Star Wars : le prochain film de la saga peut-il être un échec ?

Star Wars : Le Réveil de la Force explose actuellement les records, un an avant que ne débarque en salle Rogue One, le prochain film de la série produit par Disney.

A priori, tous les voyants sont au vert. La marque a retrouvé la côte auprès du grand public, la majeure partie du public et de la critique sont conquis, les dollars pleuvent. Pourtant, Rogue One, malgré son excellent réalisateur, son casting de premier choix (Felicity Jones, Mads Mikkelsen...) et la puissance de Disney pourrait bien voir son parcours semé d’embûches. Explications.

1°) On connaît déjà l’histoire

Suivre des héros de la Résistance dans leur quête pour récupérer les plans de l’Etoile de la Mort, pourquoi pas, l’idée est tentante, mais pourrait se transformer en piège.

Car nous en connaissons déjà tous l’issue : ces plans parviendront bien jusqu’à Leïa. Il n’y a donc aucun suspense quant à l’issue du film. De même, il n’est pas dit que l’on se soucie vraiment du sort des héros du film, puisque nous savons déjà que nous ne les retrouveront pas dans une prochaine aventure.

Enfin, il sera difficile d’opposer aux personnages une menace tangible : tous les spectateurs savent déjà que l’Alliance Rebelle détruira l’Etoile de la Mort (et plus d’une fois).

2°) Un risque de confusion

Alors que Le Réveil de la Force aura cartonné dans les salles du monde entier seulement quelques mois avant ce Star Wars Anthology, Disney prend peut-être un risque en enchaînant directement avec un Episode hors de sa chronologie canonique.

Alors que les spectateurs se seront tout juste familiarisés avec une nouvelle génération de héros, intercaler leurs aventures avec d’autres personnages inédits pourrait ne pas faciliter l’identification du public, désireux de retrouver Rey, Finn et Poe.

3°) La menace Vador

Alors que Rogue One se déroulera à une époque où le méchant le plus emblématique de la saga était un haut membre de l’Empire, nombreux sont les fans qui se demandent et/ou espèrent que Dark Vador apparaîtra dans le film.

Disney pourrait bien sûr être tenté par l’idée d’utiliser ce personnage culte, emblématique, très mis en avant lors de la promotion du Réveil de la Force, malgré son absence du film.

Mais c’est un véritable risque que prendrait là le studio. Si la présence de Vador constituerait bien sûr un puissant produit d’appel pour assurer un succès public, le danger de faire moins bien et donc d’abimer Dark Vador est à prendre en compte. En effet, les fans ne pardonneraient pas à Disney d’écorner cette figure tutélaire de la série.

4°) Trop de rétro tue le rétro

Star Wars : Le Réveil de la Force a dû une grande partie de son succès au talent avec lequel J.J. Abrams a ressusciter le charme rétro de la trilogie originale. Esthétiquement, visuellement, scénaristiquement, l’Episode VII est un gros câlin nostalgique adressé aux spectateurs qui ont grandi avec le rêve de George Lucas.

Si Rogue One s’attache trop fortement aux codes et au à l’univers de l’Episode IV, il courra le risque de lasser un public qui voulait certes retrouver un monde perdu, mais attend peut-être aussi qu’il se renouvelle.

5°) Un Star Wars sans la Force ?!

Gareth Edwards (réalisateur de Godzilla) est un metteur en scène dont les travaux nous intéressent tout particulièrement. Néanmoins, quand l’artiste annonce que son film sera un film de guerre sombre et intense, sous-entendant que la Force ne sera pas au centre du récit, il interroge.

En effet, la Force est sans doute l’élément central de l’univers Star Wars, celui qui lui confère son caractère bien particulier. Or que restera-t-il de Star Wars si la saga perd, ou s’éloigne, de son cœur palpitant ?

6°) Un non-évènement ?

Une grande partie de la folle attente générée par le Réveil de la Force provient de la rareté de Star Wars au cinéma. L’Episode III a en effet déjà 10 ans, et il tardait aux fans de retrouver l’univers inventé par George Lucas.

Mais en multipliant les sorties (6 en 6 ans !) Disney pourrait bien faire perdre sa nature évènementielle, et donc sa valeur, à ce qui pourrait devenir sa marque la plus rentable. Un risque difficilement quantifiable, qui ne se mesurera sans doute pas immédiatement au box-office.

Le danger est ici d’achever la transformation de la saga spatiale en produit, de lui ôter définitivement la magie qui fit d’un petit film quasi-expérimental de 1977 un phénomène culturel et l’acte de naissance de ce qu’on l’appelle aujourd’hui la culture geek.