The Wall : le cauchemar musical de Pink Floyd

Pink Floyd The Wall de Alan Parker est une clé pour comprendre celui dont il est la semi-autobiographie, le bassiste Roger Waters, et les dernières années de son groupe légendaire.

Après une carrière ahurissante, marquant durablement l'histoire du rock et de la musique, Pink Floyd est sur un déclin bien entamé quand sort l'album The Wall en 1979. Son chanteur, bassiste et leader naturel, Roger Waters, ne se reconnaît plus dans son public et ceux qui étaient ses amis depuis de longues années deviennent des collègues de travail avec qui collaborer devient une contrainte. Les membres de Pink FLoyd sont en inadéquation et The Wall en est un symptôme : il est plus le projet de Waters que du reste du groupe. 

Ainsi, quand le réalisateur de Midnight Express, Alan Parker, est intéressé pour adapter l'album en long-métrage en 1980, c'est Roger Waters qui s'implique dans la production. Et les mêmes problèmes que ceux au sein de Pink Floyd vont surgir durant la création d'un film de plus en plus autobiographique. Ainsi, The Wall, de sa genèse à sa finalité, est encore plus le récit introspectif de Roger et la mise en images de la fin du groupe, supplanté par son membre moteur.

 

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Après une sortie à succès du disque et une tournée de concerts à la scénographie folle, Pink Floyd veut faire de The Wall un film. L'album se prête à une adaptation cinématographique puisqu'il est composé de musiques formant un récit grandement tiré de la vie de Roger Waters. Coup de bol, Alan Parker souhaite justement adapter l'album à l'écran. Les films musicaux, c'est sa came, puisque dans sa carrière, il fera notamment Fame et The Commitments auquel on a déjà consacré un dossier. Pour incarner le héros, Pink, Parker préfère à Waters le chanteur des Boomtown Rats, Bob Geldof, qui l'a impressionné en se blessant avec un verre dans une scène improvisée lors des castings.

En plus de mettre en scène les chansons de The Wall – le disque passait en boucle durant le tournage pour caler les mouvements de caméra sur la musique – des scènes en animation viennent s'ajouter au métrage pour illustrer les pensées de Pink. Gerald Scarfe, un caricaturiste politique anglais qui avait créé des séquences animées pour la tournée The Wall, s'occupe des dessins du film. Scarfe dirigera trente personnes qui dessineront et peindront à la main, image par image, environ dix mille dessins... pour seulement 15 minutes d'animation.

The Wall sort en 1982 et s'inscrit donc comme une part du projet multimédia lié à l'album, qui ne se réduit pas à une succession de clips musicaux. Le film va ainsi développer en profondeur l'idée du disque, devenant plus Roger Waters encore. Par exemple, When The Tigers Broke Free est ajoutée et raconte la mort du père du musicien. Certains sons comme In the Flesh sont réinterprétés vocalement par Bob Geldof. Enfin, la quasi-totalité de la piste musicale du film est réarrangée et remixée. The Wall se distingue de The Wall.

 

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