Après Knock at the Cabin, les cinq films à (re)voir absolument

La Rédaction | 8 février 2023
La Rédaction | 8 février 2023

Qui cherche des films à (re)voir après Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan, pour prolonger le plaisir ? Voici 5 idées de films.

Notre critique du très réussi Knock at the Cabin.

Alléluia : Shymalan a refait un (vrai) bon film. Passé par quelques fiascos plus ou moins spectaculaires, le réalisateur de Sixième sens, Incassable, Signes, Le Village et Split rappelle avec Knock at the Cabin qu'il est toujours capable d'emballer un vrai bon thriller, malin et efficace.

Et si vous êtes en quête de films du même genre, qui tournent autour de maison attaquée par des étrangers, de paranoïa apocalyptique, et de douce descente dans la folie, voici cinq films à (re)voir pour prolonger le petit plaisir de Knock at the Cabin.

 

 

10 CLOVERFIELD LANE

Sortie : 2016 - Durée : 1h43

 

10 Cloverfield Lane : Photo Mary Elizabeth WinsteadJohn Goodman or Badman ?

 

Suite surprise qui a réussi brillamment à maintenir son existence secrète, 10 Cloverfield Lane a surtout amené la franchise initiée par le found-footage de 2008 à changer de forme. Pas de caméscope et de caméra diégétique, mais un virage du côté d'un cinéma en huis clos carré et tendu. Suite à un accident de voiture, Michelle (Mary Elizabeth Winstead) se retrouve piégée dans un bunker, alors que son mystérieux tortionnaire (John Goodman) prétend l'avoir sauvée de l'Apocalypse.

Comme Knock at the Cabin (ou même Signes), 10 Cloverfield Lane utilise son espace réduit et le hors-champ pour suggérer une horreur à plus grande échelle. Mais encore faut-il y croire, alors que les murs s'imprègnent des suspicions et des doutes de ses protagonistes. En dehors de son marketing déjà shyamalanesque, le long-métrage assume l'héritage du réalisateur de Sixième Sens. La sobriété de sa mise en scène rappelle ainsi son modèle par son élégance, axée sur les enjeux topographiques de cette prison plus ou moins rassurante.

À noter que le film est le coup d'essai de Dan Trachtenberg, petit prodige du fan-film repéré par J.J. Abrams pour son court-métrage sur Portal, et qui s'est accaparé par la suite une autre saga de science-fiction portée par la question du hors-champ : Predator, avec le très sympathique Prey.

 

THE LODGE

Sortie : 2019 - Durée : 1h48

 

photoAuréole boréale

 

Un chalet isolé dans lequel se joue une comédie macabre autour d’une fixette mystique ? C’est un thème que le duo de réalisateurs de films d’horreur Veronika Franz et Severin Fiala a mis en scène en 2019 dans le film The Lodge. Dans ce drame psychologique horrifique, deux enfants doivent surmonter le suicide de leur mère grâce à des vacances de Noël passées en compagnie de leur père et de sa nouvelle fiancée. Petit malaise cependant : les enfants détestent ladite fiancée, puisque c’est lorsque leur père a annoncé son intention de l’épouser que leur mère a décidé d’en finir brutalement. Pourtant, Grace semble vouloir tout faire pour être bien vue des enfants de son compagnon, qui l’a rencontrée en faisant des recherches sur la secte dans laquelle elle a vécu durant son enfance...

Après leur dérangeant Goodnight Mommy, Franz et Fiala parviennent de nouveau à créer ici une atmosphère de huis clos particulièrement glaçante. Du doute, des nœuds au cerveau, du désespoir... The Lodge est le pendant “elevated horror” de Knock at the Cabin, si on accepte ce terme dans tout ce qu'il évoque de rythme lent, de style épuré et mélancolique et d’angoisse psychologique. S'engouffrant dans des chemins glauques évoqués dans le film de Shyamalan, The Lodge en est la version émo déprimante (oui, encore plus), avec moins de haches, mais plus de noirceur.

Riley Keough brille dans le rôle ambigu de Grace, pierre supplémentaire à l’édifice de sa carrière dans le film de genre après Kiss of the Damned, It Comes at Night, The House that Jack Built ou Under the Silver Lake. Face à elle, on retrouve le jeune Jaeden Martell, plus connu pour son rôle de Bill Denbrough dans Ça version 2017. Un casting adéquat pour ce jeu d'influence qui viendra chatouiller vos tendances paranoïaques.

 

THE INVITATION

Sortie : 2016 (directement en VOD) - Durée : 1h38

 

The Invitation : photoPetit dîner entre amis

 

La réalisatrice Karyn Kusama avait impressionné tout le monde avec son petit drame indé Girlfight avant de tomber dans les horreurs d'Hollywood avec Aeon Flux. Un échec qu'elle avait tenté de faire oublier avec Jennifer's Body, film d'horreur féministe sympathique, mais qui n'aura pas suffi à redorer son blason. À tel point que son quatrième long-métrage, The Invitation, est totalement passé inaperçu (sorti directement en VOD) alors même qu'il s'agit d'une vraie pépite.

Le film suit Will et sa petite amie Kira. Ils sont invités dans les hauteurs de Los Angeles pour assister au dîner organisé par l'ex-femme de Will, Eden, et son nouveau mari David. Sur place, de nombreux amis de Will sont présents, mais au fil des minutes, l'ambiance devient terriblement pesante. Will va alors rapidement se persuader que quelque chose ne tourne pas rond. À partir de là, le lien avec Knock at the Cabin et la foi est évident puisqu'en se mettant à la place de Will, le spectateur est obnubilé par une question : a-t-il raison de s'inquiéter ou est-il complètement parano ?

Un élément sur lequel Karyn Kusama surfe avec une efficacité redoutable. Si elle est bien aidée par son parfait casting (oui, John Carroll Lynch est toujours un colosse terrifiant), c'est sa mise en scène vicieuse et anxiogène qui accentue la tension sans jamais la faire retomber. En cloisonnant son protagoniste au coeur d'un huis clos sombre, multipliant les situations étranges et les relations ambigües, la réalisatrice offre ainsi un thriller psychologique intense, voire asphyxiant. Un petit précis de l'angoisse au cinéma, jusqu'à son ultime plan cauchemardesque dont personne ne s'est encore remis (données officielles de l'OMS).

 

MOTHER !

Sortie : 2017 - Durée : 2h02

 

Mother ! : Photo , Jennifer LawrenceQuand quelqu'un te dit "ouais mais c'est juste la Bible ce film"

 

Comme Knock at the Cabin, Mother! raconte l'histoire d'un parfait couple qui vit dans une parfaite maison isolée au milieu de la nature, et dont la vie devient un enfer lorsque des invités un peu malpolis s'imposent chez eux. L'arrivée des intrus est légèrement moins violente, mais le résultat est le même : la maison devient le théâtre d'un cauchemar imprévisible, tandis que la réalité se transforme en hallucination (avec beaucoup de cris et de sang).

Même si le réalisateur et scénariste Darren Aronofsky (Black Swan, Requiem for a Dream) y va avec ses gros sabots, Mother! ne devrait pas être réduit à la Bible pour les nuls. Allégorie d'une planète peu à peu consumée par les humains, réflexion sur l'acte de création artistique... le film est une page blanche où peuvent s'écrire mille choses. C'est pour cette raison que Mother! est passionnant. On y entre comme dans un cauchemar fiévreux, sans savoir jusqu'où on ira, pour quelles raisons on y restera, et dans quel état on en ressortira. Le voyage est éprouvant, absurde, violent et grotesque, et ne ressemble à rien d'autre. Et Jennifer Lawrence, absolument fantastique, est un phare dans cette nuit de l'angoisse.

Sorti en 2017, Mother! a été violemment rejeté. Il a passionnément divisé le public et la critique, et n'a pas vraiment été un succès (environ 45 millions au box-office pour un budget de 30). Et il suffit d'en reparler pour constater que des années après, il reste un bel exemple de "soit tu aimes beaucoup, soit tu détestes vraiment beaucoup" (ça marche chez Ecran Large). Peut-être l'ultime preuve qu'il faut (re)voir Mother!, puisque rares sont les films à tant diviser.

Pourquoi Mother! mérite d'être revu.

 

Take shelter

Sortie : 2012 - Durée : 2h

 

Take Shelter : photo, Michael ShannonLe jour d'après

 

Attention spoilers !

C'est un peu comme Knock at the Cabin, mais du point de vue du personnage incarné par Dave Bautista. Comme lui, le héros malheureux de Take Shelter semble avoir été choisi, puisqu'il est hanté par la vision d'une sorte d'apocalypse. Comme lui, il entreprend d'agir, quitte à chambouler toute sa vie pour essayer de prévenir le monde. Et comme lui, il pourra finalement constater qu'il n'était pas fou, puisqu'il y a bien une fin du monde à l'horizon.

Plus sobre, plus torturé et plus ténébreux, Take Shelter approche pourtant la même idée d'inquiétude existentielle. En jouant la carte du doute sur l'état de son héros, et donc d'une forme de paranoïa toujours extrêmement efficace, Jeff Nichols raconte aussi l'histoire d'un couple, qui va devoir (ré)apprendre à communiquer dans la tempête.

Remarqué avec son premier film Shotgun Stories, Jeff Nichols a été propulsé par le succès Take Shelter, qui l'a mené à Mud, Midnight Special et Loving. Et bien sûr, aux côtés de Jessica Chastain, il y a Michael Shannon, magistral, et qui mérite à lui seul le coup d'œil. Voir Take Shelter, c'est plonger dans un puits sans fond avec lui, dans son regard affolé et avec son corps tremblant, jusqu'à une dernière scène qui glace le sang, et reste longtemps en tête.

Tout savoir sur Knock at the Cabin

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commentaires
Talrasha
10/02/2023 à 08:04

Mais... Mais... Mais... Qu'est ce qu'il se passe Écran Large, il n'y a pas Avatar dans la liste ?!

holybtn
09/02/2023 à 11:57

Take Shelter dans mon souvenir c'était une grosse claque....tout était juste

zetagundam
08/02/2023 à 22:29

Je ne comprend toujours pas pourquoi tant de monde se touche sur "10 Cloverfield Lane" car cette histoire à mainte fois été raconté auparavant

Kyle Reese
08/02/2023 à 14:58

Vu Cloverfield lane, superbe huit clos étouffant et cette fin géniale dont j'attends la suite.
Mother, vu qu'une seule fois, et film unique, pas loin du chef-d’œuvre pour moi.
Take Shelter, le meilleur film de Jeff Nichols pour le moment et cette fin ... aussi !

Pas vu les autres.

Cidjay
08/02/2023 à 13:49

Quasiment que du bon, voire du très très bon... sauf pour The Lodge, qui manquait clairement de rythme... (C'était pas nul non plus, mais c'était mouuuuuuuu)