3h10 pour Yuma : le western intemporel qui flingue Russell Crowe et Christian Bale

Arnold Petit | 27 novembre 2022
Arnold Petit | 27 novembre 2022

Embarquez à bord du 3h10 Pour Yuma de Delmer Daves, un western psychologique et crépusculaire qui transcende les genres et les époques.

Bien qu'il se soit illustré dans différents genres, du film de sous-marin (Destination Tokyo) au film de guerre (L'Orgueil des marines, Horizons en flammes) en passant par le polar (La Maison rouge, Les Passagers de la nuit), Delmer Daves a réalisé ses meilleurs travaux dans des westerns. Véritable artiste du système des studios hollywoodiens, le cinéaste est devenu un de ses plus grands artisans avec La Flèche Brisée, L'homme de nulle part, La Dernière Caravane, et ce qui reste un de ses plus beaux chefs-d'œuvre, 3h10 pour Yuma, sorti en 1957.

Souvent comparé au Train Sifflera Trois Fois et à Rio Bravo en raison de leur histoire similaire, celle d'un homme vertueux qui surveille un hors-la-loi en attendant de le livrer aux autorités, 3h10 pour Yuma repose pourtant sur des ressorts dramatiques et psychologiques tout à fait différents. Dans ce western aux allures de film noir, Delmer Daves explore les possibilités du genre à travers un duel sous tension entre deux hommes que tout oppose et signe un classique intemporel sur le sens moral, l'ambiguïté de l'être humain et la quête de liberté.

  

3H10 Pour Yuma : photoQuand tu esquives les fans de James Mangold

 

Ombre et lumière

Si Rio Bravo représente la quintessence du western classique, 3h10 pour Yuma est un western d'un "nouveau style", comme le décrivait Delmer Daves lors d'un entretien avec Bertrand Tavernier en 1960, qui brise les repères connus du genre.

Attiré par les liens qui peuvent se créer entre les peuples et les personnes, mais aussi par leurs pulsions destructrices, le cinéaste s’est fait le spécialiste des rapports humains complexes, alliant son immense talent plastique et sa mise en scène d'une inventivité et d'une précision remarquables à une vision humaniste qui transcende les schémas manichéens simplistes imposés par les studios.

 

3H10 Pour Yuma : photoL'Ouest américain n'a jamais été aussi beau et cruel

 

Ainsi, dans son premier western, La Flèche Brisée, le réalisateur renouvelait l'imaginaire collectif en déconstruisant les stéréotypes et appuyait son discours antiraciste en se réappropriant le Technicolor pour unir les Amérindiens de la tribu de Cochise (Jeff Chandler) et les hommes blancs représentés par le capitaine Tom Jeffords (James Stewart).

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commentaires
free spirit
28/11/2022 à 17:13

Glenn Ford que J'adore et Van Helfing sont d'excellents acteurs ...Quel Western Magnifique...La Dernière Séance avec Eddy Mitchell tu nous Manque...

OMG
28/11/2022 à 14:04

Pour information, il est disponible en visionnage gratuit sur la plateforme de Internet Archive

Mouais Bof...
27/11/2022 à 13:12

Très grand film. Je l'ai revu il y'a moins d'1 an.Le remake de James Mangold est pas mal mais reste classique par rapport à son époque. La fin du film de Mangold este surprenante quant aux sorts des personnages notamment celui de Bale.

C'est vrai que la version de 1957 est loin d'être manichéenne , et interroge le spectateur sur ce qu'est le bien ou le mal . Ca se sent que le réalisateur en avait marre de tous ces films moralistes qui magnifiaient le héros américain glorieux et sans défaut. Là tout est ambigüe loin des clichés moraux de l'époque. ET les acteurs sont excellents. De vraies gueules de cinéma.