Festival Saint-Jean-de-Luz : Jour 1

Christophe Foltzer | 9 octobre 2013
Christophe Foltzer | 9 octobre 2013

On ne va pas se la jouer baroudeur de l'extrême, aventurier en terre inconnue n'ayant que son iPod pour lui rappeler sa chère patrie au cœur d'un festival interlope et exotique. Non les mecs, on est à Saint-Jean-de-Luz dans le 6-4, pas loin de Bayonne, pour le 18ème Festival International des Jeunes Réalisateurs, et on est bien contents vu qu'il fait super beau et que le rythme s'annonce tranquille-pépère. La piaule est cool, l'Atlantique est pas loin, les gens ont l'air aussi mal embouchés qu'à Paris mais quand même vachement moins stressés. Et ça, c'est important.

Mais bon, oh, faut pas croire, on n'est pas là (que) pour rien glander hein, y a une dizaine de premiers films à voir et à critiquer quand même d'ici la fin du festival samedi soir. Ouais, enfin, sauf mardi en fait.

Bah ouais, mardi, c'était la première journée avec la cérémonie d'ouverture, les remerciements aux sponsors et le film hors-compétition qui inaugure les festivités. Donc, pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n'est l'excellent buffet dégusté à la mairie avec tous les bourgeois de la ville (et y en a pas mal, surtout des vieux bronzés), accompagné d'une non moins délicieuse sangria blanche. D'ailleurs, étonnement prolétaire de votre serviteur face à ce canapé de saumon roulé autour d'un petit tentacule de je-sais-pas-quoi. Au rayon des trucs importants, Aurélien Recoing (membre du jury sous la présidence d'André Dussolier) s'est vu intronisé Chevalier de l'Ordre des Corsaires, c'est pour dire si ça déconne pas à St-Jean. Et renseignement pris, ça n'a rien à voir avec les pirates. Déception.

 

 


 

 

Donc bon, un seul long-métrage vu (ratage des séances du matin pour cause de train), En solitaire, le premier film du DP attitré de Guillaume Canet (qu'on retrouve dans un rôle), Christophe Offenstein. L'histoire de François Cluzet qui se fait le Vendée Globe (En solitaire donc), jusqu'au moment où il découvre un passager clandestin dans son bateau, un ado mauritanien qui, s'il est découvert par les organisateurs, disqualifiera d'emblée Cluzet puisque du coup il sera plus En solitaire quoi. Alors ouais, le principe est carrément super intéressant, d'autant qu'ils ont quasiment tout tourné en live sur un bateau du Vendée Globe dans des conditions réelles. Ca sent bon le récit initiatique, le vieux loup de mer bougon qui va redécouvrir son humanité et sa part d'enfance au contact d'un petit gamin sorti de nulle part (ça rappelle plein de trucs bien). Sauf que non, c'est assez nase en fait. Attention, techniquement c'est vachement impressionnant (surtout pour un premier film), le pari esthétique était considérable et à deux-trois fautes de goût près, il est gagné. Le gros problème, c'est le scénario. Ecrit par le réalisateur et le producteur (ceci expliquant peut-être cela), il se révèle totalement artificiel, neuneu, faussement naïf au point d'en devenir cynique sur la fin, complètement creux et sans aucun sens. Il ne s'agit que d'un enfilement de séquences cousues de fil blanc avec la grosse erreur de nous montrer ce qui se passe à terre au même moment. Voir Virginie Efira tenter de faire amie-amie avec sa belle-fille et Guillaume Canet tirer une fois de plus la tronche parce que Cluzet fait pas comme il veut, ça tue le rythme et toute l'identification indispensable au personnage du skipper pour daigner s'intéresser à son sort. Et ce n'est pas la direction d'acteurs aléatoire qui va arranger la sauce (Cluzet n'est pas convaincant dès lors qu'il doit exprimer la moindre émotion, Samy Seghir n'a rien à faire) Du coup, aucun suspense, aucune émotion, aucune métaphore (le personnage du gamin n'étant au final qu'un teubé allongé sur son lit, attendant que ça se passe), aucune logique dramaturgique et psychologique concernant son duo principal, bref, c'est énervant, inintéressant et franchement ennuyant. C'est d'autant plus dommage qu'encore une fois Offenstein assure formellement. 

Mais tout ça, ce n'est pas grave puisque les choses sérieuses commencent mercredi avec pas moins de 4 films au compteur.

 

A suivre...

 

P.S. : Qu'est-ce que je suis content de savoir quelle bagnole le bad-guy de Fast 7 va conduire. Vivement qu'on ait une news sur celle des gentils...

 

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