De "pire film du monde" à légende des Oscars : New York - Miami, le miracle avec Clark Gable

C'est la parfaite success story hollywoodienne : un film tourné dans la douleur, rejeté par ses acteurs, et qui est entré dans l'histoire des Oscars et du cinéma. C'est la comédie romantique New York - Miami, avec Clark Gable et Claudette Colbert.

Le film de Frank Capra (La Vie est belle, Monsieur Smith au Sénat) en a des raisons d'être connu et reconnu, même 90 ans après sa sortie. C'était le premier film à récolter les 5 grands Oscars (meilleur film, réalisateur, actrice, acteur et scénario), bien avant Vol au-dessus d'un nid de coucou et Le Silence des agneaux. C'est le film qui a plus ou moins créé le genre de la screwball comedy, un type de comédie romantique loufoque qui joue avec les codes du burlesque et les stéréotypes homme-femme.

C'est aussi le film qui aurait fait dégringoler les ventes de maillot de corps à cause d'une simple scène montrant Clark Gable se déshabiller, tandis que l'image de Claudette Colbert qui montre ses jambes pour faire de l'autostop fait partie de l'histoire du cinéma. Et c'est aussi là que le dessinateur Fritz Freleng a puisé l'inspiration pour son Bugs Bunny, pour la manière dont Gable mange une carotte tout en discutant.

New York - Miami (It Happened One Night) est donc un grand classique, et c'est d'autant plus magique qu'il est né dans la douleur, et que rien ne laissait pas présager un tel triomphe...

 

Scène culte

 

Night bus

Même les grands artistes sont soumis aux impératifs de la simple vie. C'est chez le coiffeur que Frank Capra aurait découvert une nouvelle fraîchement parue de Samuel Hopkins Adams, intitulée Night Bus. Celle-ci narrait le périple d'un reporter et d'une héritière en plein acte de rébellion parental, jusqu'à leur inévitable rapprochement.

Au début des années 30, le réalisateur règne sur le cinéma américain. Son dernier film La Grande dame d'un jour, bien que n'ayant remporté aucun Oscar, a connu un franc succès. Séduit par l'histoire de Night Bus, Capra décide d'en faire son prochain projet et charge Harry Cohn, cofondateur de Columbia Pictures, d'en acheter les droits. La rédaction du scénario est logiquement confiée à Robert Riskin, qui a déjà écrit la plupart de ses films.