Valerian et la Cité des mille planètes : démarrage désastreux du blockbuster de Luc Besson au box-office américain

L'adaptation de la BD française, avec Dane DeHaan et Cara Delevingne, commence mal sa carrière aux Etats-Unis.

Première mission pas vraiment accomplie pour les agents Valerian et Laureline : pour sa sortie aux Etats-Unis, Valerian et la Cité des mille planètes n'a pas brillé au box-office, et se place comme un éventuel flop pour Luc Besson, qui n'a pas caché ses envies de franchises à la Star Wars - il a écrit le deuxième film et planche sur le troisième.

Avec environ 17 millions de dollars, le film estimé à 200 millions de dollars, adapté des BD de Jean-Claude Mézéières et Pierre Christin, décroche la cinquième place du week-end derrière Dunkerque de Christopher Nolan (environ 50 millions), la comédie Girls Trip, Spider-Man : Homecoming et La Planète des singes : Suprématie. De quoi donner quelques munitions à ceux qui pensent encore que Luc Besson est une victime des médias et de la critique.

Si la compétition avec le film de guerre du réalisateur d'Interstellar et Inception était sans surprise compliquée, la victoire d'une comédie à 19 millions et de deux blockbusters qui ne sont plus des nouveautés (l'homme-araignée est sorti deux semaines plus tôt et les singes, une) est un signal peu rassurant pour la suite. Notamment parce qu'Atomic Blonde avec Charlize Theron arrive la semaine prochaine aux USA.

"Je répare ma moto galactique, je remonte le temps et je me casse Luc"

Doté d'un budget d'environ 200 millions de dollars, Valerian démarre très en dessous de Lucy, le film d'action à 40 millions avec Scarlett Johansson qui a encaissé près de 44 millions à sa sortie, pour terminer sa carrière à plus de 463 millions dans le monde (dont 126 aux USA). En 1997, Le Cinquième Élément avait également démarré avec 17 millions, pour engranger plus de 63 millions sur le territoire américain. Le film avec Bruce Willis avait au final approché des 264 millions de recettes (avec l'inflation du dollar, c'est l'équivalent de près de 400 millions en 2017), mais avec un budget de 90 millions.

Un démarrage peu glorieux donc, digne de Jupiter : le destin de l'univers des Wachowski (18,3 millions) ou Pan (19,8 millions), des superproductions ambitieuses soldées par de sévères échecs. C'est toutefois moins catastrophique que Le Roi Arthur : La Légende d'Excalibur de Guy Ritchie, qui a démarré avec 15, 3 millions pour devenir l'un des plus gros flops de ces dernières années.

Valerian est sorti sur 3550 écrans aux Etats-Unis, moins que Dunkerque (3720) mais nettement plus que Girls Trip (2591). Spider-Man : Homecoming est diffusé dans 4348 salles, et La Planète des singes : Suprématie dans 4022.

"Adieu, monde cruel"

Luc Besson avait pris soin d'expliquer dans les médias que Valerian et la Cité des mille planètes était quasiment remboursé avant même sa sortie, grâce à un montage financier bien pensé. Interviewé par ScreenDaily, le réalisateur du Cinquième Elément et Lucy expliquait : 

« Comme n'importe quelle société de production, EuropaCorp ne lance un projet que si au moins 80% de son budget est couvert. Avec Valerian, on a couvert 96% du budget avec des pré-ventes. »

Zéro risque donc pour cette superproduction estimée à environ 200 millions de dollars (plus proches des 217 de Transformers 5 : The Last Knight que des 175 de Spider-Man : Homecoming ou des 150 de La Planète des singes : Suprématie) ? Non. Si le film adapté des BD de Jean-Claude Mézéières et Pierre Christin n'est pas vraiment ce grand pari fou qui risque de couler EuropaCorp, Besson lui-même l'affirmait : il y a un risque, que ce soit pour la franchise espérée ou pour l'avenir du studio français.

« Le risque pour EuropaCorp est en terme de notoriété. Si le film est un gros flop, on va perdre en crédibilité pour faire ce genre de film. Le risque n'est pas financier, il est humain. »

Le réalisateur doit donc grincer des dents face au premier week-end de Valerian et la Cité des mille planètes aux Etats-Unis : la superproduction menée par Dane DeHaan et Cara Delevingne n'a visiblement pas conquis le public américain, malgré une promo massive entamée l'année dernière au Comic Con, la présence d'une superstar comme Rihanna, et la promesse d'un grand spectacle cool et coloré.

Reste bien évidemment le public français, qui pourrait saluer le projet ambitieux du réalisateur, et les spectateurs du monde entier. Le voyage de Valerian et la Cité des mille planètes est loin d'être terminé, mais le lancement est clairement loin d'être à la hauteur des attentes.