Abel Ferrara : du porno à la rédemption religieuse, les milles facettes d'un cinéaste insolent
Des bas fonds du porno et de l'horreur des années 1970 aux scandales contemporains, petite visite guidée d'une filmographie qui a tour à tour sali et sublimé les avenues new-yorkaises : celle d'Abel Ferrara.
Nombreux sont les cinéastes à avoir exploré la grande pomme, mais aucun ne l'a fait comme Abel Ferrara, parti de ses entrailles les plus sales pour arriver dans les non moins viciées chambres du Sofitel. Personnalité atypique, il est souvent réduit à la violence des films fauchés sur lesquels il a construit le début de sa carrière. Toutefois, il a brassé divers thèmes, de la drogue à la quête spirituelle, en passant par la sexualité. Il a offert à Christopher Walken, Harvey Keitel, Zoë Lund, Willem Dafoe ou même Madonna leurs meilleurs rôles, grâce à des méthodes très particulières.
Aujourd'hui exilé en Italie et parfois tourné en dérision pour sa fin de carrière plus expérimentale, la faute à une mondialisation aux antipodes de son style, il a à son actif une filmographie aussi impressionnante qu'originale, constituée de plus d'une vingtaine d'oeuvres et absolument passionnante à découvrir, d'autant qu'elle regorge de faux films mineurs et de chef-d'oeuvre trop peu discutés.
Abel Ferrara et Willem Dafoe dans Sportin' Life
De Jimmy Boy l à Abel Ferrara (1976 - 1979)
Dès les années 1970, au sortir de ses études, Abel Ferrara esquisse déjà les grandes lignes de sa future carrière. L'ancien gamin du Bronx, élevé dans la tradition catholique, bricole des courts-métrages expérimentaux dans son coin. Le plus connu, long de moins d'une quinzaine de minutes s'intitule The Hold Up et s'intéresse à l'organisation d'un larcin : le braquage d'une station essence. Le film, surtout dans son montage sonore, est à l'image du personnage, tel que plusieurs reportages et documentaires le décriront : toujours en mouvement, débitant un flux de parole aussi chaotique qu'authentique.
Un essai mineur et plutôt anodin en comparaison des séries B crapoteuses qui le feront remarquer. En fait, son premier long-métrage n'est ni un film de gangsters, ni un film d'horreur, mais bien un véritable porno, lui aussi complètement bordélique, Nine Lives of a Wet Pussy. "On était jeunes, j'avais tout à apprendre" se souviendra-t-il dans les colones d'Inside Hook. "La plupart des choses que j'ai appris sur le cinéma, ça vient du porno. Rétrospectivement [...] je me rappelle que je ne voulais juste pas attendre. Un jour sans travailler sur un film en paraissait 20. La chance de faire un film, en 35 mm, qui serait projeté en salles ? J'ai sauté dessus."
La production est certes moins amatrice que sur ses courts-métrages, mais elle reste modeste. Le casting est constitué de sa petite copine de l'époque, de ses amies, d'un groupe d'étudiants... et de lui-même. En effet, l'un des étudiants ayant du mal à avoir une érection, il est tiré au sort pour le remplacer, ce qui lui inspirera cette phrase, devenue célèbre, dans un article de The Guardian : "C'est déjà difficile de payer un mec 200 balles pour baiser ta copine, et en plus il ne peut plus bander". Il le signe du pseudonyme Jimmy Boy L et doit en plus subir le remontage d'un projectionniste, qui prélève de la copie en circulation les scènes pornographiques, les seules dignes d'intérêt selon le réalisateur, pour son usage personnel.
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06/12/2023 à 21:10
Un réalisateur inégal mais certains de ses films sont vraiment très bons.
04/12/2023 à 16:43
Un cinéaste génial et fascinant, inégal mais toujours passionnant, avec Friedkin, on en fait plus des gars comme ça...
03/12/2023 à 13:56
Christopher walken en vampire blafard dans king of New-York.
Mon préféré de Ferrara
02/12/2023 à 20:00
Rien à dire. Rarement consensuel. Transgressif mais génial.
Un génie de réalisateur.
02/12/2023 à 15:27
Bad lieutenant était une violente claque dans la g...
02/12/2023 à 12:11
Un de mes réalisateurs préférés.
A titre d'exemple, The Addiction est un film de vampire génial et d'une très grande esthétique en terme de direction photo.