Grave Encounters : la meilleure adaptation d'Outlast qui n'en est pas une

Sorti pendant la vague de found footage des années 2010, Grave Encounters est un film astucieux, qui pourrait presque passer pour une adaptation d'Outlast, deux ans avant le jeu.

Le found footage, à travers son aspect immersif, authentique et sa définition ("images trouvées"), se prête parfaitement au cinéma d'horreur. Depuis que Le Projet Blair Witch a popularisé le procédé en 1999, du concept à la promotion virale, d'autres films comme REC ou Diary of the Dead - Chronique des morts-vivants ont suivi et le genre s'est encore plus développé après la sortie de Paranormal Activity en 2007.

Le long-métrage d'Oren Peli étant devenu le film le plus rentable de tous les temps (encore à ce jour) avec plus de 193 millions au box-office pour un budget de 15 000 dollars, son phénoménal succès a autant inspiré de jeunes cinéastes passionnés que des producteurs avides espérant gagner beaucoup en dépensant très peu. Et un tout un tas de projets ont alors vu le jour. Certains, comme Creep, Hell House LLC ou V/H/S, ont su se réapproprier le dispositif, tandis qu'Episode 50, Unfriended et la plupart des autres films du genre l'ont exploité jusqu'à le dénaturer et associer le found footage à une paresse d'écriture et de mise en scène.

Dans ce déferlement de frissons en caméra subjective, on compte Grave Encounters, un film indépendant réalisé en 2011 par les Vicious Brothers (Colin Minihan et Stuart Ortiz) et qui est malheureusement passé inaperçu en France quand il est sorti directement en vidéo en 2016, alors qu'il est plus qu'un autre found footage d'horreur.

 

L'émission de chasse aux fantômes que tout le monde voudrait voir

 

REALITY TV

Le film s'ouvre sur Jerry Hartfield (Ben Wilkinson), présenté comme le "producteur exécutif". Face caméra, l'homme raconte que sa société produit des émissions de télé-réalité, dont Grave Encounters, une émission de chasseurs de fantômes créée, réalisée et animée par Lance Preston (Sean Rogerson) qui a connu un certain succès avant que d'autres ne viennent l'imiter, mais qui a été annulée à la suite de la disparition de l'équipe lors du tournage du sixième épisode, jamais diffusé.

Comme l'explique le producteur, Grave Encounters n'est pas un film, mais un assemblage tiré de plus de 76 heures d'image brutes. L'épisode commence et Lance Preston, Sasha Parker (Ashleigh Gryzko), la "spécialiste de l'occulte", Matt White (Juan Riedinger), le "technicien", et T.C. Gibson (Merwin Mondesir), le caméraman, se préparent à passer une nuit dans l'ancien hôpital psychiatrique de Collingwood, sans savoir que c'est leur dernière.

 

"It's time to have... some Grave Encounters !"