Hansel et Gretel : le film d'horreur tiré du conte qui traumatisera les enfants (et les adultes)
Relecture horrifique du célèbre conte populaire, Hansel et Gretel de Yim Pil-sung est une œuvre aussi troublante qu’intelligente.
Deux ans après son mémorable Antartic Journal, le cinéaste Yim Pil-sung décidait de s’attaquer à un nouveau défi colossal. Avec Hansel et Gretel, il livre une relecture horrifique complexe du célèbre conte merveilleux. Pour s’assurer de ne pas répéter ce que de nombreux cinéastes ont déjà raconté avant lui, le réalisateur coréen s’éloigne considérablement de l’histoire d’origine et en propose une version moderne originale.
La force majeure de ce Hansel et Gretel, c’est sa capacité à jouer sur différents registres tout en proposant un imaginaire saisissant. Le long-métrage conserve des éléments de merveilleux pour les confronter à de l’horreur pure, du fantastique, mais aussi du drame et une touche de réalisme cru. En résulte une œuvre troublante et passionnante qui mérite largement la (re)découverte.
Une famille (presque) parfaite
IL ÉTAIT UNE FROUSSE
La première question cruciale que semble se poser Yim Pil-sung avec Hansel et Gretel est celle de la mise en scène du merveilleux. Loin de vouloir jour au sale gosse un peu crétin qui dépoussière le conte comme le fera plus tard le navrant Hansel & Gretel : Witch Hunters, le cinéaste coréen respecte profondément l’héritage narratif dans lequel il s’inscrit.
Son parti pris esthétique se rapproche du style Tim Burton, sans pour autant tomber dans la pâle copie d’un cinéaste déjà maintes fois imité. Yim Pil-sung opte pour un tournage essentiellement en studio. Les faux décors soigneusement confectionnés et la mise en scène vertigineuse donnent vie à un film visuellement somptueux. D’autant que la réalisation hyperbolique vient renforcer l’atmosphère vénéneuse de ce conte gothique.
Eun-soo et les enfants particuliers
L’autre coup de maître technique se joue du côté du mixage audio. Bruits de mastications amplifiés, grincement de portes et autres effets parasites viennent plonger le spectateur dans un univers à l’étrangeté inquiétante. Ce malaise sonore contraste drastiquement avec les images merveilleuses qui se succèdent à l’écran. Cette technique paradoxale semble saisir un des intérêts essentiels du conte qui consiste à traiter de l’étrange voire du répugnant sous couvert de récit enfantin.
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10/01/2024 à 18:36
Ce film découvert par le hasard du streaming pour ma part mérite vraiment d'être connu, en effet !
09/01/2024 à 13:52
Une petite perle sud coréenne du début des années 2000'. L'époque où le cinéma coréen ne "s'internationalisait" pas encore.
Merci d'avoir mis un coup de projecteur à cette œuvre