Festival CinémaScience de Bordeaux - Bilan et Palmarès

Lucile Bellan | 28 octobre 2008
Lucile Bellan | 28 octobre 2008

De cette semaine du festival de Bordeaux, il reste principalement de bons souvenirs, de bonnes idées et surtout de nouveaux projets et développements pour l'avenir de CinémaScience. Car au fur et à mesure que les spectateurs étaient de plus en plus nombreux aux activités et séances, les initiatives du festival se sont fait plus innovantes, amusantes et riches en possibilités. Du vendredi soir et sa Nuit des savants fous (de minuit à 6h du matin) qui a réuni une belle bande de fous furieux dont certains déguisés pour l'occasion, aux multiples avant-premières, dont celle, très en avance, de la première production de Disney Nature (le nouveau projet Disney qui produira un documentaire de luxe tous les ans), Les ailes pourpres... les bonnes surprises se sont enchaînées pour le plaisir des spectateurs.

 

Mais le festival comprenait aussi une compétition officielle riche en films aux sujets aussi variés que de styles radicalement différents, tous abordant au premier comme au second plan des sujets scientifiques. Retour donc sur la sélection et le palmarès.

 

 

 

Cyborg She de Jae-Young Kwak (Japon, 2008)

Histoire d'amour sur plusieurs époques entre un otaku un peu penaud et une belle cyborg. Un classique pour le cinéma japonais pour le fond, et leur étonnante capacité à mêler comédie romantique et SF, mais un peu laborieux sur la forme. On a vu mieux, et dans un autre registre, il n'arrive pas à la hauteur du culte Cutie Honey, une autre femme cyborg. (2,5/5)

 

Léger tremblement du paysage de Philippe Fernandez (France, 2008)

Deuxième et dernier film français de cette compétition officielle, Léger tremblement du paysage est une chronique philosophico-scientifique sur l'humain, l'art, la science. Décalé et déjanté, le film est servi par d'excellents acteurs comme Michel Théboeuf et Bernard Blancan. (4/5)

 

Poppy Shakespeare de Benjamin Ross (Royaume-Uni, 2008)

Alors que N. est internée depuis des années à l'hôpital psychiatrique, on lui demande s'occuper d'une nouvelle venue nommée Poppy Shakespeare. Mais celle-ci n'est pas folle et compte bien sortir de là... quitte à se faire devoir se faire passer pour mentalement dérangée. Contemporain et rythmé, Poppy Shakespeare est autant une réflexion sur les maladies mentales que sur le système de sécurité sociale anglais, sans oublier que la part belle est faite à l'amitié qui se développe entre les deux femmes. Touchant et hilarant. (4,5/5)

 

 

Proyecto Dos de Guillermo Groizard (Espagne, 2008).

Un des films les moins marquants de cette compétition est aussi un thriller espagnol sur fond de complot international sur le clonage. Inégal et cheap, le film ne déplace pas les montagnes mais a juste le mérite d'être vaguement divertissant. Sur le fond, le sujet est vu et revu. (2/5)

 

Signorina Effe de Wilma Labate (Italie, 2007)

Alors que des milliers d'ouvriers de l'usine Fiat de Turin se retrouvent au chômage et manifestent, se joue une belle histoire d'amour entre une future ingénieur et un ouvrier lambda. Cette fresque historique n'a pas l'ampleur qu'elle pourrait avoir, mais la reconstitution est assez bien ficelée et la comédienne magnifique. (2,5/5)

 

L'amour caché d'Alessandro Capone (Italie/Belgique/Luxembourg, 2007)

Adapté d'un journal intime réel, L'amour caché reprend le calvaire d'une mère dont la dépression post-partum a duré des années, faute de soins. Viscéral et hypnotique, le film nous fait suivre le parcours de cette mère (Isabelle Huppert) et de sa fille (Mélanie Laurent), elle-même mère, jusqu'à une issue fatale qui ne peut que pousser le spectateur à s'intéresser à ce traumatisme qui touche plus d'une femme sur quatre après la grossesse. (4/5)

 

 


 

 

The Black Ballon d'Elissa Down (Australie, 2007)

Après un déménagement difficile, un adolescent peu sûr de lui va découvrir l'amour et grandir au sein d'une famille aimante mais bordélique, accompagné de son frère autiste dont il a honte. Un témoignage émouvant, fort et beau porté par le couple principal Rhys Wakefield et Gemma Ward. Poignant. (4,5/5)

 

Lo mejor de mi de Roser Aguilar (Espagne, 2007)

Jeune couple en voie de s'installer ensemble, Raquel et Tomas font des concessions au quotidien pour voir leur histoire marcher et leur amour grandir. Mais cette situation va basculer lorsque Tomas, atteint d'une hépatite, va avoir besoin d'une greffe. Lo mejor de mi touche avec sensibilité la question du don d'organe de son vivant et des implications logiques. (3,5/5)

 

Chile Puende de Ricardo Larrain (Chili, 2007)

Une comédie chilienne délirante où un chilien est envoyé dans l'espace pour la première fois, mais où l'homme d'affaire à l'origine du projet n'a pas les moyens pour le faire revenir. Hilarant, le film a énormément plus au public et prouve que le cinéma de genre chilien peut réserver de bonnes surprises.

 

 

 

La très très grande entreprise de Pierre Jolivet (France, 2008)

Quatre citoyens, gagnant d'un procès contre une grande entreprise mais se sentant encore lésés décident de partir chercher la preuve ultime au siège social de l'entreprise à Paris. Une fable humaine sur les responsabilités de tous en matière d'écologie et l'intérêt de rester unis.

 

Korolev de Yuri Kara (Russie, 2007)

Biopic du savant Sergei Korolev, rescapé d'un camp de prisonniers stalinien dont les inventions ont marqué à jamais l'histoire spatiale.

 

Au fur et à mesure des projections et des rencontres, les coups de coeur se sont avérés partagés autant pour le public que par les spécialistes et même que les différents jurys puisque que le prix du public a été donné à La très très grande entreprise de Pierre Jolivet, le jury composé de lycéens a couronné Poppy Shakespeare (en admettant avoir hésité avec The Black Balloon et Korolev) et le jury professionnel (composé de Régis Wargnier en président du jury, José Garcia et les scientifiques Philppe Garrigues, Jean-Pierre Luminet et Aline Marighetto) a aussi applaudi Poppy Shakespeare, tout en accordant une pensée pour The Black Balloon.

 

Ainsi s'est achevée cette belle semaine de cinéma pour ce premier festival CinémaScience de Bordeaux. On lui souhaite bien sûr de belles années devant lui, bien qu'on n'en doute pas. 

 

 


 

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