Je ne suis pas un salaud : 5 raisons de ne pas rater le nouveau Nicolas Duvauchelle

Sophie Sthul | 9 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Sophie Sthul | 9 février 2016 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Le 24 février prochain sortira Je ne suis pas un Salaud. On vous dit pourquoi il ne faut pas manquer ce drame avec Nicolas Duvauchelle.



Lorsqu’il est violemment agressé dans la rue, Eddie désigne à tort Ahmed, coupable idéal qu’il avait aperçu quelques jours avant son agression. Alors que la machine judiciaire s’emballe pour Ahmed, Eddie tente de se relever auprès de sa femme et de son fils et grâce à un nouveau travail. Mais bientôt conscient de la gravité de son geste, Eddie va tout faire pour rétablir sa vérité. Quitte à tout perdre…

Tel est le point de départ de ce métrage âpre mais d’une grande accessibilité, dont l’humanité et la mise en scène nous ont impressionnés. On vous dit pourquoi il ne faudra pas le rater en salles.

 

Nicolas DUvauchelle

Parce que Nicolas Duvauchelle est exceptionnel

Le personnage qu’interprète ici l’acteur est peut-être un des plus complexes de toute sa carrière. Révolté et blasé, bien intentionné mais toujours sur la corde raide, souvent au bord de l’éruption. Et si le comédien est rompu aux rôles d’écorchés vifs, il confère ici à ce père de famille pris dans un engrenage judiciaire impitoyable une vulnérabilité bouleversante.

 

Parce que le scénario est d’une grande force

Produire un récit réaliste, mais qui ne craigne pas non plus de se frotter au cinéma de genre. Narrer une descente aux enfers qui ne soit pas nécessairement un chemin de croix pour le spectateur… Je ne suis pas un Salaud traite de problématiques variées et extrêmement complexes, tout en abordant frontalement une réalité qu’il n’édulcore jamais. Le résultat est un scénario qui donne au spectateur une belle leçon de composition et d’équilibre.

 

Nicolas DUvauchelle

Parce que la photographie est superbe

Alors que le genre du drame social est le plus souvent mis en image assez pauvrement, avec une volonté d’ascèse, voire un naturalisme de façade, Emmanuel Finkiel n’oublie jamais de faire du cinéma. Non seulement il compose son image et questionne sans cesse le rapport à l’espace de ses personnages, mais il tire habilement parti de la très belle photographie d’Alexis Kavyrchine.

Les surfaces et les textures sont souvent magnifiées, et c’est littéralement la psyché heurtée des personnages qui semble animer les décors sous nos yeux. Une façon d’imposer qui n’empiète jamais sur la volonté du film de s’ancrer dans le réel.

 

Nicolas DUvauchelle

Parce que la bande-originale est une réussite

On ne connaissait pas le travail de Chloé Thévenin avant Je ne suis pas un Salaud, et vu combien l’ambiance sonore contribue à la réussite de l’œuvre, on ne pouvait que la saluer.

A coups de nappes électroniques tantôt immersives, tantôt suffisamment agressives pour nous faire réaliser quelles sont les forces en présence, elle confère à la narration une dimension et une modernité supplémentaire. Grâce à la bande originale, nous restons systématiquement collés à Duvauchelle, rivé à ce corps tendu et à cet esprit fiévreux.

 

Nicolas DUvauchelle

Parce que le public ne connaît pas encore assez Emmanuel FInkiel

Ancien assistant-réalisateur, c’est un technicien chevronné et également un comédien. Très loin des cassiques de la profession ou des clichés d’un certain cinéma social dont la sincérité ou la pertinence interroge parfois, Emmanuel Finkiel est un des nombreux artisans d’un cinéma modeste, proche de ses créateurs, comme de son public.

Artiste dont l’œuvre regorge de déracinés, d’anti-héros en quête d’eux-mêmes, c’est un cinéaste engagé, au sens premier du terme, dont les travaux font corps avec les individus dont il traite. Un cinéma humaniste, que le plus grand nombre devrait s’empresser de découvrir.

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commentaires
Atef
17/02/2016 à 09:18

Votre article donne effectivement très envie de découvrir ce film. Merci.

Lane48
12/02/2016 à 17:50

Oui, peut-être. Mais la proprette bande-annonce n'affiche rien de bien révolutionnaire. Aussi bien sur le fond , le jeu ou la forme...

diez
09/02/2016 à 22:44

Vivement !