À couteaux tirés : le seul ours plus vénère que celui de The Revenant

Geoffrey Fouillet | 16 mai 2023 - MAJ : 16/05/2023 12:14
Geoffrey Fouillet | 16 mai 2023 - MAJ : 16/05/2023 12:14

Anthony Hopkins et Alec Baldwin s'allient contre un grizzly furibard dans À couteaux tirés, le bad trip sauvage réalisé par Lee Tamahori.

Si l'homme est un loup pour l'homme, son aura de prédateur s'émousse très vite quand il s'aventure un peu trop loin de chez lui. C'est le propre du survival et des films d'animaux tueurs dont le cinéma de divertissement se repaît depuis des décennies. Et dans les années 1990, autant dire que les morsures et coups de griffes abondaient sur grand écran. Entre les fauves de L'ombre et la proie et les reptiles des séries B Anaconda ou Lake Placid, il ne faisait pas bon de se frotter à mère Nature.

Parmi toutes les productions construites sur ce modèle et sorties à cette époque, À couteaux tirés fait office d'outsider. Réalisé par Lee Tamahori, repéré grâce à L'âme des guerriers, et scénarisé par le grand David Mamet, le film a tout du produit gentiment glamour vu de l'extérieur. Anthony Hopkins et Alec Baldwin tiennent le haut de l'affiche et la promesse d'évasion vendue par la 20th Century Fox semble bel et bien au rendez-vous (on parle d'un budget avoisinant les 30 millions de dollars). Pourtant, en y regardant de plus près, voilà un survival qui aborde le genre avec tout le réalisme requis.

 

À couteaux tirés : photo, Harold Perrineau, Anthony HopkinsCap sur l'Alaska (gla-gla)

 

I AM SURVIVOR

Oui, la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Pire encore, elle peut vous égarer au cœur de l'Alaska, à la merci des éléments et d'un ours passablement énervé. C'est en tout cas ce qui arrive à Charles (Anthony Hopkins), milliardaire et époux d'une jeune top model qu'il accompagne pour une séance photo dans le Grand Nord. Alors qu'il la suspecte d'avoir une liaison avec Robert (Alec Baldwin), son photographe, Charles embarque avec le potentiel amant de sa femme à bord d'un hydravion. Quelques minutes plus tard, l'appareil se crashe à cause d'un vol d'oiseaux, et les deux hommes, ainsi qu'un autre rescapé, doivent alors s'entraider.

Avec une prémisse pareille, on se dit que l'aventure a toutes les chances de valoir son pesant d'or, et la caméra de Tamahori ne se gêne pas pour rappeler l'ampleur écrasante des paysages. Les crêtes des montagnes bouchent constamment l'arrière-plan quand ce n'est pas la végétation elle-même qui obstrue le champ au premier plan. Cette nature omnipotente s'épanouit encore davantage à travers la bande originale majestueuse de Jerry Goldsmith, qui renoue avec le souffle épique des grands films d'expédition, et rappelle une autre de ses compositions récentes pour La rivière sauvage (encore une histoire de survie loin de toute civilisation).

 

À couteaux tirés : photo, Alec Baldwin, Anthony HopkinsRien de plus simple que de garder son sang-froid sous la neige

 

Mais au-delà de la démesure du décor, posée en tant que telle, jamais dopée aux effets de manche inutiles, À couteaux tirés se singularise avant tout grâce au soin accordé aux détails et notamment aux techniques rudimentaires adoptées par les protagonistes afin de rester en vie. On fabrique une boussole à partir d'un trombone à papier et d'une feuille d'arbre, on suggère l'idée de créer du feu en se servant de la glace comme d'une loupe. Ce parcours pratico-pratique, vantant les joies du système D, vient crédibiliser chaque prise de décision, chaque action, là où il aurait été facile de céder aux prouesses super-héroïques d'un petit groupe de rescapés se sentant tout à coup pousser des ailes.

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commentaires
alulu
17/05/2023 à 12:14

Un ours bien vénère qui n'est même pas sous CC. Je le kiffe pas autant que Le territoire des loups mais pas loin.

Cidjay
16/05/2023 à 21:34

perso, j'avais beaucoup aimé ce film !
La baston contre l'ours était super bien faite.

Flash
16/05/2023 à 16:02

Un film qui avait eu pas mal de mauvaises critiques à sa sortie mais que j’avais apprécié.
Et Hopkins ne cabotinait pas encore.

Pseudo1
16/05/2023 à 14:49

Ce film est vraiment cool et, contrairement à d'autres plus récents faisant la part belle aux studios et CGI, il vieillit extrêmement bien tant au niveau de l'ambiance du Canada sauvage que de la menace vraiment palpable de son ours.