Les muses du cinéma indien II - Version masculine

Marjolaine Gout | 1 décembre 2006
Marjolaine Gout | 1 décembre 2006

Entre le cricket et le culte de vache sacrée, le cinéma en Inde tient le devant de la scène. Ici, on assiste à des coups d'état d'inconnu, dérobant un premier rôle. On spécule sur la place des acteurs, on prédit les flops ou les succès. Dans ce monde bondé par des concurrents drogués de travail, être acteur et viser le peloton de tête reste une mission ardue.

Alors que Martine Aubry a déraciné Lille de sa torpeur pour accueillir trois mois durant la culture indienne et ses joyaux : de Asha Boshle (chanteuse pour le cinéma hindi) aux projections de films comme le chef d'œuvre tamoul Bombay de Sir Mani Ratnam, nous continuons notre périple en terre d'Asie pour vous présenter dix acteurs du cinéma hindi : des ténors aux aspirants de cet art de la prestation.

Etre acteur dans le cinéma hindi


En Inde, un repas indien intègre un minimum de huit saveurs. En cela l'une des productions dominante du cinéma hindi, le film dit masala (épicé) reprend la tradition des composantes culinaires en englobant genres et arts autour de la création d'un vaste imaginaire. La musique s'y mue en un écho immédiat de l'âme et les couleurs y véhiculent les émotions. L'acteur vient ici se greffer à cette partition où il doit intégrer les variations de ces différents éléments, les digérer et en extraire une rythmique personnelle pour donner vie à une œuvre sensible.
Ici la magie s'opère dès que les contours s'effacent pour laisser apparaître l'essence d'un cinéma organique guidé par les passions où l'émotion occulte l'esprit. Dans chaque cinéma indien, une constante reste le jeu exacerbé qui se nuance au fil des âges.
Les générations antérieures ont ainsi marqué le cinéma hindi et son jeu. Raj Kapoor, producteur, réalisateur et acteur débutant dans les années 40, influencé par Charlie Chaplin, Frank Capra et Vittorio De Sica, introduit dans ses films une notion forte de patriotisme où le sentimentalisme et l'innocence de ses personnages dominent. Dilip Kumar, acteur sacré dans les années 50 et 60 développe un style de jeu naturaliste dans des tragédies, drames aux accents oedipiens. Ces mêmes années Dev Anand crève l'écran par son maniérisme avec une attitude nonchalante imprégnant chacun de ses rôles. Rajesh Khanna à la fin des années 60 élabore une nouvelle approche de l'opprimé et de la fatalité, comme dans Anand de H. Mukherjee, où son personnage masque par le rire la tragédie. Son jeu influencera des réalisateurs comme Yash Chopra et des acteurs tel qu' Amitabh Bachchan qui lui succédera et le dépassera.
Une pléiade d'acteurs suit les traces de ces modèles. Aujourd'hui des acteurs continuent à accompagner le cinéma et à le mener vers de nouvelles voies. On retrouve toujours au devant de la scène certaines icônes du mouvement du « nouveau cinéma indien » né avec Shabana Azmi, Smita Patil, Om puri et Nazeeruddin Shah. Ce dernier qui avec son flow hésitant accompagné par une gestuelle évoquant la complexité intérieure d'un personnage contribua à étoffer la grammaire du jeu d'acteur. Actuellement une génération d'interprètes occupe depuis une dizaine d'années la voûte céleste du cinéma hindi tandis que derrière la lutte est rude pour ceux qui tentent d'atteindre cette sphère.

Avec un regard tourné vers l'occident et un pied ancré dans les traditions, les acteurs du cinéma hindi du XXIème siècle se démarquent en se cantonnant soit à un type de rôle audacieux comme Emraan Hashmi, le serial kisser ou cherchent dans une quête inexorable à se métamorphoser au fil des rôles à l'instar de Saif Ali Khan.

Sous la dynastie des Khan

Shah Rukh Khan

Shah Rukh Khan reste incontestablement la pièce maîtresse de l'échiquier du cinéma hindi. C'est l'acteur incontournable de ces dernières années. S'il devait exister une notice pour découvrir le cinéma hindi, on y trouverait certainement une majorité des films de Shah Rukh Khan à visionner pour convertir les plus rebutés. Par son charisme et sa dextérité à exprimer les émotions, il a gagné rapidement la reconnaissance de nombreux spectateurs devenus adeptes. Il défie ainsi la barrière des langues, brise les différences de culture du Congo jusqu'en Russie, hypnotisant d'un haussement de sourcil les foules. Dans la lignée de Dilip Kumar, dont il pourrait se réclamer l'héritier légitime, c'est un des trois Khan influant de Bollywood avec Aamir et Salman. Shah Rukh a réussi à conquérir en quatorze ans le trône tant convoité. Acteur charismatique, au charme envoûtant, dont Patrick Antona a décrit sous toutes les coutures le parcours de ce baadshah de Bollywood dans ce dossier très complet : Shah Rukh Khan – L'empereur de Bollywood. Shah Rukh a su ainsi estampiller de son empreinte le cinéma indien. Passé il y a quelques années producteur, il a guidé vers de nouvelles voies ses films en produisant notamment avec son ami de longue date, l'actrice Juhi Chawla, une fresque historique innovante : Asoka. A l'image de son couple à l'écran avec Kajol, Juhi Chawla et Shah Rukh ont irradié l'écran de leur complicité dans des masalas mêlant action, drame et comédie comme Phir bhi dil hai hindustani ou One 2 Ka 4. D'ailleurs, prochainement ils joueront dans le film de Farah Khan, Happy New Year comme mari et femme. Après un passage à vide, glanant flop sur flop avec ses productions maisons, Shah Rukh n'est pas prêt à céder sa place, et son dernier film actuellement sur les écrans en Inde témoigne toujours de son statut et de son impact. Avec Don, sorti en même temps que Jaan –E – Mann, comptant à l'affiche trois des acteurs les plus côtés, Shah Rukh a gagné ce combat de titan en l'écrasant et monopolisant la premier place du box-office. Ainsi, Shah Rukh Khan domine toujours le cinéma hindi même si certains de ces films majestueux ne suscitent pas à chaque fois un engouement du public à l'image de son conte onirique : Paheli.

Aamir khan

Acteur dès son plus jeune âge avec Yaadon ki baaraat, son nom est assimilé à l'exigence et la qualité. Méticuleux, scrupuleux dans ses choix de films au point d'éplucher, le scénario et d'en apprendre par cœur les dialogues des autres protagonistes, il n'accepte jamais un rôle avant de connaître la composition technique de l'équipe du film. Le choix du réalisateur et du producteur étant primordiaux pour Aamir Khan afin de mener à bien un film de qualité. Il a su ainsi avec cette philosophie rester au sommet sans être atteint d'un symptôme qui touche les acteurs : la boulimie des tournages. Ainsi Aamir joue dans très peu de films par an. Après sa participation dans quelques longs-métrages enfant, il mettra le cinéma entre parenthèse. Il débute véritablement sa carrière d'acteur en 1984 dans Holi aux côtés de Ashutosh Gowariker et sous la direction de Ketan Mehta. Mais pour découvrir ces talents d'interprète d'Aamir, il faudra attendre Qayamat se Qayamat tak. Réalisé par son cousin Mansoor Khan et écrit par son oncle Nasir Hussain, Aamir Khan se dévoile dans cette histoire aux accents de Roméo et Juliette. Il exécute ensuite une pléiade de rôles dans des films divers : Rangeela, Earth ou encore Sarfarosh. Mais le point culminant de sa carrière arrive en 2001. Cette année annonce en effet sa consécration avec Lagaan narrant l'affrontement des indiens face aux anglais, par un match de cricket, dont l'enjeu est la diminution de leur impôt. Acteur et producteur de cette fresque historique, le film devient un succès international. Cette même année, il étonne de nouveau en jouant dans Dil Chahta Hai, un film réaliste, original et innovant sur une jeunesse indienne divisée entre les traditions et l'influence occidental. Le film décrit le parcours de trois jeunes basculant à l'âge adulte. Après ces deux grands films il faudra attendre 2005 avant qu'un nouveau film d'Aamir Khan sorte. Mais, son absence n'entravera ni sa carrière ni sa popularité. Ces longs-métrages tant attendus ont pris le cachet de valeur sûre et d'œuvre de qualité. On ne s'étonne donc pas que ses derniers films soient des succès : The Rising : ballad of Mangal Pandey, Rang de Basanti et Fanaa. Le prochain projet d'Aamir Khan sera la comédie Lajjo réalisée par Mani Ratnam avec un casting féminin de premier choix : Kareena Kapoor, Manisha Koirala et Tabu. A coup sûr, on peut prédire que le résultat sera une merveille et fera certainement trembler les records du box-office !

Salman Khan

Acteur de premier plan, bodybuildé, il reste néanmoins assez difficile pour beaucoup d'occidentaux d'adhérer à ses films et à son jeu d'acteur déroutant. Connu pour être le « bad boy » de Bollywood, ce fils du légendaire scénariste Salim Khan (Zanjeer, Sholay, Deewar, Don, Mr India…) enchaîne depuis le début de sa carrière des films à succès. Salman au même titre que Shah Rukh ou Amitabh est un dieu vivant adulé et très précieux pour l'industrie du cinéma indien. Car Salman Khan est une mine d'or qui rapporte, c'est l'un des rares à capitaliser autant de blockbuster sur blockbuster. Il est propulsé avec Maine Pyar Kiya. Mais c'est indéniablement aux côtés de Sanjay Dutt et de Madhuri Dixit dans Saajan que Salman prend de la consistance et se révèle être un acteur. Puis avec Hum Aapke Hain Koun...!, blockbuster clôturant les thrillers ou drames violents d'une époque, il participe avec ce film au retour des comédies romantiques aux valeurs humaines. En 1995, il joue pour la première fois aux côtés de Shah Rukh Khan dans Karan Arjun et renouvelle l'expérience quatre ans plus tard en apparaissant dans Kuch kuch Hota Hai. De même, il sera l'acteur fétiche des premiers films de Sanjay Leela Bhansali (Devdas). Il joue ainsi dans Khamoshi : The Musical, un film laissant entrevoir les prémices de Black puis il rempile dans Hum dil de chuke sanam, croquis préparatoire de Devdas, à voir ne serait-ce que pour les chorégraphies époustouflantes.
En 2001, entouré de Preity Zinta et de Rani Mukherjee, Salman Khan s'efface dans Chori chori chupke chupke. Derrière ce duel féminin, il donne une interprétation juste et contrastée. Puis il enchaîne des comédies délirantes, un rôle de psychopathe, celui d'un fils dévoué à son patriarche… En somme une quantité de films qui reste en général assez difficile à visionner si l'on est sobre. Néanmoins parmi ces derniers longs-métrages quelques uns restent sympathiques dont Lucky et les 50 premières minutes de Kyon Ki où Salman en malade mental y est stupéfiant. On l'attend à présent dans le remake de Amar Akbar Anthony aux côtés de ces deux frères : Arbaaz et Sohail et surtout dans le dernier long-métrage de Sanjey Leela Bhansali, Saawariya avec Rani Mukherjhee, Sonam Kapoor (fille de Anil Kapoor) et Ranbir Kapoor (Fils de Rishi Kapoor).

Hrithik Roshan

Fils du réalisateur et acteur Rakesh Roshan, Hrithik n'était pas destiné à se transformer en apollon sculpté de muscles, au regard ravageur. En proie, il y a peu à une mêlée de mères envieuses d'arranger le mariage de leur fille, cet acteur a fait du chemin avant d'intégrer les hautes sphères de Bollywood. Handicapé par des problèmes de dos enfant, rachitique et ajouté à cela une polydactylie préaxiale de la main (en langage décodé : une déformation du pouce), les médecins lui annoncèrent qu'il ne pourrait jamais danser ni faire du sport. Coup de chance, Hrithik a dû attendrir les astres sur son sort. Métamorphosé en un danseur hors pair et un athlète à la carrure ciselée, qui en ferait rougir le David de Michel-Ange, il est lancé sous les projecteurs dans Kaho naa…pyaar hai. Véritable conte de fée, en une nuit son destin bascule ! Le succès du film déclenche une ferveur et une hystérie collective en Inde, le propulsant au rang de star. Il joue ensuite dans Fiza et Mission Kashmir ayant pour toile de fond le terrorisme. Son perfectionnisme et son implication dans son travail, le hissent en quelques films parmi les acteurs -clef du cinéma hindi commercial. De 2001 à 2004 il enchaîne des rôles et des films divers, passant du drame familial avec Kabhi Khushi Kabhie Gham…, à la science-fiction dans Koi…Mil Gaya, il nous étonne une nouvelle fois dans Lakshya, parcours initiatique exploitant la veine du film de guerre. Bien que variant des univers différents ces rôles convergent vers une même direction, celui d'un héros à la conquête d'un idéal. Masqué dans Krrish il détient des pouvoirs surnaturels innés, à l'instar de Lakshya où le personnage se découvre un but, (comme le souligne le titre du film), par la prise de conscience et le développement d'une ferveur patriotique le poussant à franchir ses limites. L'actualité cinématographique de Hrithik se profile autour de quatre films. Pour la première fois, il partagera l'écran avec Aishwarya Rai dans le très attendu Dhoom 2 et un film à costumes Jodha-Akbar. Enfin, il rejoindra Kareena Kapoor dans Kismat Talkies de Zoya Akhtar qui y effectuera ses premières armes en tant que réalisatrice, marchant ainsi dans les traces de son frère, Farhan Akhtar (Réalisateur de Dil Chahta Hai, Lakshya et Don).

Abhishek Bachchan

Suivre les traces de ses aïeuls et en particulier de son père, légende et emblème du cinéma hindi apparaît a priori comme un obstacle. Abhishek est le fils du célèbre acteur Amitabh Bachchan et de l'actrice Jaya Badhuri. Or, depuis ses débuts hésitants aux côtés de Kareena kapoor dans Refugee, Abhishek a fait du chemin. Il s'est peu à peu mué en un acteur prometteur avec des interprétations éloquentes dans Yuva et Naach. Dernièrement Abhishek est passé à la vitesse supérieure avec la comédie Bunty aur Babli et explose indéniablement dans son face à face époustouflant aux côtés de son père dans Sarkar (Hommage au Parrain de Coppola). Et la liste n'en finit pas de s'agrandir avec le film d'action Dus puis Bluffmaster. Il s'octroie même un virage dans sa carrière avec un long-métrage bengali : Antarmahal : Views of the inner chamber, par le réalisateur de Chokher Bali et Raincoat, Riturparno Ghosh. L'avenir semble doré pour Abhishek, après Kabhi Alvida Naa Kehna, Umrao Jaan et Dhoom 2, la fin de l'année devrait se terminer en apothéose avec la sortie de Guru, le dernier film de Mani Ratnam, expert en réalisation de chef d'oeuvre. Abhishek n'en termine pas d'être sollicité. Ses derniers films attendus seront Sarkar 2, Shoot out at Lokhandwala sans oublier la comédie Jhoom Barabar Jhoom dont un passage musical et un plan dialogué furent tournés à Paris en début d'automne.

Saif Ali Khan

Un sourire espiègle, un visage chérubin, Saif est une tornade. Incontrôlable, il nous surprend toujours dans des rôles où on ne l'attend pas. Fils d'une actrice, Sharmila Tagore et d'un joueur de cricket Mansoor Ali Khan, il descend de la famille du grand écrivain et philosophe indien : Rabindranath Tagore, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1913. Saif au même titre que son acolyte Preity Zinta, aime se diversifier. De ses personnages aux accents comiques au grand cœur comme dans Dil chahta hai, Kal ho naa ho ou Hum tum, Saif franchit souvent ses limites pour camper des rôles vils et inconstants, semblable, à son personnage détestable dans Ek hasina thi ou trouble dans Being Cyrus. Après Parineeta et Salaam Namaste, Saif interprète dans une adaptation d'Othello de Shakespeare intitulé Omkara, un Iago fourbe appelé ici Ishwar Tyagi (ou Langda). Métamorphosé en maître de la manipulation, Saif est une nouvelle fois méconnaissable. Bluffant et étonnant ces dernières années par sa versatilité, ses prochains films : Eklavya, Ta Ra Rum Pum et Mr. Mehta & Mrs Singh annoncent de belles surprises.

Sanjay Dutt

En 1957, les cinéphiles vibrent sous l'intensité d'un des chefs d'œuvre du cinéma indien : Mother India. Nargis, l'actrice principale et Sunil Dutt y interprétant un de ses fils, se rencontrent sur le tournage de ce film et se marient. Deux ans plus tard, naît de cette union Sanjay Dutt. Les débuts de sa carrière ombragée par plusieurs échecs au box-office vont le conduire dans les sentiers de la perdition. Sanjay se droguera durant de nombreuses années. Il effectuera tout de même des films reconnus comme Rocky (1981) où il y tient le premier rôle, dix ans après avoir joué dans Reshma aur Shera réalisé par son père. Néanmoins avec son relatif succès dans Rocky, la mort de sa mère la même année, le pousse dans ses retranchements. Il continue à tourner dans de nombreux films mais ne connaît pas la reconnaissance méritée pour son labeur. Il faudra attendre Khal Nayak (1993) de Subhash Ghai pour que Sanjay soit élevé au rang de star. Brillant dans le rôle d'un terroriste, la fiction le rattrapera puisqu'il sera soupçonné d'avoir participé aux attentats de 1993 à Bombay. La vie n'est pas rose pour Sanjay Dutt, veuf depuis peu, il sera finalement incarcéré pour d'autres motifs. Meurtri et endurci par ces tragédies successives, Sanjay Dutt mûrit et son jeu gagne en profondeur. Ahurissant en Gangster dans Vaastav, vibrant en officier de police dans Mission Kashmir, il devient un acteur touchant par le pathos qui se dégage de son regard. En 2003, il est de nouveau acclamé avec la comédie Munnabhai M.B.B.S. Sanjay Dutt y incarne une nouvelle fois un gangster au grand cœur. Ce film à présent culte, où Sanjay excelle, fut une des surprises de cette année. En plus d'être un des grands acteurs du cinéma hindi, celui-ci a créé avec le réalisateur Sanjay Gupta une compagnie de production : White Feather Films. Leurs premières créations furent principalement des films d'action ou remakes comme Zinda tiré du film Old Boy. En 2005, Sanjay apparaît dans des films aux antipodes, il tourne ainsi dans un drame magnifique Parineeta puis enchaîne avec le film d'action Dus. 2006 marque le retour de son personnage Munna Bhai au cinéma dans Lage Raho Munnabhai. Le film est une réussite accueillie par un énorme succès. Rien ne semble arrêter Sanjay Dutt qui continue à tourner à un rythme effréné une dizaine de films par an. Au programme pour 2007, on sait déjà qu'on le retrouvera dans des drames, des thrillers et des comédies.

Vivek (Anand) Oberoi

Acteur très prometteur dès ses débuts, avec le film Company, la barre fût placée très haute. Jeune espoir de la nouvelle génération, sa fougue et sa passion pour le cinéma sont assimilées à celles de Shah Rukh khan. Malheureusement, depuis son premier film celui-ci connaît une carrière en dents de scie avec de nombreux échecs commerciaux : Kyun... ! Ho gaya na, Kisna : The Warrior Poet, Kaal, Home Delivery…Néanmoins il a su briller dans des films à petit budget comme Road ou se livrer dans Saathiya et Yuva. Contrairement à ses derniers films de piètres qualités, le passage ombragé sur sa carrière est en train de se dissiper. Sa présence et son jeu intense sur le tournage de Omkara ont convaincu les investisseurs de son potentiel. Vivek sera bientôt à l'affiche de Shoot out at Lockhandwala, du prochain thriller de Soham Shah et de Fool and final. Mais le film où on l'attend vraiment, est Paani (Water) du réalisateur Shekhar Kapur (Masoom, Mr India, Bandit Queen, Elizabeth). Aux dernières nouvelles, silence radio sur ce projet ambitieux qui devait compter parmi ses interprètes Preity Zinta. Enfin, une dernière surprise se profile. Vivek Oberoi participera dans le film à sketches Dus Kahaniyaan au milieu d'une pléiade d'acteurs.

Madhavan

Acteur au sourire irrésistible, il est un des grands interprètes du cinéma tamoul. Il a débuté dans des séries télé hindi avant de percer dans la production des films au sud de l'Inde. C'est un des « jeunes » acteurs les plus sollicités par l'un des cinéastes indiens émérite, Mani Ratnam. Il subjugue par son jeu spontané dans Alai Payuthey, dans le chef d'œuvre Kannathil Muthamittal, il habite son personnage avec justesse et sobriété et enfin il excelle en jeune voyou méconnaissable dans Aayutha Ezhutu. Ajouté à cela sa filmographie regorge de bijoux comme Anbe Sivam. Madhavan est passé maître dans le choix de ces films même si occasionnellement, il lui arrive de tourner dans des navets. On ne peut tout de même pas être parfait ! Avec un public acquis au Tamil Nadu, passer au cinéma hindi est un retour à la case départ pour Madhavan. Celui-ci a déjà joué dans des films hindi dont Rehnaa Hai Terre Dil Mein (2001) aux côtés de Saif Ali Khan et Diya Mirza et dans Ramji Londonwaley, le remake d'une comédie tamoul dont il était le héros. Mais c'est dernièrement dans le splendide Rang de Basanti que son rôle de second plan a marqué les esprits. Dans ce film construit en miroir où le passé rejoint le présent, son personnage sert de base pour dénoncer la politique et la corruption gangrenant la société indienne. Ce long-métrage audacieux par son message subversif et une structure inédite a fait découvrir Madhavan au grand public hindiphone et surtout aux NRI. Fin décembre, on le retrouvera une nouvelle fois dans un film hindi signé Mani Ratnam. Remplaçant Vivek Oberoi, il jouera pour la première fois face à Abhishek Bachchan, Aishwarya Rai et Vidya Balan… un casting de rêve très prometteur. Madhavan y joue le principal adversaire de Guru (Abhishek Bachchan), qui tente de le faire vaciller de son empire financier, bâti sur la corruption.

Amitabh Bachchan, la légende vivante

Vénéré, celui aux surnoms évocateurs tel que The One Man Industry (Une industrie à lui seul) ou Big B a régné par sa suprématie dans les années 70 et 80 pour devenir une légende vivante. Ecrasant par ses succès répétés, les acteurs vedettes de l'époque, aucun d'eux ne put rivaliser.
Du haut de ses 1 mètre 93, ce fils d'un éminent poète, se lance dans le cinéma sans aucune expérience. Sa signature vocale lui permettra d'introduire ce milieu. Mais sa grande taille et ses immenses jambes deviendront rapidement des atouts insoupçonnés et très convoités par les réalisateurs. Son corps se transforme ainsi en un personnage et un élément scénique prisé des metteurs en scène, lesquels n'hésitent pas à construire des scènes entières autour. L'autre particularité d'Amitabh réside dans son regard profond et communicatif. Cinq ans après son arrivée à Bombay, il va incarner son premier rôle, qui lui collera à la peau, celui du Angry Young Man (Le jeune homme en colère) dans Zanjeer (1973). Ce film apporte la gloire à Amitabh qui y incarne un personnage évoquant l'expressionnisme, le moi submergeant le monde guidé par un désir violent où la confrontation, le conflit sont toujours liés. Car comme dans la peinture expressionniste, le film devient le résultat intérieur. Animé par la rage, mais toujours vulnérable, Amitabh se dépasse et restera à jamais ce jeune homme en colère. Adulé après cette interprétation époustouflante, il continue à enflammer les foules et à exploser le box-office en n'hésitant pas à varier ses rôles et à permuter inlassablement de genre. Il passe ainsi du drame avec Deewar à la comédie dans Amar Akbar Anthony. En 1983, Coolie marque un tournant dans sa carrière puisqu'il frôle la mort lors du tournage. Des nuées de personnes prièrent pour qu'il se rétablisse. Amitabh devient à partir de ce moment une icône. De nos jours, ce monument du cinéma est toujours présent malgré une brève retraite, la faillite de sa société de production, des échecs et des problèmes de santé. Il reste un bourreau de travail enchaînant par an des nombres record de film. Il est ainsi omniprésent dans l'actualité cinématographique. Bien que d'un âge avancé, il joue dans des drames familiaux à l'image de Baghban et n'hésite pas à enchaîner des tournages de films d'action comme Khakee. Récemment, Amitabh Bachchan a ensorcelé à nouveau l'écran en professeur illuminé dans Black et en parrain éblouissant dans Sarkar. Outre la suite de Sarkar 2, de nombreux films se profilent dans la musette d'Amitabh avec notamment Eklavya, Baabul et le fameux remake de Sholay où Amitabh campe cette fois ci le rôle de l'odieux et inhumain Gabbar Singh.

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