la veille, peut-être avec Mark Wahlberg qui lui s'est réveillé en retard. La vie est parfois dure.


Et passer d'un premier long-métrage, le Clooney, au quatorzième film d'un des plus grands réalisateurs vivant ? « Je n'ai jamais pris Confessions d'un homme dangereux pour un premier film tant George avait fait preuve de professionnalisme et de générosité. Ce tournage avait été extra. Avec Ridley Scott, on se retrouve avec un réalisateur parmi les plus respectés. Il maitrise l'image comme personne d'autre, et sait mettre à l'aise le comédien. Je me suis amusé avec ce rôle. » Et on parle d'ailleurs d'éventuelles nominations aux Oscars dans la presse américaine. « Je ne me vois pas nominé. Mais Nicolas Cage, Ridley Scott et la géniale Alison Lohman ont leur chance. » Sam Rockwell sait qu'il est dans l'un des meilleurs films, sinon le meilleur, de la rentrée, et cela le met en joie. On le comprend...

Propos recueillis par Didier Verdurand en septembre 2003.
Photo de Côme Bardon.

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